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Aucune nouvelle ?... Okun.

Difficile d’établir le nombre exact de demandeurs d’emploi en Belgique. Officiellement il tourne autour de 500.000. Ce chiffre est un leurre et il est faussé par des exclusions en masse, des arrangements familiaux par découragements et des transferts aux CPAS.
La réalité tournerait autour de 600.000 à la fin de l’année 2014. Les calculs, pour obtenir ce résultat, peuvent provenir d’autres bases de données ou d’autres méthodes.
Plus précises sont les projections qui établissent un rapport entre le PIB et la variation du taux de chômage. Les économistes se servent principalement des règles proposées par Arthur Okun en 1962 et appelées « loi d’Okun ».
En dessous d'un seuil de croissance, le chômage augmente, au-dessus, il diminue. Il y a une différence du seuil de croissance entre les pays et notamment entre les pays de l’OCDE et les autres. Si bien que ces calculs sont empiriques, néanmoins fiables à quelques degrés près.
Pour avoir une vision globale on peut partir de la situation des États-Unis et augmenter ou diminuer le rapport des chiffres, en fonction de la cote des États établie par l’OCDE.
Aux États-Unis, on a établi que pour chaque point de croissance au-dessus de 3 %, le taux de chômage diminue de 0,5 point.

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Une première remarque. La courbe du chômage se modifie aussi à cause d’autres facteurs que la faiblesse du PIB. La démographie en expansion augmente le nombre de demandeurs d’emploi par des nouveaux inscrits. Si le nombre d’actifs croit de 1 %, pour que le taux de chômage ne bouge pas, il faut que le nombre d’emplois disponibles croisse en proportion, à cela s’ajoute la productivité en hausse constante de ces dernières années.
Le correctif de la situation belge par rapport aux USA établirait aux alentours de 2 % le taux de croissance nécessaire pour amorcer une diminution du chômage. Cependant, les projections pour 2015 établiraient un rapprochement des valeurs américaines qui pourrait établir le taux de croissance à 2,5 %.
On est loin du compte.
Le PIB, pour les plus optimistes, tournera autour d’1 % de + cette année.
En conclusion, la croissance belge ne crée pas d’emplois, mais « crée » du chômage.
Les économies proposées par ce gouvernement portent surtout sur des suppressions d’anciens acquis sociaux, le saut d’index, etc. qui vont à l’encontre des dépenses de ménage, donc vont dans le mauvais sens.
L’aide aux entreprises et les cadeaux comme les intérêts notionnels n’ont réussi, jusqu’à présent, qu’à faire perdre de l’argent aux contribuables.
Les réformes sur les dépenses en matière des Régions fédérées et du train de vie fédéral ne sont pas faites. Les Régions multiplient les règles différentes et alourdissent les coûts de fonctionnement (exemples : la création d’un emploi pour Rudy Demotte qui était cumulé avec une autre fonction précédemment, les dépenses et frais pour l’ensemble de la classe politique dirigeante, etc.). Les Régions (voulues par la Flandre principalement) sont des facteurs de dépenses anormales non négligeables.
Reste l’enjeu économique principal qui englobe tous les systèmes à tous les niveaux, dans une perception dite de mondialisation.
Le résultat est accablant. Le système économique n’est plus capable de créer des emplois pour la simple raison qu’il est basé sur une croissance continue dans une perspective globale de consommation, engloutissant des matières premières non renouvelables.
Il est urgentissime d’y réfléchir et d’en finir au plus vite.
Or, si on fait des conférences sur l’environnement, on n’en fait pas sur l’épuisement des richesses, sur les modifications à faire d’urgence au système économique et sur la nécessité de réfléchir au chômage etc. afin de donner au moins à chaque individu un viatique selon ses besoins, par un engagement différent de répartition.
À notre échelle, cela veut dire que le gouvernement de Charles Michel n’a rien compris aux enjeux actuels. Son conservatisme est destructeur. Il lui sera impossible à l’avenir de faire baisser le chômage substantiellement.
Le comble, c’est que la classe sociale qu’il croit préserver, ne sera même pas protégée par sa politique.

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