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Kaput !...

Pourquoi ce pays est-il si mal en point ?
Bien sûr, il y a la mauvaise foi du personnel politique qui partage avec les voleurs et les menteurs, la dénégation de ses errements. Tout l’art en politique est d’exposer à la vue du public une image de soi qui ne soit pas dégradante, on cultive ainsi une idée élevée de soi-même, indispensable pour la transmission du désir de voter pour la personne que l’on est censé être.
Parfois, la dénégation ne suffit pas. C’est l’écologiste Marcel Cheron qui descend en flamme Didier Reynders sur ses contradictions, lors d’une émission de Demoulin. La figure pitoyable du ministre MR et sa réplique timide et bégayante est une autre forme de dénégation, qu’on appelle au théâtre un trou.
C’est un des maux d’une démocratie confisquée par une élite verbeuse de cacher sous des apparences physiques, visage lisse et souriant, des vérités que le grand public n’est pas autorisé de savoir.
Mais il y a dans la pratique quotidienne du sens du juste et de l’injuste, une autre plaie moins générale, mais tout aussi pernicieuse localisée en Flandre et propre à son nationalisme larvé et irréductible.
Les chinoiseries et les fausses interprétations de la loi en sont l’exemple.
Ce pays est mal en point parce que la mauvaise foi du personnel politique en l’occurrence est partagée par une partie conséquente des Flamands. C’est ainsi que le ministre flamand Geert Bourgeois (N-VA), loin de la dénégation de sa mauvaise foi, s’est drapé dans celle-ci pour en faire une parure et plaire à son électorat.
C’est un peu comme si un menteur ou un voleur se montrait tel qu’il est sous les applaudissements de la foule !
Suite à la décision du conseil communal de Rhode-Saint-Genèse concernant l'envoi des convocations électorales, de les faire dans la langue des intéressés (en flamand pour les Flamands et en français pour les francophones), décision qui suit un jugement d’un tribunal bruxellois, le ministre flamand Geert Bourgeois a immédiatement annulé une décision identique prise quelques jours auparavant par le conseil communal de Wezembeek-Oppem.
Cet acte est clair. Il récuse une décision fédérale, au non de la circulaire Peeters du gouvernement régional flamand, vieille de plus de dix ans !
Ce n’est pas la première fois et pas la dernière, que des « petits détails » de cet ordre opposent à l’autorité générale du pays, une autre, purement régionale et communautaire.

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Dans la mesure où le pouvoir fédéral qui dit le droit pour l’ensemble des citoyens, est incapable de le faire respecter dans les Régions, on peut l’écrire sans ambigüité, il n’y a plus d’État fédéral possible, en un mot, il n’y a plus de Belgique crédible.
Une justice non suivie d’effets dans ses arrêts, et sans pouvoir de relever l’infraction nouvelle, n’est plus une justice.
Le seul intérêt de l’État fédéral était une solidarité intérieure sur les grands principes et à l’extérieur, parler au nom d’une seule voix.
Comme cela n’est plus possible, l’État de droit tourne au simulacre.
On devrait plutôt après le 25 mai, se préoccuper du sort des deux derniers postes où l’unité nationale s’affirme encore, à savoir l’armée et les affaires étrangères.
Le gros truc dans la séparation de fait, c’est Bruxelles.
Pour le reste, ce n’est plus que littérature, billevesées d’avocat et sombres calculs d’intérêts, de barèmes et d’indemnités parlementaires.
Quant à la dynastie, que l’Auguste passe à l’auguste, Élio Di Rupo aura tout fait pour l’éviter.

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