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Napoléon Reynders, frappadingue.

On ne peut pas dire que les économistes soient rassurants sur l’avenir des peuples, c’est inutile de faire un dessin, on est tout à fait d’accord. Ce 7 juin, il s’agit plutôt de leurs neurones, on n’est pas rassuré non plus !
L’affaire est simple, deux camps en présence. Lequel des deux n’est composé que de malades mentaux à qui il faudrait interdire de pratiquer l’économie ? A moins que les deux camps soient en réalité deux asiles d’aliénés rivaux et en concurrence ?
Première clinique : Le FMI estime notamment que la restructuration de la dette grecque, menée au printemps 2012, aurait dû l'être dès 2010. Le FMI reconnaît que le premier plan de sauvetage de la Grèce en 2010 s'est soldé par des "échecs notables". En cause une projection de croissance trop optimiste et déjà un cafouillage entre la Commission et les créanciers.
Deuxième clinique : directement accusée d’incompétence, la Commission européenne s'est dite ce jeudi en "désaccord fondamental avec le FMI" sur plusieurs aspects de son rapport sur le plan d’aide à la Grèce en 2010. Simon O'Connor, porte-parole de la Commission, en quelque sorte l’économe de service et directeur de clinique, prétend que cela aurait risqué de déstabiliser l'ensemble de la zone euro, etc, etc.
L’économiste-psychiatre du FMI affirme que les 110 milliards d’euros d’aide à Athènes, suivi d’un deuxième plan d’aide en 2012 n’ont servi qu’à maintenir la Grèce dans une sixième année de récession, une misère qui grimpe à l’assaut de l’Acropole et une austérité tueuse d’avenir. La troïka des créanciers, la Commission européenne et la Banque centrale européenne ont créé une source d'"incertitude", alimentée par les hésitations européennes, ajoute le FMI.
Le docteur Maboul O’Connor, sous le choc, refait l’histoire et tente de démontrer que si l’Europe s’est trompée, c’est avec l’aval du FMI et de… la France, puisque le plan de sauvetage avait été proposé par Nicolas Sarkozy, qui passa il y a trois ans pour un grand stratège, pour ce qui est aujourd’hui une catastrophe.
Jean-François Copé se fit l’interprète de la reconnaissance unanime de l’Europe en se fendant d’un communiqué, qui restera dans les annales de l’histoire de la connerie libérale "grâce à l’impulsion décisive de Nicolas Sarkozy, un accord salvateur a été trouvé. Le président a, une nouvelle fois, fait preuve de sa capacité d’entraînement et de détermination pour sauver la Grèce et l’ensemble de la zone euro!".
C’est Sarko le maladroit que Didier Reynders vient de décorer récemment de l’ordre de Léopold pour ses hautes capacités de direction lorsqu’il présida l’Europe pendant les six mois dus à la France et qui furent décisifs.
Un beau con aussi ce Reynders en tant qu’ancien ministre des finances.

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On n’a pas vu ce qui allait se passer et ce qui advint : pour affronter une crise de la dette, on s’endetta ; pour garantir des emprunts, on emprunta.
On a presque envie de mettre les ministres des finances de l’Europe dans la salle réservée à ceux qui se prennent pour Napoléon, notre ex des finances en tête des agités et Sarko à la camisole !
Le Fonds de la stabilité de 450 milliards servait de toile de fond, à un décor de théâtre.
On puise dans le Fonds et le trou est comblé par un autre, et ainsi de suite, une sorte de Madoff-system, sauf que Madoff purge une peine de prison et que les financiers sont encore là, même si nous avons le nôtre, ministre dérangé des affaires étrangères.
Le plus admirable dans l’aberration mentale, c’est que le Fond était virtuel. C’était juste pour rendre la confiance aux créanciers (c’est raté). Voilà le tandem Sarko-Reynders possible artificiers d’une bulle constituée par une accumulation d’obligations et de bons du Trésor, qu’on serait bien incapable de rembourser, s’il prenait la fantaisie aux créanciers de réclamer leurs pépettes.
Toute cette emmanchure pour soulager les banques belgo-françaises les caves pleines d’obligation de leurs consœurs grecques en déficit depuis la mort d’Onassis et encore plus mal en point depuis 2008.
En passant, ce montage de schizophrènes a été salué avec la larme à l’œil par le parti socialiste belge. (On peut relire le Soir et La Libre du temps).
Simon O’Connor est dans les cordes, en plein désarroi métaphysique et sous tranquillisants. Et les autres, nos remarquables et superdoués ministres de la chose financière ?
Vont-ils prendre parti et défendre O’Connor ?
Ils ont de la veine, le problème est complexe et le FMI, alors dirigé par DSK n’est pas bleu/blanc non plus.
Moralité : c’est le peuple qu’on accuse de tout et qui va trinquer sur tout.
Je l’ai toujours dit, il y a actuellement une majorité de fous. Il est donc normal que nous soyons dirigés par les meilleurs d’entre eux. C’est ça la démocratie, nom de Dieu !

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