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Didier Reynders largué ?

Après la parole extasiée de Louis Michel sur la grande amitié de Charles pour Didier et vice versa, Gros Loulou va devoir sérieusement réviser sa rhétorique pour la suite.
Kris Peeters a cédé devant Marianne Thyssen (CDN&V) au cours d’une ultime réunion des genres à qui serait Premier ministre ou Commissaire européen. Finalement c’est Madame qui l’emporte d’une poitrine, si je puis me permettre, et tout est bien ainsi, Juncker ayant follement besoin de compléter son équipe au féminin, tant ces Messieurs y sont pléthore.
Voilà le cas de figure inattendu qui reporte la guerre des nerfs au sein du MR. Didier Reynders, sans porte de sortie, va se trouver postulant naturel premier ministre et ayant comme outsider Charles Michel qui se réservait ce poste.
Car, en jetant l’éponge pour l’emploi, c’est naturellement un bleu francophone qui héritera de la délicate mission.
D’habitude, un président de parti, c’est pour garder les bœufs à l’étable et veiller à leur bon entretien, mais Charles informateur cédant à Charles le rôle de formateur, c’est évident qu’il rêve d’être premier ! Et puis il y a des exemples prestigieux de président de parti confiant son sceptre et son trône à une de ses créatures pour s’en aller quérir les lauriers de sa suffisance, voir l’illustre Di Rupo dans son jeu de rôle.
Mais, c’est un exemple qui en réalité ne correspond pas à la nature de la présidence chez les MR. Di Rupo a tout le monde à ses pieds. Ses sujets hument ses pets roses et se délectent de ses parfums. Tout le monde sait bien au MR que Didier est en guerre depuis longtemps contre les Michel qui lui font de l’ombre. Charles ne peut pas quitter son « ami » des yeux. Reynders à l’intérim est impensable, Reynders premier ministre aussi. Le MR n’a pas de Paul Magnette, pour jouer les evzones.
Si les journalistes belges avaient des couilles, cela se saurait. Il suffit de reprendre ce qui a été dit par les Michel dans les derniers mois de la présidence de Reynders au MR pour comprendre l’antagonisme des deux ambitieux.
Reynders à l’Europe – c’était même ce que voulait l’intéressé qui ne croit pas à la Suédoise-kamikaze – tout devenait limpide. Reynders avait le pognon et l’assurance d’une belle fin de vie et Charles Michel la gloire et les emmerdes.
Marianne Thyssen à la mangeoire, voilà Reynders Grosjean.
On voit mal Charles Michel premier ministre et Reynders ministre de l’agriculture.
Alors, la bataille pour l’Europe, c’était seulement une première échauffourée pour ces grands amis.
Les jours qui viennent vont être gratinés.
Et si les manœuvres qui vont venir faisaient capoter les négociations et remettre les compteurs à zéro ?

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Pour une famille libérale si pleine de la hauteur de vue d’un moment crucial pour la survie de la Belgique (c’est pas moi qui cause) se saborder au milieu de la tempête pour une question d’ego, voilà qui ferait rugir n’importe qui de sérieux (heureusement que le Belge ne l’est plus depuis longtemps).
On va voir si nos plumitifs qui nous jouent des castagnettes sur le passage de nos grands hommes, sortiront de leur placard une nouvelle reporter de Paris Match du genre de Valérie Trierweiler ou bien poursuivront la messe solennelle de leurs grands hommes sur la démocratie éternelle.
Cela fait partie de notre surréalisme habituel, il n’y a pas que les pauvres quasiment anodontes de naissance, nos belles plumes le sont sans doute aussi, car elles ne mordent plus depuis belle lurette. Pour ces nabots du style, servir la soupe est un apostolat.
Tout ce qu’on sait, c’est que Kris Peeters, après s’être sacrifié pour Marianne Thyssen, a dû encore batailler toute une nuit pour en convaincre Charles Michel.
On attend avec impatience le prochain discours de Louis Michel, sur l’amitié indéfectible de son fils Charles pour son petit camarade d’Uccle.

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