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Sautera… sautera pas ?

On se croirait de retour aux années 80, lorsque la CSC signait un accord que la FGTB refusait et vice versa.
Cela à propos du saut d’index, prévu pour 2016… s’il y a inflation !
Marc Goblet sur les antennes de RTL a été titillé par l’homme-tronc de service à la manière de ceux qui disent encore « Mittrand » dix-neuf ans après la mort de l’ancien président, en parlant du « syndicat socialiste », le même qui ne dit jamais « le syndicat du CDH » à propos de la crèmerie de madame Ska.
Pour que le saut s’accomplisse, il faudra changer la loi, cela pour un résultat que seul un fakir est capable de prévoir. C’est dire l’acharnement odieux que Charles Michel et Kris Peeters mettent à arracher ce symbole des conquêtes sociales chères aux travailleurs.
Par imitation de Josly Piette, madame Ska s’est donc démarquée de la FGTB, pour faire croire que la CSC existe en-dehors de la FGTB. Elle reste en front commun. Allez comprendre quelque chose ?
Accord ou pas, il y a des expressions qui ne sont plus de saison, comme cette enveloppe encore appelée « bien-être » et qui ressemble à un fond de marmite d’une soupe populaire.
Vous voyez le genre si Kris Peeters demandait à Charles Michel : "As-tu reçu tes indemnités de bien-être ? "
Chez lui, ça doit tourner autour du prix d’une BMW. Ces gens-là se foutent de nous !
Á quoi bon des « négociations » sur des plans patronaux conseillés par Charles Michel et qui ne sont qu’un lent et inéluctable détricotage de l’espoir d’arriver à tirer quelque chose d’un travail honnête.
Entrer dans la combine patrons-gouvernements, c’est accepter le système et à demi-mots se résigner à des sacrifices pour sauver une économie malade de ses propres excès.
La FGTB n’a que trop tardé à claquer la porte de ce foutoir social qui laisse sur la route une partie de plus en plus significative de la population.
Faut-il rappeler que la démocratie n’est pas l’organisation d’un État qui consacre ses efforts à l’agrandissement de la différence entre le travail et la spéculation. Il y a trente-six définitions de ce qu’on appelle « travailler ». La démocratie n’est pas non plus un organisme d’entérinement des capacités truquées de certains. Il n’entre pas dans sa logique qu’un homme gagne plus de 300 fois plus qu’un autre.
Apparemment Michel et Peeters ne sont pas de cet avis. C’est leur droit et que des électeurs les soutiennent, c’est leur liberté d’opinion.

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Mais qu’on ne vienne pas casser les couilles de ceux qui refusent d’aller à des négociations infamantes. Quand on voit la manière d’être d’un Kris Peters, j’aurais le sentiment d’être humilié devant un type qui me prend pour un débile mental, à m’expliquer avec force sourires de pitié, que son travail vaut cent fois plus que le mien.
Michel, notre Clemenceau, garde la pose de Père la Victoire. Ses affaires marchent bien, les mesures anti-salafistes occupent les gens. Avec un peu de chance, Michel, avec ses lois de la peur, pourrait couper le sifflet des gêneurs des blogs qui font de l’ombre aux gazettes du ronron bourgeois.
Les travaux, café et croissants à volonté, se poursuivront avec madame Ska et le syndicat libéral. Si les exclus du chômage ne poussent pas de gueulante, que les dézingages se poursuivent dans les entreprises sans occupation des lieux et que Mittal attend un peu avant de brader ce qu’il reste des ferrailles de la grandeur passée… le gouvernement de la dernière chance peut devenir le gouvernement du triomphe de Charles. Qu’on en arrive à négocier une augmentation salariale de 0,5%, qui reviendrait à 0,375% brut par travailleur (c’est dire à quoi passe son temps madame Ska), voilà le succès du riche sur le pauvre ! Normal, c’est la crise.
Au cas où la situation empirerait à la suite d’une trop brutale descente aux enfers du quart de la population, le Père la Victoire pourrait conserver l’espoir qu’un membre du club des assassins renoue avec le djihad actif et le fasse rebondir en catimini.
C’est ce qu’en politique on appelle l’événement imprévisible qui détourne l’attention d’un événement prévisible.
J’espère que par décence et éthique, Michel ne croise pas les doigts.

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