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De Source Sûre ressuscité !

Jacques Martin et Collaro pas morts ! Le Soir ressuscite Monsieur de Source Sûre… absolument sûre !
Ils ont osé ! Les rédacteurs du Soir, de La Libre Belgique, de la RTBF et du Monde se sont réunis à Paris ce jeudi matin pour présenter « Sourcesure », une plateforme de délations et de ragots qui sera le pendant électronique de la lettre anonyme écrite par « une personne qui vous veut du bien ». Un corbeau sur le NET vole cent fois plus vite, c’est le progrès !
D’une part, cette chose de basse police va servir de défouloir aux citoyens qui n’osent pas dire ce qu’ils pensent à visage découvert, le tout sans débourser un timbre qu’on n’humectait plus de sa salive depuis l’Affaire Grégory, et, d’autre part, les rédactions si pauvres en personnel, vont renforcer leur staff de plumitifs, sans payer les piges.
Voilà ce qui arrive quand les propriétaires des gazettes détruisent les « nids » d’intellectuels indépendants qui pigeaient par ci, par là et qui faisaient la diversité de l’opinion.
Cela ne veut pas dire que l’information ne sera pas « exploitable » par des professionnels, cela signifie que le métier de journaliste sera occasionnellement mâché par des amateurs non rétribués et que les articles signés pourront toujours être suspectés d’avoir été alimentés par des revanchards haineux anonymes.
C’est assez gênant, quand on pense aux réserves de talents qui existent dans ce pays et qu’on laisse sur le carreau pour des questions politico-commerciales.
La garantie d’un parfait anonymat fait sourire. Si la source fait mention d’un délit important, le contact ne pourra que déposer ce qu’il sait à la police, sous peine de couvrir une possible infraction. Il y a fort à parier que si ladite touche à la malversation et à l’argent sale, les éléments du dossier désigneront dans neuf cas sur dix le délateur. À plus forte raison s’il s’agit d’un crime et que le témoin veuille rester anonyme.
Tout cela était dans l’air du temps et plus personne ne se formalise aujourd’hui de ceux qu’on appelait jadis à la petite école les « racusettes ». L’État a ouvert la voie.

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Bien entendu « Sourcesure » joue sur le côté immaculé de la chose : le civisme, la grandeur d’âme, le souci d’épargner de l’argent à l’État, de rendre le fisc plus égalitaire, etc.
Tout le monde sait bien que l’anonymat brasse les cafards de bénitier, les aigris, les vicieux, les impuissants et surtout les envieux. Il y aura pour cent leaks, peut-être une ou l’autre fuite qui ne sera pas le produit de la rancœur et de l’envie.
Pour le reste… enfer et damnation, les dépouilleurs vont brasser de la merde.
C’est regrettable que la presse soit tombée si bas.
L’allusion à Mediapart qui accueille l’information de particuliers n’est qu’un amalgame pour mélanger les torchons et les serviettes.
Il est vrai que, de tous temps, la presse a eu ses informateurs. Des journalistes connus et inconnus avaient par leurs relations et l’infiltration dans tous les milieux, obtenu des informations sur des affaires intéressantes. Ils faisaient eux-mêmes le tri et n’avaient pas besoin d’être le nez sur un égout.
La magistrature et les assistants des juges d’instruction, sinon les juges d’instruction, la police d’enquête, etc. savaient organiser des fuites sur des affaires sensibles pour des raisons diverses. Ce qui se fait, du reste, encore de nos jours.
Apparemment, les oreilles pour recueillir les potins du palais se font rares, les confidences en pâtissent.
La presse crie misère et croit pouvoir s’en tirer par une délation généralisée.
Celle dite « sérieuse » avec de « sourcesure » vient de faire un pas de plus vers le people.
La plateforme « Sourcesure » où tout le monde sera en string une main sur le nichon, l’autre sur le portefeuille sera bientôt opérationnelle.
On voudrait savoir ce qu’en pense M’ame Delvaux ?

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