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Frites-boulets à la liégeoise.

Grande bataille des Loges ou crise d’autorité de Willy Demeyer, on ne sait ? On regarde à Liège du côté du PS local, la désignation unilatérale des têtes de liste par son président.
Willy Demeyer ne se réfère à rien qu’à sa seule autorité, à se désigner lui-même tête de liste à la Chambre.
De cinquante années de domination du PS à Liège, on aurait tout dit ou pas assez, selon que l’on regarde les tribulations des pieds-nickelés de la place Sainte-Véronique en-dehors de ce parti ou dedans, si le désenchantement n’était pas devenu général.
Tout qui a de l’intérêt pour la ville doit en être conscient, jadis première en tout, Liège n’est plus ce qu’elle était. Ses grandes vedettes de la politique sont ou mortes ou exilées à Bruxelles. Ce diable d’Elio a fait passer des compétences régionales à Namur, poussé Charleroi dans les statuts de la ville la plus importante de Wallonie et doté Mons d’un nouveau renom de ville de la culture, tandis que Liège perdait l’organisation d’une Exposition universelle.
A côté des grands principes déclarés et applaudis par les élites socialistes de la place, c’est quasiment depuis la fin de la guerre que socialistes et libéraux se sont entendus sur une gestion de la ville la mettant au bord de la faillite avec le saccage de la place Saint-Lambert et les élucubrations architecturales d’Auguste Destenay, poursuivies par Cools depuis Flémalle et l’échevin des Travaux publics de Liège Goldine, donnant à Liège cet aspect hybride d’une ville dans laquelle on a pu, un certain moment, faire n’importe quoi, en détruisant des ensembles architecturaux remarquables et n’en conservant d’autres que momentanément et par hasard des adjudications des bétonneurs.
La spécialité liégeoise, c’est d’organiser un champ de ruines autour de réalisations grandioses (voir la gare Calatrava). Le spectacle de la morne plaine devant la gare n’a pas fini d’étonner le touriste. Il est vrai que le trou de la place Saint-Lambert aura duré vingt-cinq ans, alors avec un antécédent pareil, il reste de la marge.
Côté positif de ce bourgmestre, il nous a débarrassés de l’engeance libérale, repoussant Reynders dans l’opposition, au point de l’avoir écœuré pour chercher fortune à Uccle, laissant enfin Christine Defraigne maîtresse de ses mouvements au sein du MR local.
On pourrait aussi penser que Demeyer se sente à l’aise avec une coalition PS-CDH, plus faible côté CDH et donc plus apte à être dominée par l’autre.
On ne sait pas si Demeyer s’inscrit dans la lignée Destenay au point de vue de la gestion et de l’urbanisme, ce qu’on sait tient dans la manière de faire et défaire les barons du PS, à la manière d’André Cools.
Et cela n’est pas rassurant.
Pourquoi a-t-il communiqué ex abrupto ses têtes de gondole en prévision des élections de mai 2014, sans en référer à personne ?

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Il y a encore une autre inconnue à laquelle on ne pense pas d’emblée. Le coup de calcaire de Willy viendrait peut-être des spéculations concernant un parachutage possible de Jean-Pascal Labille, tête de liste à la Chambre, par exemple ? Le ministre fédéral des Entreprises publiques, l’homme de Di Rupo et ministre grâce à lui, a été nommé au Fédéral, sans que la Fédération liégeoise ait été consultée. Que ce ministre soit sorti des spéculations d’« Élio Di Furbo » pour pousser un de ses hommes dans une Fédération liégeoise qu’il ne contrôle pas et en faire une Fédération à sa botte, comme celle de Charleroi, avec un Magnette aux ordres, c’est bien possible.
Reste aussi le micmac des Loges. Par exemple, celle de Bolland fils n’est peut-être pas sur la même trajectoire de celle de Willy. Ce qui est vrai, c’est que les Bolland, père et fils, sont plutôt acquis à l’idée de la Région, qu’aux spécificités socialistes à la liégeoise.
Cela ne fait pas l’affaire du clubiste Demeyer, pris en otages par l’une ou l’autre faction trop proche d’Elio, prodigue en concessions pour le système, avec l’économie que nous subissons et avare en réformes sociales.
Que ceux qui dirigent actuellement la ville ou ceux qui espèrent demain la diriger viennent tous du PS, n’est pas en soi une perspective réjouissante, qu’on ait affaire à un chef habitant Jupille ou Mons.

Commentaires

Cher RICHARD III,
À quand vos chroniques plus courtes, plus directes, plus compréhensives car moins diluées, plus incisives et plus critiques au premier degré ?
Vos divagations fatiguent et sont sans intérêt dans la définition de votre personne et appartenance sociale et politique.
Ceci est mon dernier commentaire.

Mon cher Henry, vous m'en voyez ravi.

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