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Du bruit pour rien ?

Est-ce le remord de n’avoir pas pris eu sérieux les révélations de Snowden sur la NSA et le rôle de pipelette d’Obama à Washington, faisant semblant d’arranger les bidons et se délectant des potins sur l’Europe à la Maison Blanche, voilà que le parlement européen sort du sommeil profond pour suspendre certains accords avec les USA !
Évidemment, la proximité des élections y est aussi pour quelque chose.
Toujours est-il que le parlement européen a adopté une résolution appelant à la suspension de plusieurs accords avec les États-Unis. Outre la menace d'un rejet de l'accord du TTIP, qui prévoit de créer une zone de libre-échange transatlantique, les députés européens souhaitent geler les accords SWIFT et Safe Harbor.
Bigre ! C’est quasiment une rupture. Les américanolâtres nombreux en Belgique et qui adorent être espionnés par leur Grand Frère vont détester. En plein dans l’affaire de l’invasion de la Crimée, cette résolution européenne tombe à plat et est passée presque inaperçue.
On se souvient des « inventions » des apprentis sorciers de la NSA pour compter nos poils pubiens dans nos chambres à coucher. La découverte de nombreux programmes de surveillance de la NSA pour espionner le monde entier va-t-elle finir par affecter les liens entre l'Union européenne et les États-Unis ? Au moment de l’affaire de Crimée et de l’union sacrée avec l’Ukraine, ce n’est pas le moment le mieux choisi pour remettre en mouvement ce contentieux vieux déjà de quelques mois.
François Hollande s'était d'abord offusqué des révélations de Snowden ; mais, comme on le connaît, sa « colère » fut de courte durée. Les dirigeants transatlantiques attendaient quelques paroles de regrets d’Obama. Il fit le service minimum nécessaire. Et voilà que l'orage médiatique passé, les députés européens qui tremblent pour le renouvellement de leur mandat, remettent ça !
Et les bougres passent à l’action, alors que l’on croyait le parlement européen décoratif ! Ils viennent de voter une résolution à une très large majorité (544 voix pour, 78 voix contre et 60 abstentions) demandant la suspension des accords SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) et des principes du Safe Harbor.
Du coup Angela Merkel passe de la veste orange à la veste noire, Di Roublardo n’endosse plus ostensiblement son veston en sortant de voiture et Hollande reste plongé dans ses ragnagnas avec Sarko !

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SWIFT c’est l’accord sur un programme de surveillance du financement du terrorisme. Les eurodéputés ont eu vent des "allégations selon lesquelles les autorités américaines ont accès aux banques de données de citoyens européens en dehors de l'accord".
Le Safe Harbor, ou "sphère de sécurité", est un accord entre la la Commission européenne et le département du commerce des USA. Avec ce système, une entreprise américaine peut transférer aux États-Unis des données personnelles appartenant à des citoyens européens, moyennant l’acquittement du droit communautaire, bien entendu.
Le communiqué de presse de nos députés européens recommande de ne pas approuver "l'accord final de partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP) avec les États-Unis à moins qu'il ne respecte pleinement les droits fondamentaux de l'UE".
Si nos gazettes proaméricaines n’en pipent mot, c’est quand même crucial pour la connaissance du degré de déliquescence de l’économie mondiale, puisqu’il s’agit d’un pas de plus vers l’abîme, celui d’une vaste zone de libre-échange transatlantique qui nous lierait encore plus dans un système mondialisé aux mains du grand capitalisme.
Le parlement européen serait enfin au service des citoyens ?
En tout cas, il prévient que son feu vert pourrait ne pas être accordé tant que l'espionnage "des institutions et des représentations diplomatiques de l'Union européenne" se poursuit.
Hélas ! ce ne serait peut-être qu’une rodomontade de plus, ce haussement du menton étant non législatif.
Dans le « machin » comme a dit De Gaulle, les chefs d’État de l’Union ont toujours le dernier mot.
Alors, si c’est toujours le cas, on se demande à quoi peut bien servir le parlement européen et on comprend mieux alors que ce qu’y faisait Anne Delvaux ou rien, c’est la même chose. Voilà qui va réjouir son successeur CDH, Claude Rollin, qui n’y va que pour y attendre une retraite sereine.

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