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Encore un CEO (1) chômeur !

Loin de moi l’idée de donner un satisfecit au PS et à son chef Di Rupo, malgré l’opinion qui leur est favorable, mais devant le déchaînement de la presse bourgeoise au départ de Johnny Thijs, CEO de la Poste, du coup le ministre Mabille accablé par ce départ dont on lui impute la faute, me devient presque sympathique.
Et si après avoir secoué le cocotier, ce gouvernement s’attaquait aux autres gros salaires, par exemple ceux qu’ils perçoivent pour nous conduire à la ruine sociale, on ne pourrait que les en féliciter.
Avec Di Rupo aux manettes, il n’y a pas de danger, Flahaut peut dormir sur ses 700.000 !...
Évidemment Elio file à l’anglaise. Il se refait de la popularité en visitant nos casques bleus au Liban. Le bain de foule de la virilité armée n’est pas pour lui déplaire. Le Petit Futé montois laisse le pauvre Mabille se dépêtrer tout seul, la meute à ses basques. Monseigneur de Mons sait bien que la presse ne peut pas l’ignorer dans sa « noble mission ». Le petit papa Noël de nos militaires a sans doute rempli sa hotte de bonnes paroles et de confiserie.
Le plus gonflé des poursuivants de ceux qui veulent s’attaquer aux gros salaires, c’est encore Jean-Luc Dehaene qui a sans doute oublié qu’il l’avait échappé belle dans sa gestion lorsqu’il était à la tête de Dexia de 2006 à 2008, boosté par le gouvernement de l’époque à ce poste pour redresser la banque.
On connaît la suite, ses émoluments royaux pour une gestion calamiteuse. Son sauf-conduit du gouvernement, sans lequel il se retrouvait comptable en justice des deniers des petits porteurs.
Heureusement que le camp des pro-Thijs n’est guère étoffé. On ne peut pas dire que l’opinion suit : nos gazettes nationales, quelques CDH-CD&V et les Libéraux, les beaux quartiers d’Uccle, le C.A. de Rossel, des cadres par-ci par-là, approuvent le salaire du CEO, voilà qui est bien peu !
C’est dur à faire avaler à la population en ces temps de crise, un engouement pareil pour ce gros salaire, d’autant que les exclusions au chômage continue de grossir les misérables à l’autre bout de la chaîne. Le Soir à la tête des « mutins réactionnaires », a publié une nouvelle interview selon laquelle ce n’est pas tant pour la baisse de salaire que Thijs jette l’éponge, c’est pour la manière dont Mabille l’a traité !
Pour le coup, si Mame Delvaux veut se bouger le cul pour trouver quelque chose de vraiment convainquant, il va falloir qu’elle puise dans ses réserves. Cet éditorial là, on ne pourra pas dire que ce sera du populisme.

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Pour en revenir au rescapé de Dexia, Jean-Luc aurait reproché jeudi au gouvernement d'avoir commis "deux grosses erreurs" dans le dossier bpost après que Johnny Thijs, eut décidé de ne pas poursuivre son travail à la tête de la société après deux mandats.
Le respect d’abord, à croire qu’ils se sont consultés Thijs et lui, selon Dehaene, le gouvernement aurait mené la discussion sur la place publique ! En voilà une drôle de conception de la démocratie. Le peuple n’a pas le droit de connaître les salaires des CEO que le gouvernement nomme ! Évidemment, dans son cas, c’est un salaire difficile à défendre. Pour un bilan qui n’est pas le sommet de la réussite, bien que le Soir écrive le contraire, c’est beaucoup.
Toujours d’après le CD&V Dehaene, le gouvernement ne devrait pas mettre son nez dans les affaires des entreprises publiques. Déjà que l’économie libérale se fiche du monde, planque toujours ses capitaux dans des paradis fiscaux (la valeur de l’argent sale de nos « démocraties » équivaut à la moitié de la dette mondiale ! Les tricheurs belges y ont une petite pincée de pépettes), l’actionnaire principal serait interdit d’observations et de remarques !
Il est vrai que les ministres ont toujours été un peu patauds et peu crédibles quand ils parachutent un copain de parti dans une entreprise publique. Mais ce n’est pas une raison pour que les hyperdoués des hauteurs organisationnelles ne doivent pas enlever leur casquette devant leur employeur, c’est-à-dire Nous.
Et c’est plutôt Monsieur Thijs le malpoli et l’inélégant.
On sait le peu de science des affaires des ministres wallons, par exemple, et on se doute que cela soit pareil à la Région flamande.
Évidemment habitué à gagner gros, bons ou mauvais services, Jean-Luc trouve que le salaire de Johnny était le juste prix et que le couper carrément de 500.000 €, était profondément injuste.
Fermons le ban, ces gens vont me gâcher le deuxième Réveillon, celui des paillettes et des bons mots.
Alors, si l’on parlait d’autre chose ?
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1. Chief Executive Officer contre Président Directeur Général. C'est un peu comme Superman contre Superdupont, un combat inégal, remporté par CEO.
Un CEO, ça fait du sport, ça porte des costumes branchés ou même du streetwear, c'est entouré de jolies filles, ça tutoie tout le monde et ça parle anglais avec un accent américain prononcé.

Commentaires

En réalité, le duc, vous êtes un bidouilleur. Une sorte d'apothicaire de la vie politique. Un petit peu de poudre de perlimpinpin. Vous avez un talent certain d'illustrateur. Les filles y sont très sages et souvent jolies. Des liégeoises. Votre monde est une catastrophe pour ceux qui n'ont rien. Vous êtes un support du pouvoir. Un peu comme Kroll. Qui gagne beaucoup. Qui satisfait tout le monde. Qui ne dérange personne.

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