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Un Siegfried gantois.

Comme je l’ai écrit hier et quoique je ne connaisse personne à la N-VA, c’est bien de l’effervescence dont il s’agit, au parti flamand que Marine Le Pen nous envie.
Ce qui tranche à la N-VA avec les autres partis, c’est l’absence de frontière entre le show télévisé et l’exposition du programme.
Les autres n’osent pas montrer leurs partis finir en french-cancan la veille des urnes. A la N-VA, on monte une série auprès de laquelle Dallas, c’est de la gnognotte, avec la mort d’un JR qui ressemble à Di Rupo dans le dernier épisode.
Les Flamands apprennent tout juste que la N-VA lancera en septembre sa campagne électorale par une tournée de l'ancien présentateur de la VRT et député, l’orangiste Siegfried Bracke. Ce dernier parcourra la Flandre pendant un mois afin de débattre de la situation du pays avec des figures locales du parti. Le fera-t-il en train, comme on le voit parfois dans de vieux films américains, en car ou en camion ? En costume d’époque ou en string ? On peut compter sur cet ancien gagman pour éberluer la paysannerie flamande.
Bart De Wever souhaite que ce « roadshow » contredise l’optimisme d’Elio dont les « bonnes » nouvelles pourraient tout aussi bien s’appeler les « mauvaises ».
Reste à savoir si la N-VA peut faire mieux ? Les Flamands en sont persuadés. L’animation les ravit. Ils voient déjà Lady Gaga signer des autographes et Bracke lui faire des gros câlins.
Depuis la décadence des cortèges du premier Mai, le PS a du mal à recruter des pom-pom girls. Les sociétés de gymnastiques du genre « Blé qui lève » ne lèvent plus que quelques rares recrues et les sociétés philharmoniques ont rangé leurs cuivres. Ces « événements » avaient l’avantage d’évacuer les graves questions de société. Au chant de l’Internationale, on s’époumonait en choquant les pintes, le rouge de l’apoplexie remplaçait le rouge des révoltes. On gueulait beaucoup en buvant des bières et puis on retournait chez soi, pour cuver tout l’après-midi, ronflant la gueule ouverte.
C’est probablement cette mascarade que la N-VA ne veut pas.
De ce point de vue, on ne peut pas lui donner tort. Quand on voit la génération de lavettes et de jeanfoutres que ces manifestations du PS ont fabriquée, ce n’est pas mal qu’on tire un trait sur un passé qui finit en peau de zébie.
Les Flamands l’ont compris qui n’exhibent plus les scouts de cinquante ans, les jeux de drapeaux au son des mâles tambours et les mères qui exhibaient fièrement les chemises brunes de leurs fils, trouées par les balles russes du côté de Tcherkassy, cette dernière posture par extinction naturelle, bien entendu.

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Ce serait un coup terrible pour nos avocats francophones que la N-VA instaure un vrai débat des citoyens à l’élu.
Ce n’est pas le Siegfried orangiste et qui prône la fusion de la Flandre avec la Hollande qu’on va accueillir dans les communes flamandes sympathisantes, mais le Siegfried qui n’a pas sa langue dans sa poche. "Je ne bande pas à l'idée de l'indépendance. Notre objectif principal est de maintenir et de développer le bien-être ».
Voilà enfin un parlementaire qui parle d’érection au lieu d’élection. Il tumesce sur le bien-être. Quoi de plus naturel, puisque l’érection est déjà en soi une forme préliminaire de bien-être.
Reste que sa Marina devrait se méfier d’un tel langage. Apparemment, il bande sur une forme du bien-être. Serait-il possible qu’il n’en eût point autant – déjà - pour sa jeune épouse ?
Mariolle comme un singe en rut à la vue d’un régime de bananes, le gagman qu’on s’arrache chez les flamingants ne va pas déballer le programme de Bart. Un programme d’opposition promet en général la lune. Les adversaires pourraient s’en emparer, pire démontrer, par l’absurde et preuves à l’appui que Napoléon avait tout prévu, sauf d’être battu à Waterloo. Aussi fin qu’une mouche volant au-dessus des micros de la VRT, Siegfried fera sa tournée sur les erreurs de Di Rupo et de ses séides du CD&V.
"Nous voulons d'abord montrer ce qui ne va pas", explique le bras droit de Bart De Wever. C’est ainsi qu’en sa qualité du détenteur d’un bras droit, quand on est en érection, Siegfried Bracke va pouvoir branler à l’aise son chef adoré, tandis qu’il réservera le gauche à son usage personnel.
Mais Bracke est imprévisible, son vedettariat à la VRT l’a rendu incontrôlable. Depuis que Friso est mort, un rattachement à la Z-Hollande le placerait directement juste derrière Willem-Alexander, s’il convainquait le maïeur d’Anvers de rester à son poste.
Dans le fond, Bart De Wever n’est qu’un Stathouder de pacotille.

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