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Coalition = dictature.

Ce qui ne va pas en Belgique, c’est qu’il n’y a pas d’opposition sérieuse présente au Parlement en-dehors des Écolos (exclus des affaires publiques seulement au Fédéral), d’où une certaine ambigüité dans leur opposition. Le gros de l’opposition, on le doit aux deux formations flamandes nationalistes d’extrême droite. De par la volonté des autres formations, cette seule opposition a toujours été ostracisée et au vu des programmes, on comprend la répulsion à leur égard. Cependant, on ne pourra plus ignorer longtemps la N-VA compte-tenu de sa force électorale. La Région flamande l’a compris, le Fédéral est en train de préparer l’ouverture pour l’après mai. Tous font le dos rond.
Ce qui signifie qu’aux élections prochaines la N-VA pourrait entrer dans le gouvernement fédéral, resserrant ainsi les mailles d’une association de tous les partis, ou presque du pays, dans la gestion et l’organisation de l’État.
Dans la perspective de Bart De Wever vainqueur rejetant les socialistes dans l’opposition, il y aurait enfin un semblant de gauche en position de critiquer un gouvernement de droite.
Semblant de gauche, en effet, d’un PS qui aura donné tant de gages à la droite libérale, qu’on ne voit pas cette formation dire le contraire de ce qu’elle a prêché jusque là.
Cet effet serait même néfaste, si Di Rupo reprenait la présidence du PS et menait l’opposition. On verrait alors le chef de l’opposition critiquer la politique qui fut la sienne dans la législature précédente !
Cette situation n’est pas nouvelle en Belgique. La faiblesse des opposants est due aux coalitions multicolores qui dénaturent tout projet et empêchent la formation d’un véritable contreprojet de société.
Non seulement la majorité est une machine à raboter jusqu’à la platitude complète les différences entre les partis, mais encore cette coalition a toute l’apparence d’une certaine forme de dictature, puisque la conséquence est qu’elle annule toute opposition.
Même dans l’opposition, le PS ne parviendra pas à prendre la tête du mécontentement de la population après mai 2014. Ce parti s’est trop déconsidéré ces deux dernières années de pouvoir.
Une coalition moins hétérogène exclusivement de droite va renforcer le sentiment que la mondialisation de l’économie est prioritaire à l’autorité politique, au point que parfois, elle est la seule à déterminer un programme de gouvernement. En effet, même le PS ne contestant plus cette priorité, il faudra s’attendre à une certaine bienveillance de cette formation dans le cas de la droite seule au pouvoir. Dans l’opposition, les socialiste auront toutes les chances de regagner le pouvoir, tant serat terrible la législature qui nous attend. Ils peuvent attendre au chaud, sans rien faire !
Le pouvoir économique est dorénavant au-dessus de l’autre avec le côté aggravant que ce pouvoir économique n’est pas élu et donc ne se peut réformer sauf par des sources extérieures à la démocratie. Les électeurs se sont faits à l’idée que les élections ne servent plus à grand-chose.

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Si le PS dénonçait le rôle exorbitant de la mondialisation, il se verrait lui-même traité de « populiste », par tout le mouvement libéral qui croit en l’avenir de l’économie vue sous l’angle de la mondialisation, comme Di Rupo, Hollande et toute la clique des centristes.
Finalement le seul sujet qui vaut la discussion tient en la capacité de la Région wallonne à retrouver une vraie nature de gauche.
Pour cela, il faudrait que les partis à la gauche du PS jouent au PS le tour que la N-VA a fait au CD&V.
Tout dépend du degré de maturité de la population votante. Malheureusement, je ne suis pas le seul à le penser, cette maturité là est encore à venir.
Dans tous les cas de figure, le plus urgent est de retrouver une autre politique que celle de Di Rupo. Ce serait la pire des catastrophes qu’après avoir été premier ministre, cet homme devienne le premier opposant !

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