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An English ant

A quelques encablures des élections législatives, le débat au Royaume-Uni prend une tournure pestilentielle. Cameron entre en campagne électorale défavorable. Le pays est divisé sur l’Europe. Le caractère insulaire se retrouve dans l’exclusion de tout ce qui n’est pas îlien. Elisabeth a failli perdre la moitié de son royaume au référendum écossais.
Quand les British se mêlent d’être racistes, Jean Marie Le Pen à côté d’eux est un facho de patronage. On ne les croirait pas comme ça, mais les Rosbifs de droite éblouiraient Liesbeth Homans et Zuhal Demir en leur opposant la vedette du Sun, Katie Hopkins. Katie, c’est une Margaret Thatcher enragée. Elle sortirait gagnante à cent contre un des book’s de la City, dans un match avec Adolphe Hitler sur la détestation des Noirs.
Écrasées les pouffes du marché de Brive-la-Gaillarde d’Antwerpen !
Je vais l’écrire en Anglais tant cela me répugnerait d’abîmer la belle langue de Molière : Katie Hopkins is a British journalist and television personality, known for making controversial remarks in the media, mais les dernières piques pour les médias… alors là, ça la conduirait tout de suite au ballon de la République, s’il n’y avait pas le Channel.
La chronique de Katie Hopkins du Sun de cette semaine dépasse les limites à propos de l’immigration clandestine. Elle écrit «Rescue boats? I’d use gunships to stop migrants» (Bateaux de secours? J’utiliserais des navires de combat pour stopper les immigrants).
Sa déshumanité va jusqu’à traiter les pauvres gens qui risquent le tout pour le tout en fuyant la misère pour gagner des camions qui se rendent en Grande-Bretagne «d'épidémie de sauvages». Le reste est à l’avenant : « Ne vous trompez pas, ces immigrants sont comme des cafards. Ils peuvent ressembler un peu à l’Ethiopie de Bob Geldof en 1984, mais ils sont construits pour survivre à une bombe nucléaire. Ce sont des survivants… J’en ai rien à faire. Montrez moi les images de berceaux, montrez moi les corps flottants dans l’eau, jouez du violon et montrez des personnes émaciées et tristes. J’en ai rien à faire. Certaines de nos villes sont des plaies purulentes couvertes de nuées d’immigrés et de demandeurs d’asile recevant des allocations comme des billets de Monopoly».
Et ainsi sur deux colonnes.
Même le Mirror, un tabloïd de starlettes dévêtues et d’histoires de cul s’en est senti outragé.
Voilà bien de la part de l’égérie de la droite, une attitude proprement nazie à la Goebbels, expert en anathèmes.

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C’est typique de la droite de noyer des problèmes réels sous des injures, quand elle se sent dépassée. Si bien qu’on ne sait comment tenir une conduite intelligente. Car il y en a un de problème et un fameux, avec cet afflux incontrôlé. Mais, quand, sans solution, il ne reste que la haine raciale et certains types de lecteurs pour lui donner raison, il n’y a plus rien à dire que déplorer l’attitude de cette droite, féroce quand on touche à son portefeuille et à sa tranquillité.
Le comble, elle ne s’en prend pas à l’Europe, mais à la France, pour Calais et à l’Italie pour sa proximité en Méditerranée avec l’afflux libyen !
Katie Hopkins n’a pas que des amis. Le quotidien The Independent se demande comment un journal comme le Sun (2 millions de lecteurs) publie une telle ignominie. «Quand les extrémistes Hutus ont utilisé la radio pour inciter à la violence contre les Tutsis pendant le génocide au Rwanda, ils ont appelé la population à «éliminer les cafards»… Les cafards de Hopkins comprennent des familles tentant de fuir des zones de guerre et ce n’est pas une remise en cause de la liberté d’expression que de s’interroger sur la publication d’expressions qui ressemblent à celles de la propagande fasciste déshumanisante… Et ce n’est pas une question de politiquement correct, mais de décence».
Hélas ! on n’a pas à donner des leçons en Belgique. Quand on tend l’oreille dans les rues, sur les bancs, en empruntant un transport des TEC ou de la STIB, il n’est pas rare d’entendre des Katie Hopkins des deux sexes.
Ici au moins, ces racistes nationalistes farouches n’écrivent pas (encore ?) dans nos journaux. Il faudra attendre la législature suivante, quand De Wever prendra la barre des mains de Charles Michel, impeccable dans son rôle de bouffeur de chômeurs, mais pas assez performant dans la lutte contre les « nuisibles » venus de l’extérieur. À moins que le plus jeune premier ministre de Belgique trouve dans ses gammes, des cris grinçants à la Katie Hopkins pour plaire à Anvers ?
On le sait. Le jeune homme apprend vite. Il est doué, comme papa, pour se farcir longtemps les belles patates du parlementarisme héréditaire, en utilisant les propriétés du caméléon.

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