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L’insondable sondé…

Ce n’est pas de l’escroquerie, c’est à peine de la manipulation. Reste à déterminer si cette manipulation est volontaire ou involontaire. On pourrait penser qu’il y a un peu des deux. Dans quel pourcentage ? Ce serait marrant de confier ce sondage à l’Ipsos. Les sondeurs n’auraient pas besoin de sortir de leur bureau, ils pourraient travailler entre eux, se sonder mutuellement.
C’est bien du dernier sondage de l’Ipsos commandé par le Soir et RTL-TVi, dont il s’agit.
Il est suspect parce qu’il est tellement conforme aux vœux des clients, qu’on se demande si c’est bien sérieux.
Pensez : « …la N-VA perd du terrain en Flandre. Les nationalistes flamands recueillent 30,7% des intentions de vote, contre 35% lors de l'enquête d'opinion de juin.... Le PS repasse au-dessus de la barre des 30% en Wallonie… ».
Et ce n’est pas fini. Le bonheur continue « …le MR se classe deuxième avec 23,3% (22,2% en 2010), le cdH avec 12,5% perd un chouia avec Ecolo à 11,7 %. »
Enfin, dans sa grande mansuétude libérale mais qui n’a plus peur des Rouges, l’Ipsos crédite le PTB de 5% !
Mais que voilà un sondage délicieux et qui va réjouir l’électeur « Vrankofoon » !
Ainsi le Gros perdrait des voix depuis qu’il est maigre ! C’est bien dans la mentalité flamande d’aimer chez les dirigeants la couenne pourvu qu’elle fût de lard. Maggie de Block a encore de beaux jours devant elle.
On pourrait faire dire aux chiffres flamands la même joie sereine, sauf que l’Open Vld étant mieux vu là-bas que le sp.a, les socialistes flamands perdent 2,2 % des voix au profit des libéraux.
Et si on arrêtait de faire des élections ? On procéderait par sondage et les « bons » (citoyens) y trouveraient la récompense de leur bonté au détriment des méchants (séparatistes).
La démocratie y gagnerait, puisque d’une certaine façon, les citoyens seraient représentés par 2.634 personnes (chiffre de l’actuel sondage), alors qu’à l’heure actuelle, ils sont à peine une poignée à décider de tout.
La marge d’erreur variant entre 3 et 5 %, un Melchior Wathelet pourrait déclarer que sa politique était bonne à 97 ou 95 % !
Elio Di Rupo sort grand gagnant du sondage, le parti remonte, alors qu’on aurait juré que d’après les mesures impopulaires prises, la situation allait donner du souffle aux vrais partis de gauche. Cerise sur le gâteau, l’homme idéal n’a jamais été aussi populaire et pas que dans le cœur de Laurette Onkelinx et dans ceux des Montois, à Liège aussi, dis donc !... Populaire le barbon ! Marcourt va en faire une jaunisse.

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Il y a un peu de la méthode Coué au Soir et à RTL-TVi.
On pense à une stratégie basée sur des sondages favorables. Dans une première phase, les sondeurs stoppent la désagréable impression que la N-VA pourrait être majoritaire en Flandre en cheville avec l’autre parti nationaliste. La deuxième sonne le début d’une offensive, la reconquista ! Les bons gagnent du terrain. La troisième n’a plus qu’à finir le travail en raz de marée pour les Fédéraux monarchistes. Le roi rehissé sur le trône refait une prestation de serment dans un show télévisé. De Wever s’enferme dans sa mairie d’Anvers. On entend un coup de feu. C’est fini ! Le parti s’effondre. L’artiste se prend les pieds dans le tapis comme au deuxième tableau, le suicide de Werther. De Standaard revient à ses anciennes amours. Le Vlaams Belang n’est pas rancunier.
Tous les cocus se frottent les mains. Les maris triomphent. Les journalistes du Soir sont pardonnés. Béatrice Delvaux entame une danse du ventre dans le bureau du directeur, juchée sur un ancien marbre. Quelqu’un enclenche un CD, on entend le bruit des linotypes, comme avant !... On s’attendrit.
- Tu te rappelles quand on a arrêté le plomb ?
Nostalgie…
Vous n’auriez quand même pas le front de voter contre l’opinion générale dûment constatée par l’huissier de justice, face à un triomphe pareil !
Et voilà par suggestions successives, le maigre, mort dans son bunker anversois et Hedebouw contraint de s’adonner à ses prédictions apocalyptiques dans une arrière-salle de la rue Vivegnis !
Avec un scénario pareil, le gouvernement actuel rempile ! Resterait à surveiller le muscle cardiaque du premier ministre, tant un excès de bonheur peut être préjudiciable à la santé.
Et dire que ce serait calomnieux de traiter les sondeurs d’Ipsos d’escrocs nauséabonds et tant qu’on y est, de vipères lubriques, royalistes et bourgeoises… d’autant plus calomnieux qu’on se demande, à part le délire wallon qui envoie des ondes négatives aux nationalistes pervers de la N-VA, si l’opinion des sondés était réellement celle de l’Ipsos une préfiguration de l’opinion générale ? Il y a tellement de cons en Belgique… L’Ipsos n’a que l’embarras du choix.

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