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Bravo ! Dominique Demoulin

Petit message d’espoir en télévision ce dimanche.
C’est RTL, une station commerciale, qui nous donne ce plaisir !
En effet, l’émission Controverse de Dominique Demoulin nous rappelle que la bonne télévision peut sortir de la pire et qu’avec de bons journalistes, il ne faut jamais désespérer.
Pendant que « Mise au point » exhibait les gugusses habituels d’une minable actualité recuite dans les partis politiques et les syndicats frères, Dominique Demoulin réunissait un plateau tout à fait exceptionnel.
La qualité des intervenants aidant, la journaliste de RTL s’est surpassée et a produit par la pertinence de ses questions, une qualité égale à celle de ses invités.
Le sujet « De quoi demain sera-t-il fait ? » était, évidemment, trop vaste à embrasser en une seule fois et elle a su « doser » les sujets par des questions adroites, passant de l’un à l’autre, s’adressant aux spécialistes de chaque spécificité avec brio, avec un peu de frustration des téléspectateurs que les intervenants ne puissent pas en dire davantage.
Comme quoi, un bon plateau ne peut que produire une bonne émission.
Le ton de chacun était mesuré. Si polémique il y eut, la courtoisie qui est celle de l’intelligence, évita l’éclat de voix et bannit le vieux truc politique qui consiste à déstabiliser l’autre, en le coupant sur des détails.
Je livre leurs noms à votre réflexion, le tout en vrac, et sans faire comme dans les films hollywoodiens : mettre la grande vedette en exergue et en grands caractères.
J’ai donc relevé la présence de Luc Simonet, de la Ligue des optimistes, rafraîchissant conteur d’un futur qu’il ne faut pas rater comme nous avons raté le présent. Son manifeste de curé laïque fait du bien « Sans nier l’état du monde, la douleur de mon voisin ou la mienne, je me concentre sur le bon, le beau, le fort et je l’encourage, le nourrit pour le faire grandir plus. »
Marc Halévy, physicien et philosophe, spécialiste des sciences de la complexité et de leurs applications à l'économie et à la prospective, mit des mots sur le sentiment obscur que nous avons de la faillite des Universités et du système éducatif en général, en soulignant que notre système éducatif formaté par les besoins du système économique produit « une armée de crétins ». En effet, la montée de l’illettrisme et par opposition celle des « imbéciles instruits », pas seulement en Belgique, mais dans le monde, est quelque chose qui devrait inquiéter les politiques et les formateurs de la jeunesse.

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On se souvient de Guy Haarsher, philosophe à l’ULB, lors du débat fait autour du chahut organisé par un islamiste à la conférence de Caroline Fourest. Il était également de la partie, pour rétablir l’importance du « nous » dans les imbrications du « je ». On en vient à oublier la raison, parce que les gens ne lisent que des informations qui vont dans leur sens, et de s’interroger sur « qu’est-ce que le nous ? ».
Arnaud Zacharie, maître de conférence à l’ULge, croit au système capitaliste – c’est son droit – tout en dénonçant ses pratiques et ses dérives – c’est son devoir, et ce de façon suffisamment lucide pour que dès l’aube de l’an 2000, comme beaucoup d’économistes et de chercheurs, en partie présents sur le plateau, il avait dénoncé la spéculation financière en proposant comme alternative : la taxe Tobin. C’était dans la foulée de la crise asiatique, alors que l’on nous répétait sans cesse qu’elle était due à des problèmes de mauvaise gouvernance. Ces mêmes pays asiatiques alimentent aujourd’hui le fonds européen de stabilité financière. Cela prouve amplement qu’une grande partie des décisions et qui touchent à l’action sont viciées à la base par des erreurs de jugement du personnel politique, trop influencé par le monde spéculatif et financier.
Jean-Pascal van Ypersele est un climatologue de son état et professeur à l’Institut d'astronomie et de géophysique. Tout compte fait, le combat contre la Terre étant perdu d’avance, il serait plus sage de faire « avec ». La contradiction entre « contre » et « avec », c’est tout le débat entre « croissance » et « décroissance ».
Bernard Legros, est bien de cet avis, lui qui fit une conférence sur « L’enseignement face à l’urgence écologique.
M. Malalouf suggère une réhabilitation du politique par celle du citoyen, dans ses pouvoirs de décision. Il dénonce aussi l’aliénation par le travail, alors que ce dernier ne devrait pas être une contrainte, mais une source de savoir et de satisfaction personnelle.
Enfin, Paul Jorion, oracle en matière d’économie politique, chercheur en science sociale, mondialement connu, et à mon avis, le successeur direct du regretté Pierre Bourdieu, nous a condensé dans un temps trop court de prise de parole, ses idées sur la démocratie directe et l’intérêt de renouer avec les associations, les clubs de pensées, les blogues, etc.
Un régal.
Pendant ce temps, les gugusses d’en face poursuivaient leur show sur le travail, auparavant, quatre journalistes s’était affronté sur la tombée au sol du portable d’un conciliateur à l’entrevue Martin-Lejeune, si mal tombé qu’il se mit tout seul à appeler le journal La Meuse !... pour passer au débat sur le travail organisé et donner la parole à ceux que l’on soupçonnent de n’avoir jamais mis les mains dans le cambouis. L’apothéose fut l’interview de Monseigneur Léonard qui prit la défense des manifestants, à la suite de l’appel de Frigide Barjot qui est contre le mariage gay. C’est un peu fort de la part d’un homme qui se dit marié avec Dieu et qui clame partout son homosexualité avec J.C.
J’espère que Dominique Demoulin n’en restera pas là. Elle a de la matière pour au moins dix dimanches à l’avance, avec tout ce que ses invités ont soulevé comme questions susceptibles de faire débat.
Pourvu qu’elle ait fait de l’audience pour qu’il y ait une suite. Avec les marchands de soupe de la direction, il faut s’attendre à tout.

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