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Fric, noblesse et sentiment.

Les deux émissions d’actualités de nos deux chaînes plient boutique jusqu’en septembre, d’ici là, les dimanches midis seront occupés par d’autres histrions pour amuser le peuple.
Par quels changements passerons-nous pour oublier nos ineffables ? Nous reviendront-ils en septembre, tels qu’en eux-mêmes… ? Le suspense d’ici-là est insoutenable.
C’est la dernière fois cette saison que nous voyons Maroy, Gadisseux et Demoulin s’efforcer de nous réduire à l’hébétude à l’aide des propos de leurs invités, très peu nombreux et interchangeables, pourtant très à l’aise sur des thèmes aussi divers que la justice, le football et cette dernière histoire d’une fille de riche en mal de père.
Pour ne pas faillir à une tradition de fait, nous aurons donc un seul débat RTLBF. Quoi de mieux que d’avoir choisi un aristocratique sujet : Delphine Boël de Sélys Longchamps pourra-t-elle un jour accroché à son nom déjà passablement long, celui de Saxe Cobourg et d’autres lieux du gotha mondain ?
Pour répondre à ce grave problème national, rien que des gens de la plèbe, si l’on excepte l’attitude toujours noble et haute de Bel Armand De Decker et Francis Delpérée, l’homme aux avant-bras sémaphores. Signe prémonitoire, ces deux héros monarchistes ont des noms précédés d’un « De », doublé pour Armand « De De » et à l’espagnol « Del » pour Francis.
Il suffirait d’une complicité de l’Administration avec l’illustre suprême, pour que le « D » du premier « De » d’Armand passe de la majuscule, à la minuscule et le « Del » de l’autre, d’en faire autant.
Vu que c’est la dernière fois qu’on les verra sur les plateaux cette saison, pour leur faire plaisir si leurs noms apparaissent encore d’ici la fin de cette chronique, j’aurai l’insigne honneur de les dénommer « de Decker » et « del Pérée ».
Très rapidement, la RTBF 1 – RTL 0. Domino n’a pas su introduire une once de républicanisme dans son émission, d’où l’ennui profond qui s’en est dégagé tout de suite.
Ceci dit : bal des vieux cons sur les deux chaînes.
Un géniteur qui met les voiles pour diverses raisons, sa fille est mal dans sa peau, même dans le monde feutré de la particule. Tous les psy s’accordent sur ce point.
Pour autant Armand de Decker a raison, cette affaire relève du problème de l’intime, mais avec Francis del Pérée, ils ont tort, car un roi est un personnage public qui joue un rôle considérable et tout ce qui le concerne, nous concerne, y compris l’intime. Malgré l’article 88, on aimerait mieux, même pour un républicain de Belgique, avoir un chef de l’État qui a toujours su conserver sa dignité à travers toutes les péripéties de son existence, plutôt qu’un roi à l’ancienne, protégé par les fatras des lois et usages.

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Diable, on sait que les Saxe-Cobourg n’ont jamais dédaigné la main d’œuvre extérieure à la gente dame à domicile.
On aura beau dire, en bas de l’échelle, on ne raisonne pas comme en haut. Et si le bel Armand n’a jamais su reconnaître que lui-même dans sa lutte pour se hisser aux belles places du MR, en bas, on pense que pouvoir se regarder dans un miroir sans rougir est quand même ce qui distingue un honnête homme, d’un autre.
D’autant que si Albert démissionne, il va se retrouver simple particulier. Fabiola en sait quelque chose avec sa manie de fourguer le fric qu’on lui a donné à ses nièces espagnoles, le roi à la retraite n’aura pas fini avec les ennuis de fifille Delphine.
Ainsi MM. del Pérée et de Decker sont à eux deux l’incarnation parfaite de ce qu’il ne faut pas devenir, une machine à principes, dont le premier est d’évacuer l’honneur pour l’intérêt.
Reste que Delphine de Sélys Boël et éventuellement de Saxe Cobourg a peu de chances de réussir. Dans le droit à la recherche en paternité, Marc Uyttendaele en est presque aussi sûr que les deux « de ». Reste le recours à la Cour européenne, pour enquiquiner la cour de Laeken.
Albert n’a pas intérêt à ce que tant de monde remue la merde autour de son nom. Nous non plus, qui voyons dans ce scandale le moyen qu’ont les étagères du dessus de se faire oublier des réalités économiques et de leur manque d’entrain pour les gens sans particules.
Et l’élégance du geste, dans tout cela, celui qui ravit le cœur des bergères ? Les pantoufles restées dix-huit ans au coin du feu de la belle Sibylle et le berceau de Delphine orné de dentelles qu’un père aimant s’attendrissait à faire osciller tendrement, ne comptent pas ?
On en serait resté à cette sécheresse de cœur, si Vrebos n’avait demandé à Gros Loulou (apparu bien émacié pour son qualificatif) d’animer la fin de saison en baissé de rideau, comme seuls lui et Patrick Sébastien savent le faire, par une pénultième interview de l’illustre.
On a été servi. Je m’en tiens encore les côtes, quand celui qui fut six mois instituteur et quarante ans rétribué grassement à placer ses aspirateurs MR, Louis Michel en majesté nous envoie sa meilleure vanne : « Le vrai parti des travailleurs, c’est le mien ».
Sur ces fortes paroles, on peut partir en vacances. Le comble a été atteint.
Joie garantie pour trois mois.

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