« Éloges. | Accueil | Oraisons funèbres croisées. »

Un accord calamiteux !

Le préaccord entre les Travailleurs et Arcelor-Mittal sur le sort du bassin sidérurgique liégeois est en soi une véritable catastrophe à tous points de vue. Mais, il fallait qu’il se fasse à n’importe quel prix, en cause, la proximité des élections ! A la lecture des réactions, la connivence est maintenant établie entre le pouvoir politique et l’info des médias.
La Région wallonne et les syndicats ont entraîné les Travailleurs à une reddition sans condition qui va permettre à Mittal de partir du bassin mosan sur la pointe des pieds et en ayant réussi son coup : empêcher la concurrence d’Arcelor par son rachat puis par l’extinction de ses hauts-fourneaux. Ainsi l’Indien pourra mitonner ses bouillons de métal dans son pays d’origine et au Brésil, toute concurrence européenne étant devenue impossible !
Le plus beau dans l’affaire, c’est le mouillage dans la combine de la Région Wallonne qui « sauve l’emploi » pour le liquider à son compte dans maximum deux ans !
Le reste du gâchis est fondé sur la reprise d’une partie des installations par un Américain, ce qui n’est pas sûr !
Les Travailleurs se sont laissé avoir, comme dans d’autres grandes liquidations, par les promesses de prépensions usurpées, alors qu’il est question de supprimer cette façon moins brutale de mettre à la porte des travailleurs âgés, et en plus, il est demandé par « faveur spéciale » de descendre par dérogation, sur certains cas en-dessous de 55 ans.
On le voit, Marcourt a fait large. À cinq mois des élections, c’était le moins.
Comme les gazettes l’écrivent «L'accord est tombé au beau milieu de la nuit. Il devrait y avoir moins de 80 licenciements secs dans le bassin liégeois. », vu de la sorte, évidemment, cela paraît bien. Les gens se disent que Mittal va continuer ses entreprises de l’acier dans le bassin, puisqu’il ne se sépare que de 83 ouvriers. Erreur ! c’est Marcourt qui a imaginé des montages hasardeux pour reprendre dans des sociétés mixtes et bizarroïdes un paquet de Travailleurs, laissant Mittal savourer une victoire totale par rapport à ses décisions initiales de fermeture.
Le chantage du « voyou » qui menaçait de jeter l’éponge et procéder à des licenciements massifs dans le bassin sidérurgique liégeois, a parfaitement réussi.
Demotte, Antoine et Marcourt nos lavettes régionales ont craqué et oublié leur volonté de trouver un repreneur au mieux et, au pire, de nationaliser le bassin en cherchant un nouveau Gandois.
Reste que le sort des 362 travailleurs à prépensionner n’est toujours pas réglé, puisque l’octroi d’une dérogation concernant l’âge de départ, n’est pas dans la poche. Cependant, c’est comme si c’était fait, en cause, une fois de plus, l’échéance électorale.
Idem pour la cokerie de Seraing, la société américaine d’Oxbow Mining n’a encore rien signé et à leur place, puisqu’ici il s’agit d’un accord pour du gros pognon connaissant les Amerloques, Mittal à Liège est un cas d’école… et ils sont les seuls repreneurs ! C’est du gâteau de négocier avec la paire d’imbéciles de la Région et les syndicats dont les cadres font dans leur froc si avec l’Indien, Oxbow Mining faisait la malle.

89014j0.jpg

De toute manière c’est le contribuable wallon qui va solder les factures. Ce qui ne va pas sans une petite jalousie du métallo viré pour restructuration, avec le minimum légal et sans autre forme de procès, chez un sous-traitant de quelques travailleurs. Tout le monde s’en fout, y compris les syndicats,
Si tout se passe bien et en attendant de solder le tas de ferrailles qui reste, Mittal gardera 945 travailleurs sur les sites liégeois. Une misère quand on compare les chiffres avec la sidérurgie du temps de Cockerill-Ougrée.
Marcourt prendra en charge les 137 ouvriers à la Région en copartenariat avec Mittal pour l’emballage, la manutention, les réparations et du parachèvement, des secteurs d’activité que le groupe sidérurgique voulait confier à des sous-traitants. Ainsi, c’est Marcourt qui fera la différence avec notre argent. Mittal aura le service Marcourt moins cher que s’il devait passer par le sous-traitant.
Fin du fin, la rentabilité de cette filiale sera évaluée dans un an et l’on décidera de poursuivre ou pas les activités. Autrement dit, après les élections de Mai, on se désintéressera de la combine.
Le reste n’est que bidonnage, songes creux et couilles d’illustres coincées entre deux briques réfractaires des fours à casser (Je sais, ça fait mal !).
Le plus beau, c’est pour la fin.
Si Mittal avait mis la clé sous le paillasson, une justice à la hauteur de l’Europe aurait pu le contraindre à remettre en état les sites pollués par deux siècles de scories et de métaux lourds dans le sol de Seraing et à Ougrée.
On voit d’ici la gueule de l’Indien se faisant piquer un milliard ou deux, par nos deux innocents !.
Le génial Marcourt a donc bidouillé une entreprise de démantèlement, soit 75 travailleurs sous CDI, chargée de ramasser les métaux dans les décombres de ce que le voyou laissera derrière lui. On ne parle plus des sols. Avis aux futurs acquéreurs des terrains rendus disponibles !
Petite pointe d’humour pour terminer : Arcelor Mittal embauchera dès 2014 !
400 emplois sont disponibles… en France et en Flandre.
L’accompagnement psycho-social des personnes licenciées, va de soi, évidemment, c’est à la mode. C’est une branche qui embauche, dans une société de dingues !

Poster un commentaire