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On aurait dû gagner !

Entendu sur RTL et RTBF.
« …voilà qu’on a perdu. Qu’importe, moralement les héros restent des héros et ce n’est pas un goal de plus ou de moins qui fait l’affaire. On est déçus mais enthousiastes. Ils ont retenu leur souffle trop longtemps. Ils ont eu la balle de l’égalité au bout du pied. On quitte le Brésil la tête haute, sauf quand on regarde les marches pour monter dans l’avion. Ils ont leur place parmi les meilleurs, classés moralement avant l’Argentine. C’est une première expérience réussie. Nos chances sont énormes… pour 2016 en Europe. C’est une totale réussite, un signal pour la Nation belge»… etc. J’arrête, je n’en peux plus.
Afin de ne pas passer aux yeux d’Henry et de quelques autres, pour un insupportable grincheux qui ne sait même pas parler de sport, à l’occasion de la défaite élogieuse 0 – 1 concédée à l’Argentine, je m’en vais donc parler football.
Les Belges ont démenti l’adage selon lequel « un malheur n’arrive jamais seul », en effet, l’avion de l’Armée affrété par nos soins a ramené sains et saufs nos éminents supporters. Ils seront tous lundi matin au rapport !
Du point de vue spectacle, je n’ai éprouvé aucune émotion, ni aucune déception, et pour cause, je n’ai pas regardé leurs évolutions, leurs dribbles et leurs passes, pour la bonne raison que j’avais autre chose à faire qu’ouvrir la télévision ces jours derniers. Je lisais pour la ixième fois quelque chose d’incongru aujourd’hui et qu’on appelle encore un livre, plus pour longtemps sans doute.
Il n’empêche que j’ai sur le football une petite idée quand même.
Pourquoi n’en aurait-il pas aussi là-dessus, disent mes détracteurs préférés, puisqu’il l’ouvre à propos de tout et sur tout le monde !
Cette remarque est très juste, au point que je ne laisse à personne le soin de me l’adresser, et comme, en plus, mon idée est technique, voilà au moins une pensée utile dans tous mes fatras d’incongruités manifestement inutiles.
Puisque le football consiste à marquer des goals pour être déclaré vainqueur, pourquoi en marque-t-on si peu ? Remarque pleine de bon sens de laquelle en découle une autre. Il suffirait que la moitié de l’équipe se poste devant le goal adverse et que l’autre moitié ait pour mission - après celle de garder les buts - de leur envoyer de longs ballons, pour s’attribuer les trois points de toutes les rencontres.
Ainsi, on supprimerait des galopades inutiles et des assauts de milieu de terrain, pire des passes vers l’arrière, voire au gardien de but. Tout le temps perdu en fioritures est hallucinant.
Les entraînements consisteraient à sélectionner les plus doués en longues passes, l’adresse à placer un ballon trente ou quarante mètres plus loin dans les pieds d’un buteur né ferait rapidement monter le score en leur faveur.
Ici, je m’adresse aux fins connaisseurs, ceux qui ont suivi pas à pas l’ascension de nos phénomènes jusqu’au quatrième étage, niveau depuis lequel l’équipe d’Argentine les a renvoyés au rez-de-chaussée, grâce à un malheureux but. N’était-ce pas la philosophie de la fameuse équipe de Hongrie du temps de Puskas ? Tu te places à l’avant, de l’arrière je te passe un ballon qui tombe à tes pieds. Tu shootes et tu marques. Et on n’en parle plus.
Je me demande si cette tactique élémentaire n’est pas trop rudimentaire ? Les fortes personnalités ont besoin de fioritures, de passes savantes, de dribbles d’anthologie. Il faut que l’on dise d’eux : le centre de Pî-houlé à Marc Unbut était génial ! Il est nécessaire pour la cote du joueur qu’on parle de lui dans les gazettes sportives, qu’on évoque ses transferts, qu’on s’extasie devant ce qu’une dizaines de coups de pied par match lui rapporte.
Sans cela, que serait la magie du sport ?

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Sinon, une quasi douzaines de forts garçons qui courent en short sur un pré rectangulaire avec devant eux les mêmes tourlourous habillés d’une autre couleur. Ils crachent par terre à vingt-deux, s’énervent pour un rien, cherchent les crocs-en-jambe, puis tombent en se tenant la cheville.
Il est clair qu’on se dirige vers un football sans but, comme un travail à l’usine sans but. L’important est de faire du jeu au centre pour être vu de tout le monde, jongler avec des ballons juste après être sorti de chez le coiffeur, avec une tête qui vous fait reconnaître entre mille soccers, des tatouages sur les avant-bras comme Beecham et une fiancée qui montre ses gros seins dans les magazines.
On aura perdu de vue que pour gagner un match il faut marquer des buts, mais cela n’aura plus d’importance. Des missions bien plus importantes seront dévolues aux artistes en short et tatouages, celle, par exemple, de sauver la dynastie, de faire prendre des avions militaires à nos importants et d’endormir les chômeurs dans le rêve de compter leurs allocations par cent mille euros.
En un mot de rendre la démocratie au merveilleux spectacle de ses escrocs.
Quant aux buts…

Commentaires

Cher RICHARD III,
Oui, mais à quand une chronique sérieuse sur les interférences et dessous entre le sport, l'argent et la politique.
Vos insinuations sur Charles qui garde ses lunettes pour faire du sport relèvent d'un esprit compliqué, incompréhensible et énigmatique.

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