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Internet et l’État flic.


Internet est tout ce qu’on veut bien lui faire faire, sauf que cet instrument est réactif et n’est pas anodin. Un merveilleux dictionnaire encyclopédique d’abord, mais une page sur deux !
Si bien que lorsqu’on n’est pas prévenu, la page qu’il ne fallait pas lire peut être le contraire de l’autre, pleine d’erreurs et d’à-peu-près.
C’est aussi un espace dans lequel peuvent s’exprimer tous ceux qui ont quelque chose à dire, mais qui ne le peuvent pas par d’autres moyens, à ceux-là se mêlent ceux qui n’ont rien à dire, mais qui le disent quand même. Le défoulement dans ce dernier cas n’est utile que pour la personne qui s’exprime. Ce qui n’est pas rien, si on considère cet exercice comme une thérapie.
Hélas ! on peut répertorier les bonnes utilisations d’Internet, mais il ne faut pas se leurrer, il en est aussi de mauvaises, par exemple, on peut y surveiller son voisin, importuner un/une ex, injurier un professeur ou l’utiliser à des fins professionnelles discutables, comme enquêter sur son personnel, un collègue de travail, etc. Les atteintes à la vie privée et les abus de surveillance sont légions. Il n’est pas bon pour qui exerce une profession dans les médias d’y étaler ses états d’âme ou ses convictions. On a vu récemment des licenciements ou des blâmes entraînant des mises en demeure en Belgique et passer par la rubrique des faits-divers dans les journaux. Récemment un suicide d’un enfant a suscité des réserves quant à son utilisation par toutes les catégories d’âge.
Internet nous fait toucher du doigt une société dans laquelle le contrôle social est de plus en plus prégnant, en partie causé par des auxiliaires électroniques de surveillance. Si la sécurité générale exige que des caméras de surveillance filment en permanence les foules, 99 % de prises de vue ne servent qu’à contrôler des comportements qui ne sont pas criminels, donc à renforcer le sentiment de la pesanteur des contrôles pour tous.
Dans ces conditions de surveillance généralisée, les libertés individuelles ne sont plus que des leurres servant à faire durer une société de consommation qui s’écarte insidieusement de l’idéal démocratique.

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Le pouvoir de surveillance a changé de main. Chacun peut se munir de caméras, de détecteurs de bruits, d’odeurs. Les ondes percent les murailles et avec ou sans Internet, il est déjà possible de s’inviter à la table et dans le lit des voisins sans y être convié. Amazon, Google, Facebook, etc. mémorisent, lisent et utilisent toutes données à des fins commerciales. Ces sociétés dictent leurs lois à l’Etat et aux marchés et s’affranchissent de tout contrôle démocratique, devenant des forteresses hors communauté et hors d’atteinte de poursuites.
Sans beaucoup d’imagination, il est facile de prédire que des pans entiers de l’économie seront capables de contrôler d’autres parties plus vulnérables et même d’agir indirectement sur le pouvoir politique.
Nous risquons de payer cher demain le fait qu’en économie de marché, les électeurs ne réagissent qu’aux perspectives qu’offre l’argent. Voyez déjà l’offensive des partis gauche et droite confondues envers les dépenses sociales pour assainir le budget.
Le danger qu’Internet nous suggère, ce sera pour demain. Bientôt avec l’aide des techniques de plus en plus inquisitoriales l’État et quelques grands groupes privés monopoliseront la surveillance générale. Quand ils s’affranchiront de tout contrôle démocratique, il sera trop tard.

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