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De l’écu à l’euro…

Il y a eu les élections européennes qui n’ont pas suscité un grand enthousiasme de la part des électeurs et pour cause… les électeurs votent et ce sont les chefs d’État qui disposent. Ce n’est pas nouveau, les « démocrates » font semblant d’accorder leur attention sur le « pouvoir » du bulletin dans l’urne. En Belgique, l’électeur se borne à préciser le quota d’élus dans chaque parti, les présidents de parti font le reste. En Europe, les grands décideurs sont les chefs d’État.
La crise financière et sociale explique en partie cet engouement pour des nominations politiques aux échelons locaux, nationaux et européens, par l’attractivité des rémunérations. C’est ainsi que pour l’Europe le salaire d’un Commissaire est d’environ 24.000 € par mois, plus les petits à côté. Comment voulez-vous qu’il n’y ait pas pléthore de candidats et que dans cette foule, tous les coups ne soient pas permis pour décrocher la timbale !
Quand on songe que le salaire de plus de la moitié des Belges ne dépasse pas les 1500 €, toucher le jackpot est de loin la motivation première, secrète parce que honteuse, de ces postulants là.
Et il en va de même pour le reste des élus, si l’on exclut quelques rares besogneux à jeton de présence dans de petites communes. Voilà pourquoi, il est scandaleux d’entendre ces gens plaider pour limiter et si possible diminuer les salaires du plus grand nombre.
Revenons à l’Europe. Les placiers en mandats juteux ne sont pas parvenus à s'entendre sur les nominations à la tête des principaux postes de l'exécutif européen, lors de leur réunion à Bruxelles mercredi 16 juillet, au lendemain de l'élection de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission.
Ces Messieurs, Dames, chefs d’État ou Premiers ministres sont là pour pousser leurs candidats, parfois la baïonnette dans le dos, ils promettent tellement et à tout qui les sert !....
Quand Leterme était dans le cas, on se rappelle les péripéties sous la pression des libéraux, pour faire monter à la Commission, leur Gros Loulou Michel à 24.000. Et les grands élans de patriotisme élargis à l’Europe de ce dernier, ébloui plus par les 24.000, que par sa mission proprement dite.
Herman Van Rompuy qui ne s’est jamais tant impliqué dans la langue française depuis qu’il est à l’échelon 28.000, a résumé la situation par un dernier haïku, « Nous ne sommes pas encore à un point où nous avons une solution consensuelle sur l'ensemble du paquet ».
Voilà, pour tous ceux qui vivent la crise autrement que sur les moquettes des grandes occasions, le paquet n’est pas encore assez bien ficelé. Il y manque quelques rapports de force pour nouer les ficelles en emballage cadeau.

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Selon le service de presse du Conseil européen, les Européens se retrouveront le 30 août pour achever ce renouvellement des postes. Le temps presse. L'équipe devra être investie en octobre par le Parlement, afin d'entrer en fonction début novembre.
Ce que vomissent les gens aujourd’hui, c’est l’absolu décalage entre leurs préoccupations et celle de cette aristocratie politique animée par l’argent, même si toute autre préoccupation plus décente, n’est pas exclue chez certains d’entre eux.
On ne peut pas penser et réfléchir sur le sort des gens qui gagnent en moyenne 1.500 € par mois, quand on est à 24.000 plus les à-côtés. C’est impossible. Ça se saurait. Les riches auraient un autre comportement depuis longtemps.
Le peuple est enfermé dans une nasse dont il ne peut s’échapper. N’est-ce pas par naïveté et inconscience qu’il a délégué ses pouvoirs, laissant ainsi à une classe politique avide le soin de fixer les salaires de ses membres « distingués ».
Car, tout tourne autour du fric dans cette société. L’argent discrimine ou rehausse, celui qui en possède ou en est privé.
Mettez ces dirigeants à 1500 € le mois et je ne donne pas cher des autres parasites qui vivent sur le peuple et par le peuple.
Le secret des grandes modifications sociales que sont certaines révolutions viennent de là.
Danton et Rolland à deux Louis le mois, vous n’auriez pas eu Robespierre et Saint-Just en 1793-94, ils auraient fait le ménage avant. La suite ? Le Neuf Thermidor a été déclenché par Barras, pourri par l’argent, et dont la tête ne tenait plus qu’à un fil.
Des écus aux francs et des francs aux euros, l’histoire se répète.

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