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Le jeu d'équipe.

A côté des rites vieux de mille ans de l’église, comme cette petite cheminée de laquelle d’éminents cardinaux s’amusent à faire sortir des fumées noires, pour une seule blanche, l’évolution des mentalités a été beaucoup plus rapide depuis les cinquante dernières années parmi la population.
La culture collective qui faisait partie de l’évolution de l’ère industrielle a complètement disparu. C’est une transformation majeure qui va de l’abandon des vieux de la famille dans les hospices, au manque de conscience de classe dans les syndicats.
L’appétit d’une vie meilleure, par le seul facteur de l’argent et une réussite personnelle, s’est exacerbé à un point, dont on ne mesure pas encore suffisamment l’importance.
Notre culture en est imprégnée. C’est elle qui détermine ce qu’est un homme nouveau, saisi par l’appropriation des richesses, contre tous les autres prédateurs qui deviennent à ses yeux des concurrents dangereux.
Voilà une des raisons qui explique notre incapacité à nous rebeller. Nous ne voyons pas que l’individualisme fragmente la société. Les personnels dans les grandes entreprises sont sciemment conduits à faire des carrières contre ceux qui font des carrières identiques, dans un esprit de compétition qui tue le jeu collectif et empêche d’opposer à un patronat plus uni qu’on ne le pense généralement, une volonté commune.
Les médias l’ont bien compris qui essaient de personnaliser les jeux et les programmes de télévision dans lesquels on met aux nues la réussite personnelle, introduisant par la même occasion, le mépris pour le looser et l’échec.
Le système de valeurs de la publicité est particulièrement bien fait pour que chacun se croie personnellement concerné par le message qu’elle prodigue à des millions de personnes en même temps.
Evidemment l’altruisme qui devrait découler normalement d’un engagement politique fait défaut, tout pareil. Les politiciens qui subsistent sont à l’image générale. Ils perçoivent des salaires énormes et s’allouent des primes supplémentaires, au même titre que le PDG d’une entreprise n’a pas honte de s’envoyer des fortunes de traitement, alors que la base dépasse à peine les 1500 € le mois.
Evidemment ce dévoiement du dévouement public en bons salaires suscite des jalousies et aussi la conviction du public de les laisser se débrouiller au parlement et dans les ministères, « puisqu’ils sont grassement payés pour ça ».

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Les masses populaires sont ainsi pénétrées par l’envie et les classes moyennes par un conservatisme fondé sur la crainte de perdre un léger avantage de situation sur les travailleurs.
Tout le monde sait que ces modifications de la société affaiblissent considérablement la démocratie. La situation actuelle est rendue supportable, quoique très dégradée, par la perte du sens du collectif et la crainte de l’inconnu. On croit pouvoir préserver encore plus de choses, qu’un autre système détruirait peut-être plus vite encore. On pense généralement que l’ordre existant, nous assure encore un certain confort.
La situation se dégrade et on se demande jusqu’où elle devrait se dégrader pour que les populations crient « au voleur » et voient enfin l’impasse dans laquelle elles sont.
La sécurité actuelle est apparente, elle cache des incertitudes quant à la réaction des populations les plus touchées.
Pourquoi les bandes des quartiers sont-elles si dangereuses et concentrent aujourd’hui l’essentiel de la police ? Sans entrer dans les détails, ni décider qui a tort ou a raison, elles se font craindre du pouvoir parce que les individus y sont solidaires et c’est leur principale force.
Réduire les pouvoirs des banques et celui de l’argent, ainsi que les inégalités, paraissent être les premiers moyens à mettre en œuvre, pour éviter l’explosion sociale.
Le malheur, c’est que l’individu, même pauvre et exploité croit en l’individualisme qui va le sauver de la pauvreté et du sort des autres.
Alors, des réformes risquent d’aggraver le mal.
Nous allons probablement vers une cure d’extrême droite. C’est ce que nous ne voulons pas majoritairement. Mais cette majorité est trop divisée pour qu’elle en prenne conscience.
Réussir seul, c’est du capitalisme. Réussir à plusieurs, c’est du socialisme. Hélas ! le PS ne semble pas vouloir revenir aux sources !

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