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La morale et l'économie.

Les économistes dûment accrédités par la vague bien pensante tiennent des raisonnements qui ne prennent pas en considération l’évolution des techniques. Et pour cause, ils sont seulement intéressés par l’évolution des dividendes. Ils sont parvenus à faire croire aux instances politiques qu’il y avait un bon enrichissement. La preuve, ceux-ci délivrent cadeau sur cadeau à des entreprises dont le seul objectif est la rentabilité de l’actionnariat.
Ce n’est pas le manque de croissance qui produit du chômage, mais la mécanisation et l’extraordinaire développement de l’électronique, ainsi qu’une révolution de la bureautique.
C’est-à-dire le progrès des techniques dans les productions.
Nous voulons appliquer la loi des dominos dans une saturation des biens et services.
L’exemple suivant peut en quelques mots faire comprendre l’absurdité de la politique économique actuelle. Une machine qui fait le travail de dix ouvriers est en fait desservie par un seul. Pour que la rentabilité soit retrouvée des neuf chômeurs, il faudrait créer neuf machines faisant le travail de nonante personnes, et ainsi de suite. Mais si elles satisfaisaient les neufs chômeurs, elles en produiraient 81 supplémentaires.
Je voudrais qu’on m’explique si cette façon de gérer l’économie à un sens et comment de cette manière compte-t-on résorber le chômage ? D’où l’idée imbécile qui a fait long feu de s’intéresser aux services, plutôt qu’à l’industrie.
C’est tout simplement passer d’une société d’esclavage industriel à une société d’esclavage domestique, sans aucun résultat.
En créant d’autres produits, en diversifiant les anciens, en relançant la consommation nécessitant des personnels, disent les économistes tous regroupés autour du prix Nobel d’économie qui ne pense pas autrement, nous vaincrons le chômage.
Or, tous les produits créés ne sont pas utiles ou ne sont pas des inventions de génie comme l’ordinateur ou Internet qui en découle.
Pour les vendre et retrouver la prospérité, il faudrait qu’à la création d’emplois, correspondent des nouvelles techniques générant de nouveaux besoins, pour espérer une inversion du chômage.
Sauf qu’en Europe, ce n’est pas 3 ou 5 % de chômeurs que compte l’Union, mais 8 à 20 % et plus ! On voit l’aporie.

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Nous sommes donc dans un système qui souhaite une relance de l’économie et son expansion continue de façon exponentielle pour prendre le chômage de vitesse, tout en sachant bien que les temps ont changé.
Le comble, c’est que les politiques ne voient pas l’impasse où ils se sont engagés et pourtant ils poursuivent dans cette voie, comme Charles Michel et avant lui Élio Di Rupo. L’imputation d’une grande part de responsabilité du chômage aux chômeurs, montre bien qu’ils n’ont rien compris.
Un autre argument que personne ne saurait réfuter (c’est pourquoi on n’en parle pas) : le grand problème de l’exploitation de la terre au-delà de ses possibilités, notre seul univers habitable possible.
Un rapport de l’Organisation mondiale situe aux environs du 15 août de l’année 2014 le moment où l’humanité puise dans les ressources naturelles NON RENOUVELABLES pour faire vivre les Hommes jusqu’au 31 décembre. Peut-être qu’en 2015 le point critique sera le mois de juillet.
Nul n’ignore que si la Chine et l’Inde accédaient au niveau de vie des USA, la pollution et l’épuisement des ressources atteindraient un niveau tel que peut-être la race humaine s’éteindrait très rapidement.
Cela signifie que l’expansion continue est non seulement impossible, mais que cela va devenir un crime contre l’humanité, d’ici la fin du siècle.
Reste qu’on n’a pas idée de faire de la morale au détriment de l’économie diront les cyniques comme Reynders.
Et si pourtant, faire de la morale aujourd’hui était la seule démarche intelligente ?

Commentaires

Richard, j'espère que tu connaîtras ton heure de gloire avant de nous quitter...

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