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La gauche porte à droite.

Là où l’on voit qu’il y a quelque chose de détraqué, c’est en regardant du côté des mouvements qui portent l’ensemble du corps électoral européen, tantôt à gauche, tantôt à droite.
Compte-tenu de la mauvaise passe actuelle du système économique qui régit presque le monde entier, on aurait pu s’attendre à un renforcement des gauches, en réaction à l’échec libéral. C’est tout le contraire qui se produit !
Le courant est nettement en faveur d’un renforcement des droites !
Il est vrai que la social-démocratie inventée par les partis socialistes est en net déclin. Le coup de grâce pourrait venir de la France, aux élections de 2015, quand le lendemain du scrutin la rue de Solferino se réveillera avec la gueule de bois. Les projections, comme on dit, pronostiquent une soixantaine de députés « réchappés » du parti de François Hollande. Du jamais vu, un parti pratiquement en liquidation, sauf si, pour sauver les meubles, le président de la République se lance dans le scrutin à la proportionnelle.
L’osera-t-il complètement, puisque dans les propositions du candidat Hollande, il devrait en permettre, mais un peu par un savant saupoudrage ?
Le comble, les voix de gauche perdues vont à des partis de droite et parfois d’extrême droite, des partis nationalistes qui rassemblent des électeurs disparates, par seulement par la magie du verbe, mais aussi par un dégoût des menteurs au pouvoir ! Curieusement, tous, ou à peu près des partis d’extrême droite, par leurs outrances s’affichent avec des propos… d’extrême gauche, comme c’est le cas de Marine Le Pen. À la différence que les petits partis d’extrême gauche, comme Lutte ouvrière de la courageuse Nathalie Arthaud, ont une conception diamétralement opposée au Front National sur l’économie. Le parti des Le Pen n’a jamais prétendu remplacer le système capitaliste par un système communautariste, dans ses élucubrations autarciques. Ce parti n’est qu’un décor dans lequel ses leaders prennent des poses et théâtralisent leur fumisterie basée sur le nationalisme, la fermeture des frontières et la sortie de l’Euro, dans une sorte de délire inchiffrable qui pousserait leur pays à la ruine.
Les petits partis à la gauche du PS ne parviennent pas à s’unir et tenir un discours cohérent et rassembleur, malgré les envolées lyriques de Jean-Luc Mélenchon, la sincérité d’Olivier Besancenot et de Nathalie Artaud, alors qu’ils apportent des solutions autrement plus crédibles du point de vue d’économistes sérieux, qui n’ont que le tort de retrancher aux bourgeois ce qu’il manque à la classe en-dessous.
Le nouveau visage de l’Europe politique d’aujourd’hui tendrait à rassurer le monde libéral et industriel, qui souligne, du coup, la période transitoire, faite de l’échec de la social-démocratie.
Le devenir incertain du socialisme qui a fait le pari du succès d’une économie de marché ultralibérale, est l’élément clé de l’échec de la gauche, puisqu’il s’avère que le consensus de l’électeur s’arrête quand le succès s’arrête et que le social rétrécit.
La loi Macron est une fois de plus l’occasion d’assister à la dérive libérale d’un PS profondément divisé, montrant un président désemparé.
Le PS de Di Rupo en Belgique a fait un choix plus ambigu. Il est adhérent au social-libéralisme comme son homologue français, mais dans l’opposition il retrouve ses marques anciennes… tout en ne condamnant pas le système qui nous a poussés dans une crise sans précédent.

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Reviendrait-il au pouvoir qu’il changerait à nouveau de langage pour s’acoquiner avec Charles Michel et consort, qu’il conspue dans l’opposition.
Que ceux qui sont responsables en premier de la situation actuelle gèrent leurs propres errements et leurs propres fautes.
La gauche doit dénoncer le système et préconiser des modifications profondes, à défaut de quoi, envisager autre chose.
Hélas ! en Belgique nous n’avons pas de partis suffisamment soutenus par l’opinion pour offrir une alternative crédible au capitalisme mondialisé.

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