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Comment les bouter dehors ?

Les Anglais sont entrés dans l’Union européenne pour que celle-ci ne réussisse pas, pour plusieurs raisons, en vertu de leur insularité, du regard amoureux qu’ils portent sur les USA et l’idée conservatrice qui fait son chemin en Grande-Bretagne qui veut qu’une Europe forte, c’est une Europe qui ferait une Angleterre vassale du Continent.
Que l’on soit anti ou pro européen, un fait évident saute aux yeux : nous sommes empêtrés jusqu’au cou dans l’Europe des vingt-sept et nous avons tous intérêt à ce qu’elle évolue et se transforme.
C’est pourquoi, sans être libéral, j’ai bien aimé le message de Verhofstadt président des libéraux du parlement européen à l’adresse des deux saboteurs britanniques qui n’aiment pas l’Europe, mais pourtant y siègent et acceptent les salaires avantageux qu’on leur paie.
Le cirque des 22 et 23 novembre pour l’adoption du budget et qui finalement a été reporté, est en partie l’œuvre des Anglais. Aussi, je ne comprends pas l’attitude de certains dirigeants de l’Europe, parmi lesquels on peut placer en tête le président Van Rompuy et le président du conseil Barroso, de montrer tant de prévenance à ceux qui font perdre du temps et une cohésion pour lutter contre la crise.
Mais bon sang ! Qu’attendent les Anglais pour sortir de l’Europe ? L’opinion en Grande-Bretagne y est favorable. Une bonne centaine de députés, qu’ils soient travaillistes ou conservateurs, ne demandent que cela.
Peut-être cherchent-ils d’abaisser le pouvoir de la Fédération la plus riche et la plus peuplée du monde en la rendant impuissante à résoudre les problèmes financiers des Etats à la traîne ?
Alors quand l’Europe sera par terre, retourneront-ils victorieux dans leur île avec les félicitations d’Obama ou de son successeur ?

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Voilà longtemps que les Anglais veulent nous en jouer une dernière avant de ficher le camp.
Il y a environ un an, David Cameron avait usé de son droit de veto contre une modification du Traité de Lisbonne sur le renforcement des disciplines budgétaires, que l’on peut aussi critiquer d’une certaine manière, mais pas pour les mêmes raisons que Cameron. Lui n’a de cesse que les lois traduisent la victoire du libre échange, et il ne veut surtout pas entendre parler d’un embryon d’Europe sociale, poursuivant ainsi la politique de Margaret Thatcher qui, son mandat durant, fit le siège des responsables du Continent en réclamant son or, comme Harpagon sa cassette, soit la contribution de son pays à la construction de l’Europe.
Le torchon brûlait déjà avant elle et le traité de Maëstricht, De Gaulle avait émis des réserves le premier pour l’adhésion de la Grande-Bretagne.
Préparant son départ l’Angleterre s’est bien gardée de changer la livre sterling en euro. Voilà dix ans qu’elle espère la culbute des changes de l’Europe !
Elle vit une crise aussi grave que celle qui sévit sur le continent, cependant son modèle économique, fort différent, aurait dû selon la City et les Agences de notation la sortir plus tôt de la crise de 2008.
Il n’en a rien été puisque son mentor – les Etats-Unis – est aussi mal barré qu’elle.
Justement c’est le copier-coller de la politique économique américaine qui fait dire à ses économistes que la politique communautaire ne lui est utile en rien, qu’il s’agisse de la politique agricole ou du programme d’élargissement (controversé par certains pays membres) aux pays de l’Europe de l’Est.
Pas étonnant que le budget soit freiné, voire étouffé, par elle.
Qu’on ne se méprenne pas, l’Europe capitaliste, uniquement braquée sur l’économie nous n’en voulons pas non plus. Cependant des mesures sociales, par exemple établir des règles communes sur les salaires, les taxes et les pensions seraient quand même nécessaires, même si les adversaires continentaux de l’Europe continuent à le clamer haut et fort.
Si les Britanniques ne se décident pas eux-mêmes à sortir de l’Europe, il faudra bien que celle-ci finisse par trouver le moyen d’accélérer leur départ. Avec les deux mollassons à sa tête, le flamingant et le Portugais conservateur, ça n’est pas envisageable pour l’instant.

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