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Dolorisme.

Vincent Reuter de l'UWE, invité permanent de Bel-RTL quand il s’agit de défendre le tiroir-caisse du patronat, ne peut évidemment qu’approuver la proposition du Schpountz du MR et de Kris Peeters de baisser les charges patronales à hauteur de deux milliards d'euros.
« Et moi, et moi… ? » est un réflexe humain, même quand on dit avoir des responsabilités sociales et collectives.
On voit tous les jours s’agrandir l’espace qu’il y a entre Vincent Reuter et Saint-Vincent. Le comble, c’est que tous ceux qui critiquent ce type, s’ils étaient à sa place en feraient tout autant. Peut-être auraient-ils la modestie que Reuter a perdue depuis belle lurette, éviter de l’ouvrir toute grande devant les lèche-culs du sérail d’RTL, c’est tout.
À côté des émotions du mec qui espère retoucher du fisc une partie des deux milliards promis à reverser sur son compte personnel, il y a l’autre nouvelle que le Schpountz du MR, avec l’agrément de Kris Peeters, nous a réservée pour sa bonne bouche à nourrir : « Il faut économiser 17 milliards », évidemment quand le Schpountz dit qu’il faut économiser 17 milliards, il fait comme Vincent Reuter, il cherche dans quels fonds de porte-monnaie il va trouver ça, partout ailleurs sauf le sien. Réflexe naturel. J’en aurais fait autant, sauf qu’on ne me verrait pas crier mon patriotisme financier sur la place publique. Je ramasserais les biftons en douce, peut-être aurais-je eu le temps entre mon domicile et Zaventem de donner quelque chose à des SDF qui glandent toujours au passage des grands fauves.
Il est vrai aussi que pour le Schpountz et Vincent Reuter, justement, la quête des liasses de cinq cents passent par RTL et la place publique. Alors, je dis chapeau. Il m’a toujours été impossible de me conduire en parfait dégueulasse, reste, sans doute, d’une éducation familiale stricte.
D’abord, pourquoi faut-il absolument râpé 17 milliards de nos avoirs et de notre travail ?
C’est l’Europe qui le dit. Alors si c’est l’Europe… Il paraît que c’est une question d’équilibre en 2016, vision 2018 du budget, moulé façon Deutschland.
Di Rupo, la ficelle-montoise, avait bénéficié d’un report d’un an, comment le Schpountz compte-t-il s’y prendre pour obtenir deux ans de plus ? Il doit avoir une martingale, un truc de famille, avec son champion de bonneteau de père, on n’en serait pas surpris.
En attendant la martingale, on va jouer à saute-mouton sur des index, pousser la TVA sur l’étiquette des prix, jongler avec les chiffres, diminuer des budgets de fonctionnement, mettre des robots partout et fermer des guichets. Dans le privé, cela s’appelle des manœuvres de faussaire, des tentatives d’extorsion de fonds… Aux tribunes des Gloires du royaume, c’est du patriotisme ! D’autant que les promoteurs de ces pirateries autorisées sont certifiés intègres. La N-VA explique que Siegfried viole Loreleï, mais il ne le sait pas, car il est pur (Lire la mythologie nordique avant de me traiter de menteur).

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Reste le gros caca qui gît au fond du vase : la limitation des indemnités de chômage dans le temps, mesure phare de la N-VA, sans laquelle Liesbeth Homans perdrait toute confiance dans sa féminité suédoise.
Des experts haïs de RTL disent que cette limitation déplace la charge de l’Onem au CPAS, soit de l’ État fédéral au revenu d’intégration des communes, sauf si on limite aussi les finances des CPAS. Les communes flamandes sont dans le rouge avec une dette de 8 milliards d’euros, celle des CPAS s’élève à 2 milliards d’euros. Dans l’impossibilité de payer la dîme aux pauvres, ceux-ci n’auraient qu’à aller se faire foutre, le système n’a pas besoin d’eux.
Dans la logique du futur gouvernement, la seule issue serait de limiter à deux ans toute indemnité, chômage et CPAS. Ce qui laisserait quatre ans à tout qui perdrait son emploi sans espoir d’en retrouver.
En quatre ans, il peut s’en passer des choses, soit qu’on changerait de système – ce qui paraît illusoire – soit que nos sans-revenu émigrent à l’étranger ou achètent des cordes pour se pendre.
Quant à rogner les traitements, pensions, indemnités et autres dépenses des hauts fonctionnaires et des mandatés du suffrage universel, autant demander au Schpountz de retourner dans la boutique de son oncle, Batiste Fabre, pour y vendre des anchois des tropiques. On ne voit plus personne, les Gloires éternelles ont fichu le camp, les patriotes se rebiffent ! Les plus de dix mandats jettent l’éponge.
Ils sont comme le cuistot de Céline. Dès qu’il sait qu’il va passer dans son court-bouillon, il craque plus du tout d’allumette…

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