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C’était, il y a six mois !

À la lecture des péripéties politiques de mai à juin de cette année, on se rend à l’évidence de la rapidité des événements. Ils se succèdent et changent comme les hommes qui les suscitent. Six mois se sont écoulés. Le croirait-on ? Nous sommes dans un autre monde, avec d’autres projets…
Les personnages sont à la mesure du vaudeville bourgeois. Ils disent les choses pour être entendues de tout le royaume dès l’instant qu’ils ouvrent la bouche, pour être contredites par les mêmes avec autant d’aplomb le lendemain.
On se demande s’ils ont de la mémoire ou s’ils mettent tant de feu et de conviction, parce qu’ils ne pensent pas ce qu’ils disent ?
Le plus extraordinaire, c’est que question de mémoire, les gens en ont encore moins qu’eux.
Pourquoi Charles Michel serait un menteur en mai et dirait-il la vérité en décembre ?

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Rappelons-nous. C’était il y a six mois.
« Charles Michel a perdu son pari de placer ses gens dans les équipes régionales en Wallonie et à Bruxelles. Ce doit être aussi une large déception pour Reynders qui quitte la ville de Liège après s’être rendu compte qu’il ne sera jamais bourgmestre, pour se réfugier à Uccle, en attendant un « grand destin » et qui passera à côté du titre de ministre-président de Bruxelles (avec commissaire européen, il en a raté des choses depuis un an, le Didier !).
Reste à savoir pourquoi le PS fait tout ce qu’il peut pour ne pas s’associer avec les libéraux. S’il y a bien concurrence, elle n’est pas là où Di Rupo et Onkelinx la situe. Selon eux, il y aurait une incompatibilité qui tiendrait dans l’analyse que les deux formations se font de la crise. Le PS se dit vouloir être le gardien des salaires et des conditions sociales des travailleurs et laisse entendre que le MR s’est laissé gagner par une plus grande fermeté dans les conditions d’octroi des salaires et des indemnités chômage et maladie.
Rien de plus faux, rétorque Charles Michel, et de prétendre que son parti entend préserver le pouvoir d’achat et l’emploi.
Évidemment, tout ça c’est du baratin.
Le PS ne veut pas entendre parler d’une entente avec le MR, parce que dorénavant les deux partis chassent sur les mêmes terres et qu’ils sont devenus des concurrents directs dans le cadre d’un socialisme et d’un libéralisme centristes.
C’est l’aboutissement d’une social-démocratie qui a pris un tournant à droite suite à la crise et d’un mouvement libéral qui s’est aperçu de l’effondrement des classes moyennes et qui tente de protéger ce qui reste de son ancienne clientèle.
Que Michel se console, au fédéral, il est incontournable. Au moins, Reynders sauvera son portefeuille de ministre. Car le mouvement libéral est nécessaire à De Wever pour garder une chance de former un gouvernement sans les socialistes.
Malheureusement pour les travailleurs, si le PS est de trois côtés : Fédération Wallonie-Bruxelles, Région wallonne et Région bruxelloise, il ne pourra pas trop faire de l’opposition au fédéral dont il n serait pas, compte-tenu de ses trois casquettes contraignantes. C’est ce qui est mal venu dans ce genre de démocratie, les coalitions de pouvoir empêchent l’opposition d’être importante. Le délayage est plus grand encore quand le panaché n’est pas le même partout.
La N-VA n’a pas voulu réagir à l’annonce de l’ouverture de négociations entre le PS et le CDH en Wallonie, le PS, le CDH et le FDF à Bruxelles. Cette annonce intervient alors que l’informateur royal, le président de la N-VA Bart De Wever, mène ses consultations en vue de la formation d’une majorité fédérale. « Pas de commentaires », s’est borné à répondre le parti nationaliste.
Le MR , qui subit un fameux camouflet, a convoqué un bureau de parti. Les ténors ont mis du temps à réagir, au contraire de la députée wallonne Christine Defraigne : Le MR n’a pas vocation à être le marchepied» interrogée sur les éventuelles conséquences au fédéral. Le MR avait laissé entendre à plusieurs reprises qu’il serait de tous les gouvernements ou d’aucun. L’annonce est le fruit d’un «simulacre de négociations», les futurs partenaires ayant choisi de s’associer «déjà avant les élections». L’électeur «souhaitait un retour du MR; ce qui se passe n’est pas sain pour la démocratie, cela va accroître le fossé avec le politique», a-t-elle prédit.
De son côté, le président du MR, Charles Michel, a fustigé la décision du PS d’ouvrir des négociations avec le cdH (et les FDF) en vue de former des majorités régionales, une décision qui met «en danger l’Etat fédéral», selon lui. «Je constate le choix d’une coalition des perdants. Ils ont choisi d’exclure le vainqueur des élections. C’est une gifle pour les électeurs», a lancé M. Michel, le visage grave, lors d’une brève déclaration à la presse.
Selon lui, cette «décision précipitée» de former des coalitions régionales va sérieusement compliquer la mise sur pied d’une majorité fédérale.
«C’est une grave mise danger de l’Etat fédéral posé par ceux-là mêmes qui avant les élections disaient qu’il fallait éviter ce scénario», a ajouté M. Michel. «C’est un cadeau fait aux séparatistes».
C‘était il y a six mois ou soixante ans… et on oublie les anathèmes de Charles Michel à l’encontre de la N-VA, il est vrai avant les élections de mai... c'est-à-dire, il y a un siècle !

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