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Chapeau les artistes !

Voilà-t-il pas que M’ame Demoulin convoque les partis dont on ne parle jamais dans les grands médias que pour en rire et qu’on ne voit pas souvent aux lucarnes télévisuelles, pour un numéro de controverse qui, jusque là était saturé des grosses ambitions, des pieds enflés et des tours de tête pointure 60.
Mais comme nous sommes dans une société qui a fait du vedettariat sa raison d’être, M’ame Demoulin a pensé – sait-on jamais ? – que d’aimables lampistes pourraient rehausser la mansuétude de notre belle démocratie.
Enfin, peu importe, grâce lui soit rendue.
Même si, par habitude, M’ame Demoulin a hissé sur un podium imaginaire Hedebouw du PTB pour la gauche et Yasmine Dehaene du parti populaire pour la droite, au décompte précieux des minutes d’antenne, elle a fait fort ce dimanche.
S’il me fallait départager les invités, au vu de ce qu’ils ont pu dire sur leur temps de parole, je serais bien en peine d’écrire que Marie-France Lecomte du Mouvement de gauche a plus d’arguments que Hedebouw ou Paul Bossu du Parti Pirate.
La porte-parole du Mouvement de Gauche veut l’union de la « vraie » gauche et Hedebouw aussi, le Parti Pirate ne serait pas contre, alors qu’attendent-ils ? Ils se regardent en chien de faïence tout en étant du même avis ou presque, sur tout. Ils ne se méfient que d’une chose, c’est que le plus malin attrape l’autre. Et puis on sent que pour des meetings communs il faudrait des heures et des heures de réunions des chefs pour disposer des rôles, des préséances, des sujets à partager, chacun soupçonnant l’autre de vouloir siphonner les effectifs de la concurrence.
Seul Decroly, moustachu et barbe en collier à la mode, est resté marmoréen. Vega, le nom qu’il a choisi de son parti, est l'étoile la plus lumineuse de la constellation de la Lyre. Elle est à 25 années lumière de nous, il semble que Decroly l’était aussi ce dimanche.

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Il ne fait plus redresseur de torts comme on l’a connu. Peut-être le métier d’avocat qu’il a rejoint et le fait qu’on l’appelle dorénavant « maître » lui suffisent-ils amplement ?
Un mot quand même sur le Rassemblement Wallonie-France, représenté par le citoyen Brognet. Ce n’est pas à proprement un parti puisqu’il n’a pas d’autre prétention que de nous rattacher à la France tous partis confondus. C’est avant tout une précaution pour nous tous à ne pas prendre à la légère, un projet qui doit être pris très au sérieux.
Quand après ce 25 mai, sinon à l’élection suivante, les partis flamands se résigneront à embarquer Bart De Wever et derrière lui le Vlaams Belang dans des aventures belgo-flamandes dont l’issue ne fait pas de doute, nous ferons quoi, en Wallonie ?
Les cocardiers du PS, les réformateurs-conservateurs du MR, les Prieurs de Cour du CDH se trouveront bien marris avec Mons sur les rangs pour devenir la capitale de la Belgique, quand Bruxelles, l’ancienne capitale sera déclarée ville ouverte européenne !
Di Rupo autoproclamé sauveur de la couronne ? D’accord mais sans moi.
Je trouve que l’hypothèse d’un rattachement à la France n’est pas une idée si idiote que cela. Elle est une roue de secours dont nous pourrions avoir besoin.
Comme nous pouvons déjà rendre des actions de grâce à nos voisins français qui, sans être le moins du monde concernés, pèsent du poids de 65 millions de francophones, pour calmer les ardeurs flamandes de tout acte insensé.
Tiens, ça rappelle un peu les Russes minoritaires en Ukraine à qui les dirigeants de Kiev voulaient interdire de parler russe ! On voit le résultat.
Reste que ces réunions des petits partis sont trop rares pour bouder le plaisir de les voir à la place des grands fauves habituels, répondre aux questions et échanger des points de vue. Il ne faudrait pas les pousser beaucoup pour qu’ils prennent les tics et les manières des « professionnels » de la politique ; mais, ils ont des idées et c’est tant mieux de le savoir, ils nous apportent un peu de fraîcheur et d’idéal.
Hedebouw affirme qu’au PTB, les élus doivent se satisfaire du salaire d’un ouvrier moyen, soit 1500 euros.
Et ça, c’est chapeau, l’artiste.

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