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Le "Mur du çon".

À la haute époque du Canard Enchaîné, le journal avait lancé « le mur du çon ». Le journal épinglait une belle connerie d’une personnalité. L’expression est restée dans le métier et même ailleurs. On se rappelle le « mur des cons » du syndicat de la magistrature en France.
Les confrères du Canard ont exploité le genre. Une bourde « énorme » d’un people de l’actu, dite avec l’aplomb du pro qui ne se trompe jamais et voilà un bang !
En Belgique, les journalistes sont plus près du pouvoir ou, si l’on veut, sont plus respectueux qu’en France. Ce n’est pas une question d’éducation, c’est bêtement la peur de perdre sa place.
Sans l’oser pouvoir dire, certains journaux se sont rabattus sur la connerie populaire, qui est, on le sait, aussi largement répandue dans les chaumières que dans les palaces. Ça fait rire, tout autant, et c’est moins dangereux.
Sont épinglés aussi les malheureux qui pratiquent la connerie à l’étranger.
En Suisse, de vrais aviateurs ont franchi le mur du « çon » en restant chez eux. La presse internationale a rapporté l’histoire qui a fait le tour du monde, celle d’un avion détourné. La chasse française a été obligée d’intervenir au-dessus du territoire suisse pour l’ahurissante raison que ce détournement a eu lieu avant 8 heures du matin et que les militaires suisses ne travaillent que pendant les heures de bureau (8 à 12 et 14 à 18 heures) !

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Ci-dessous, un autre exemple tiré d’un article du Journal La Meuse :
« Depuis que Claude Eerdekens (PS), le bourgmestre d’Andenne a annoncé que Michelle Martin se baladait dans sa commune, les habitants sont de plus en plus sous tension. Surtout, ceux qui vivent dans le petit village de Seilles, situé à quelques centaines de mètres du centre-ville. Car selon certains riverains, Martin y passerait régulièrement pour dire bonjour à son fils, Frédéric, qui vit près de la gare. « Ça ne me dérange pas que son fils habite dans ma rue. Mais elle, ça m’ennuie qu’elle vienne ici car j’ai trois enfants. Et on ne connaît pas sa réaction. Pour moi, Michelle Martin est toujours aussi coupable que Dutroux. Même si elle a purgé sa peine, je ne lui fais pas du tout confiance », lance Fabrice.
Un peu plus loin :
« Je suis revenue du centre-ville à pied. Et à la gare de Seilles, j’ai été victime d’insultes. C’était une bande de dix jeunes, âgés de 15 ans. Ils croyaient que j’étais Michelle Martin. Vous imaginez », rapporte Anne-France Pire, une riveraine, choquée. « Ça m’a un peu vexé car je suis loin de lui ressembler. Mais en attendant, ces jeunes m’ont lancé : « Et Martin qu’est ce que tu fous ici. Puis ils m’ont traitée de tous les noms. J’ai fait comme si je ne les entendais pas… ».
Le « mur du çon » est dépassé au moins deux fois. Claude Erdekens y est fortement soupçonné d’être un con, pour avoir divulgué que le fils Martin habitait sa commune. S’agit-il d’une connerie ou d’une saloperie ? La Meuse qui ne saisit pas toujours la nuance, a quand même eu la prudence de se cantonner à la connerie.
Quant aux concitoyens de ce bourgmestre « mauvaise langue », il fallait s’attendre à ce que les cons qui sont des citoyens comme les autres réagissent et passent aussi « le mur du çon ».
Mise à part les peurs irrationnelles, on peut toujours trouver mieux qu’une simple dégueulade communale.
Personne n’a évidemment de la sympathie pour Michèle Martin. Cependant la justice n’a pas retiré à cette femme le droit de vivre. Elle a été jugée, condamnée et a purgé sa peine dans la limite des remises prévues par la loi.
Il faut croire que certains délits méritent des condamnations infinies et que la vindicte pour certains cas soit éternelle. Il n’en demeure pas moins que l’opinion n’en a rien à cirer de la justice. Ce qu’on reproche à cette femme, c’est qu’elle n’a pas eu le courage de se suicider.
Victime indirecte, le fils Martin, fait toucher du doigt l’ignominie d’une certaine opinion publique.
Décidément, à force d’être lapidée par « les honnêtes gens », cette femme finira par atteindre à une sorte de réhabilitation.
Comme quoi le « mur du çon » produit des effets inattendus.

Commentaires

Il ne faut pas avoir connu le mur du çon pour déchiffrer la hauteur de cette (c)hr(on)ique insipide

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