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Le poids des enthousiasmes.

La minorité va vivre un mois d’enfer avec l’événement footballistique au Brésil, sous la coupe d’une majorité « enthousiaste ». Que peut-on y faire ? Rien, sinon attendre que ça passe.
Si la Belgique se faisait sortir au plus vite de ce ramdam, peut-être passerait-on à autre chose ? Les minorités n’intéressent personne. En télé, comme en radio, il n’y en a que pour le foot.
C’est gênant de mater à longueur de journée des énergumènes se déhanchant au nom du pays, sous prétexte que c’est une émission de RTL très courue. Que ceux qui n’y ont aucun goût ne puissent s’exprimer sans être interrompus par ces furieux, voilà qui posent la question des relations entre publics différents.
Rester passifs m’apparaît difficile. Il faut voir ceux qui sont payés pour informer les gens, envahis par l’émotion du goal, se trémoussant avec le public, ondoyant sous les rafales de vivats. En plus de la mascarade, le bruit va remplacer les programmes habituels, seuls endroits refuges, les théâtres et les cinémas vont tenter de lutter contre l’enthousiasme des stades. Avec la pub autour du foot, ce sera difficile.
La lutte est perdue d’avance et l’art, sous toutes ses formes, va prendre un sale coup.
C’est une défaite de l’esprit. Les politiques se permettront des témérités, qu’ils n’osent prendre que lorsque l’électeur est en transe sportive.
On peut résumer l’état d’intelligence des foules au caractère des passions qui les traversent. Le désir des politiques serait de canaliser l’enthousiasme, en fonction de leur intérêt.
Reste que pour le foot mondial, ce désir est éphémère. La coupe du monde en est la plus brève manifestation. Il reste les championnats, les coupes et sous-coupes.Si bien que la transe du football a fini par pénétrer les couches sociales pendant de longues périodes de l’année. Et cela est inquiétant.
Les magazines de vulgarisation scientifique, les journaux littéraires et les publications qui parlent de politique vivent mal ces débordements sportifs.
Pourtant, d’autres enthousiasmes sont parfois nettement plus dangereux. L’enthousiasme musulman par exemple, coûte plus cher aux collectivités, que les quelques morts par étouffement dans les stades, les rixes après matchs entre supporters rivaux et les malaises cardiaques, lors des goals inscrits sur écran plat.
L’enthousiasme religieux n’est pas aussi spectaculaire que le « sportif » ; mais, il est plus versatile, rampant et plus profond. C’est en comparant les deux enthousiasmes, que l’on voit la différence. L’excès de passion du supporter le rend con. Mais c’est une connerie joyeuse. Il lui semble que sa vie est plus gaie, plus rose. C’est une connerie euphorisante. Ce n’est pas tous les jours qu’on s’enthousiasme au travail. La loi, la justice, l’exploitation de la misère humaine, rappellent aux réalités. Les foules sont conduites par le bout du nez, certes ; mais, en même temps, c’est un antidote à l’amertume et à la rage.
Fort différente est la ferveur religieuse secrétant des enthousiasmes. La religion est une forme de connerie bien plus pernicieuse. Les laïcs qui nous cornaquent ne défendent pas assez le principe d’une vie communautaire sans croyance.
Après nous être débarrassés des ukases de la religion catholique, voilà qu’un sot engouement remet en selle une autre religion, plus neuve dans nos contrées, donc plus déterminée à faire du prosélytisme, que celle des curés. On dirait qu’en parler comme on parle encore des cathos, relèverait quasiment d’une forme de racisme ; que la peur de déplaire au culte musulman est plus grande que la peur de déplaire à notre ancien clergé.
Les ligues d’accueil et les porteurs de messages contre les ségrégations se confortent de l’enthousiasme de la population nouvelle plus fermement résolue à son enthousiasme religieux que nous ne l’ayons jamais été de la nôtre.

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On craint de ces foules venues d’ailleurs, que leur enthousiasme s’agrège à des minorités brutales et assassines issues de croyances frustres et exclusives.
Merde ! du courage. Nous avons réussi à reconduire les cathos dans leurs églises, pourquoi ne réussirions-nous pas à mettre les musulmans dans leurs mosquées ? Ce que je veux, c’est qu’on me foute la paix avec Allah, comme on me fout la paix avec JC depuis cinquante ans.
Alors, à tout prendre, et en guise de conclusion, je préfère être décervelé par le bruit des vuvuzelas que par celui des kalachnikovs.

Commentaires

Bravo! Tu veux un croissant, Richard?

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