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Une ambition molletonnée.

Après avoir poussé son calorifère au maximum en alimentant sa chaudière avec nos euros, le retraité José Happart s’est mis en hibernation. L’hiver est rude sur le plateau de Herve. Le vent d’Est vous coupe un homme en deux !
Parfois, derrière le triple vitrage de sa chambre à coucher, entre les poutres en chêne de son bien en pierres de Poulseur, il lui est arrivé entre deux sommes, de jeter un regard nostalgique du côté des Fourons. Et la tentation de sauter dans son gros 4 X 4 – indispensable véhicule sous ce rude climat – lui serait venue, si la flanelle d’un chaud pyjama ne l’avait retenu « en ses foyers », comme on dit à l’armée.
C’est la rente de la situation qui crée la mollesse du parlementaire.
Peut-être s’était-il trop hâté de sauter de la situation précaire de bourgmestre des Fourons à la représentation politique qui lui revenait de droit, grâce à ses cent et ses cent mille voix de préférence. Une lutte plus intense, épique même, contre Hubb Boers, avant qu’à la tête de ses Hollandais importés, le Flamand n’inflige à la francophonie une cuisante défaite, l’eût consacré davantage champion hors catégorie, et peut-être propulsé à la présidence du PS, lui qui venait d’un milieu chrétien.
Jociste en sa jeunesse, jocrisse en son âge mûr, quelle eût été la différence ?
Car, à six mois près, avant que les lois amalgament les Bataves à cette terre mosane aux citoyens ordinaires des Fourons, Happart supplantait les frères du PS. Les fonds de salle tombaient en pâmoison d’amour, comme on dit au Québec, et le syndicaliste chrétien passait de la Golden, trop verte, à la Jonagold plus rouge.
Aujourd’hui que la température remonte que le plateau redevient agréable, le retraité se réveille et réclame sa part de gazette.
-Monsieur José, les cloches ont-elles caché des œufs dans le jardin ?
-C’est bien le moment de parler de Pâques !...

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Il fait taire ses anciens amis. Il s’en fout, il n’a plus besoin d’eux. Il ne le dit pas, mais on sent qu’il offre son corps à la patrie.
- Il faut dialoguer avec Bart De Wever. Il a quelque chose à nous vendre.
Depuis longtemps, on sait que la distance entre le PS et la N-VA n’est pas infranchissable. Di Rupo a habitué ses troupes à des rapports de courtoisie avec le nationalisme flamingant et l’ultra capitalisme mondialiste, de sorte que Louis Michel ne jure plus, grâce à lui, qu’à la prospérité de la social-démocratie. En cas de besoin, toute la classe politique peut faire des mamours au bourgmestre d’Anvers.
Un seul homme pourrait remplir la mission délicate de grand réconciliateur, lui, José dont la réussite au sein du PS reste exceptionnelle, pour un frère qui n’en était pas, une élocution pénible et l’impossibilité d’avoir deux idées à la fois.
On ne sait pas ce qu’en pensent les avocats qui attendent sur une longue liste de postulants, un poste haut placé, Happart s’en fout.
Il raccrocherait bien quelques mandats inédits dans sa vision de 2014, à sa gibecière de coureur de garennes. Cela lui rappellerait le temps heureux des bons filons, des poses médiatiques et des voix de préférence !

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