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À pour et à contre...

On pourrait se tromper sur les états d’âme de ceux qui décrivent la faillite du système politique belge et, par extension, européen.
Enfin, je veux parler des antisystèmes, contradicteurs de l’art de ronronner bourgeoisement en société.
Une analyse pessimiste ne peut pas définir l’auteur comme mélancolique. La franche rigolade peut succéder à une vision de la fin du monde. Charlie Hebdo n’était pas écrit par des idiots aigris, ni par des névrosés qui sont pour tout ce qui est contre. L’hebdomadaire puisait sa raison d’être en illustrant ses pages des grotesques qui se prennent au sérieux.
Ne pas se prendre au sérieux, conserver malgré le succès et l’insuccès, la capacité de rire de tout, ce n’est pas faire du populisme, c’est aimer le côté populaire des gens.
Même dans une économie qui n’a plus de vision du futur et pour cause, puisque si on continue comme ça, il ne pourra être qu’apocalyptique, on peut avoir un cœur qui bat à 65, une tension 7,5 / 12,5, une compagne charmante, un bon compte en banque et prendre les bons moments de la vie, en ne rabâchant pas trop sur les mauvais.
Pourquoi diable, les laudateurs de majorité, quelle qu’elle soit du reste, veulent-ils croire au caractère bilieux des opposants, à leur mauvaise fortune, accablés de misère, à la fois rancuniers et jaloux des « parvenus » ?
Est-ce trop demander aux individualistes libéraux de considérer que tous les opposants ne sont pas sous l’effet du populisme décrié par la propagande habituelle. D’autres peuvent penser qu’un bonheur n’est complet que partagé !
La plupart des opposants le sont parce qu’ils sont convaincus de la dangerosité d’un système qui va faire faillite de ses propres contradictions, par les effets naturels d’une surexploitation de la planète débouchant sur l’inverse d’une croissance. En quoi, penser cela est-il condamnable ?
Reste la question des valeurs.
L’irrespect de la patrie, de l’organisation du travail, de l’ensemble des lois, de la démocratie et du système parlementaire peuvent provenir d’une exigence supérieure par rapport à celles et ceux qui n’ont que ces mots à la bouche, et qui finissent par les vider de leur sens.
La question est de savoir si un anarchiste, selon certaines définitions de l’anarchie, n’est pas plus patriote et démocrate que les brailleurs d’estrade qui finissent par toucher sous les tréteaux, le prix d’une infamie cachée.

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Si les mots sont plus forts, que les attitudes se durcissent entre le camp retranché des établis et les opposants variés qui l’assaillent, souvent sans concertation ni entente, c’est qu’il y a urgence dans la nécessité absolue et rapide de changer la société.
Quant à ceux qui défendent l’ordre établi aux noms de leurs enfants, il convient également de considérer que d’autres pensent l’inverse dans l’intérêt aussi de leurs enfants.
L’occupation des places et moyens, l’espèce d’impunité qui consiste à tout faire au nom du suffrage universel, n’est en rien une certitude que la conduite officielle est la meilleure qui convienne.
Évidemment, la Belgique est un petit pays au cœur de l’Europe. Elle ne peut se dissocier du grand ensemble pour élaborer une politique personnelle.
Néanmoins, si chaque pays de la composante à ses opposants, il se pourrait qu’au début de l’aire des catastrophes qui s’annonce, les ruissellements des opposants finissent par former une rivière, elle-même gonflée des orages internes que des événements futurs au sein des majorités classiques, alimenteront.
Ce pourrait être cela, la nouvelle gauche ?

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