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Marinade et sauce lapin.

J’ignore comment Di Rupo s’y prend pour endormir les Francophones et apaiser les Flamands, c’est un fait : nous sommes moins bonnets rouges que les Bretons.
Accepterions-nous plus aisément le système, en chute libre depuis la mondialisation ? C’est possible après tout que nous ayons des Alain Minc un peu partout pour nous persuader que la mondialisation, c’est l’avenir du niveau de vie grâce à la croissance.
Les libéraux font le reste, entraînant en vrac la gauche avec la droite dans le tourbillon de la dette.
Nous n’avons encore rien vu de cette prophétie du bonheur, sinon que, ce que nous avions gagné par notre travail au siècle dernier, nous sommes en train de le perdre à celui-ci.
Grossièrement, ce plan mondial avait des attraits. On allait visiter le monde sans quitter son lieu de consommation !
Si la Chine produit des chemises à cinq euros, pourquoi ne pas en profiter ?
On ne s’est pas aperçu que cette formidable avancée du progrès donnait du travail à un peuple en quasi esclavage de production, et à un autre, plus riche, beaucoup moins. Pour le coup, le cossu devait dégraisser et allait devoir se mettre en quasi esclavage de production pour payer ses chemises cinq euros.
En fouillant un peu sur les marges, on s’est aperçu qu’elles étaient considérables, à la pièce et sur la quantité. Si bien que sur cette nouvelle structuration mondiale du capitalisme, des fortunes monstrueuses s’érigeaient sur le dos des travailleurs, non pas sur leur force de production, mais sur leur pauvreté.
Une deuxième et dernière remarque concerne la mobilité de l’ensemble du système de ce genre de mondialisation. Un poisson est pêché en mer du Nord pour être conditionné en Indonésie, mis sous boîte en Corée du Sud, commercialisé en France ou en Belgique et vendu à l’Italie pour être consommé en Grèce. Il faut pour ce mirobolant périple que le fret soit pour rien et le kérosène de l’avion moins cher que l’eau à la pompe.
C’est le cas, mais jusqu’à quand ?
En taxant les transporteurs routiers au kilomètre et à l’essieu, on voit bien ce que la social-démocratie tente de faire en France, sous le prétexte d’écologie.. On n’est pas loin d’en faire autant en Wallonie. Demotte se désespère d’ignorer encore dans quelle poche, il va puiser de nouvelles taxes. Celle-là paraît vertueuse. Si ça foire, ce sera la faute d’Écolo, pourquoi se gêner ?

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Tant que l’aviation transcontinentale polluera le monde entier, faire payer un max à la semi-remorque qui transporte des porcs de Quimper à Rouen est parfaitement injuste, même si les écologistes ont raison sur le fond.
Le candidat Hollande avait présenté sa politique fiscale, en mars 2012. Un an et demi plus tard, président élu, le constat est sévère : le président n'a pas respecté les engagements du candidat.
Mais, au-delà du fiasco du parti socialiste français, c’est l’échec sous forme d’impasse de la social-démocratie liée pour le meilleur et pour le pire au capitalisme mondialisé. Et question du pire, nous n’avons encore rien vu.
En Belgique, toujours en décalage avec la France, nous en sommes encore à vanter les qualités de prudence de notre premier ministre. Mais, on voit bien que les hommes ne sont pas en cause dans cette marche vers une pauvreté encore inconnue. C’est le système dont ils sont prosélytes, amoureux fous ! Reynders se prend pour Tocqueville et Di Rupo pour Octave quand il n’était pas encore Auguste.
Et si Monsieur Mons s’en prend plus intelligemment qu’ailleurs pour nous faire descendre les escaliers marche par marche, nous finirons par nous retrouver à la cave comme tout le monde.
Deux formations extrêmes profitent de cette situation : l’extrême droite et l’extrême gauche, mais de façon très inégale, puisque c’est l’extrême droite qui l’emporte largement.
En France, c’est Marine Le Pen, en Belgique c’est la N-VA et le mouvement libéral. D’extrême droite le MR ? Oui, si on compare son programme à celui de Bart De Wever, les questions économiques sont posées de la même manière et les solutions proposées sont fort proches. Bart De Wever n’est pas à classer actuellement à l’extrême droite pour des raisons électorales, il suffirait qu’on n’ait pas besoin de lui après mai 2014, vous le verriez aussitôt fiché avec le Vlaams Belang.
Et si c’était le Français Mélenchon qui détiendrait le seul moyen de s’en sortir ?
Rafler la mise des plus gros financiers, taxer à mort les profits et les salaires scandaleux, nationaliser les usines à cause de la rentabilisation par délocalisation systématique. La France mise au ban de la société, exclue de la démocratie, boycottée par l’Europe ? Ce n’est pas dit. Et quand bien même, il faut bien qu’il y en ait un qui commence, pas vrai ?
D’abord comment se débarrasser des super riches ?
Rien de plus facile. Vous taxez à fond les revenus du capital, après avoir gelé les mouvements des capitaux dans les banques, évidemment. Ils veulent partir ? D’accord, ils ont droit à une valise, pyjama, chemise, brosse à dents, etc. De toute manière, ces oiseaux-là ont déjà tellement planqué de fric dans les paradis discaux, qu’ils n’économiseront pas sur le caviar.
Nous en serons débarrassés c’est tout. A nous de savoir faire œuvre utile avec ce qu’ils nous auront laissé.
Voilà l’option. Ce n’est pas celle de Di Rupo, Hollande et les Le Pen. Faudra-t-il faire l’expérience d’un pas de conduite avec Marine et Bart ? Ce n’est pas à exclure en France. La peur légendaire du Belge moyen pour les extrêmes pourrait ralentir Bart et dégonfler son projet en Belgique.
L’option libérale, sauce lapin social-démocrate rallongée de marinade lepéniste, on n’a pas fini de déguster. Mélenchon, ce sera pour plus tard. Quand ça ira plus mal encore. Elio sera retraité et, comme on le connaît, il aura le culot de dire qu’il l’avait prédit.

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