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Vers un cataclysme électoral.

Mine de rien, la déception chez les vieux militants socialistes doit être profonde.
Je ne parle pas ici des suiveurs obligés, des gens qui au parti, à la mutuelle ou au syndicat tirent un revenu direct ou indirect de leur militantisme, mais des socialistes qui le sont par conviction profonde et désintéressée, souvent parce que leurs parents l’étaient et qu’en plus être de gauche naturellement « parce qu’on est du camp des petits », c’était une tradition venue des corons et de la solidarité ouvrière.
Tous sont déçus par ce que Marianne appelle « la nouvelle pensée unique ».
Sans débat apparent, de glissement en glissement, les ténors d’estrade sont passés de la lutte des classes à la social-démocratie pour terminer au libéralisme-social, sans qu’on leur explique cet oxymore, poussés par le mauvais génie à leur tête !
En résumant la politique de ces deux dernières années de libéralisme-social, force est de constater que Di Rupo a fait du libéralisme tout court.
C’est son droit de se coaliser avec qui il veut et d’y faire une politique de consensus, mais est-il certain qu’en sa qualité d’élu socialiste, il ait fait une politique qui corresponde à ce que les militants attendaient de lui ?
Parce que le libéralisme auquel les dirigeants socialistes se sont ralliés, n’est rien d’autre que l’accomplissement du vieux rêve libéral selon lequel l’humain – enfin le sous-groupe dans lequel nous sommes répertoriés – n’est rien d’autre qu’une partie du prix de revient de la marchandise.
Les cours des matières premières sont fixées de manière ponctuelle par les marchés. Ils varient peu, sauf quand il y a spéculation, mais en général, les prix du cacao, du caoutchouc, du coton ou du mazout sont prévisibles sur un semestre et même davantage. On ne peut vraiment « attaquer » le concurrent qu’en baissant les salaires ou, mieux, faire produire là où les salaires défient toute concurrence.
L’idéal socialiste est incompatible avec ce genre de raisonnement.
Je ne comprends pas comment les vieux militants se sont laissé enfermer dans ce libéralisme quasiment destructeur du socialisme.
J’ose à peine imaginer les dirigeants qui les ont entraînés dans cette galère que Piketty appelle la faille élargie des inégalités sociales. Ils n’ont pu le faire que pour des raisons personnelles de profits, des sortes de rentes d’emploi, pas par un raisonnement compréhensible ou alors, c’est une histoire de fous !
Voilà pourquoi les affrontements Michel-Magnette sont sans intérêt.
C’est la querelle de deux employés de la même maison qui se disputent la place de chef de rang. Que l’un emploie des noms d’oiseau et l’autre de la politesse outrée, quelle importance ! Ils travaillent tous les deux pour la même firme. C’est tout bénéfice pour leur patron qui adore ces querelles superficielles, ainsi on en oublie le débat de fond, à savoir, est-ce que le système des marchés mondialement mis en concurrence est utile pour notre collectivité ?
Et puis il y a la tarte à la crème des chefs socialistes, la question de la dette !

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Là aussi, grand ralliement à la thèse de 2009 martelée comme une profession de foi par Didier Reynders, alors ministre des finances : la collectivité doit sauver les banques pour sauver les emplois. Non seulement, les emplois n’ont pas été sauvés, mais le renflouement à augmenter la dette du pays, quoique Reynders puisse dire. Les socialistes ont suivi, comme ils suivront l’idée des déficits ramenés à 3 % du PIB en faisant payer la différence par l’augmentation des taxes, l’économie sur le social et le coup de pouce à la TVA, c’est-à-dire, en faisant porter presque tout l’effort sur les travailleurs, sur le temps que les banquiers et les CEO augmentaient leurs revenus jusqu’à 150 % !
Et les responsables socialistes n’ont toujours rien dit !
Alors déçus ?
A compter les vides dans les cortèges du premier mai, les espaces entre les militants, à écouter au kiosque le vaticinant Marcourt et le pontifiant Demeyer, oui, les bases ne sont pas dupes. Et c’est très justement que le PTB va ramasser la mise.

Commentaires

Je demande à mon petit fils, Nathan, 5 ans : "C'est qui sur l'image?". Il répond : "C'est Obama". J'ai dit : "Tu n'as pas tort". Di Rupo est un inconnu.

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