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Tout est pardonné.

Certes, dans les scénarios catastrophes il y en a de plus radicaux que la montée des océans, on prévoit qu’elle sera d’environ un mètre d’ici la fin du siècle. Par exemple l’acidité accrue des eaux qui verrait l’extinction de l’humanité sur trois ou quatre génération. Le plus probable, reste la montée des eaux.
Or, les concertations au niveau mondial ne donnent pas grand-chose. Chacun observe son voisin et pour rester dans le parcours économique compétitif, tempère sa contribution pour en faire moins. Si bien qu’au résultat, conférence après conférence, c’est l’échec quasiment assuré, au grand dam des écologistes.
Pour avoir été parmi les promeneurs au littoral durant les deux jours de la semaine qui nous ont redonné le goût du printemps, je constate que la Belgique se trouve au premier rang des inondés possibles européens, victime probable de cette hausse des niveaux océaniques, en raison de la faible élévation des sols au Plat Pays.
Soixante km de côte, ce n’est pas rien, un port fluvial, Anvers, a protégé également, c’est plus du quart de l’économie flamande menacé par les eaux.
Bien entendu des projets de protection existent. Extrêmement coûteux, ils nécessiteraient des transplantations de populations considérables et des sommes astronomiques.
Voici quelques projections élaborées par des chercheurs et des spécialistes flamands.
« Sacrifier les communes à l'ouest d'Ostende pour les rendre à la nature en laissant l'eau les envahir est l'un des quatre scénarios de l'étude "Metropolitaan Kustlandschap 2100" qui est actuellement menée par les autorités flamandes (avec entre autres le service des travaux publics et la régie des bâtiments). Cette étude a pour but d'envisager ce qui pourrait se produire au littoral belge en cas de montée des eaux et de prendre les mesures nécessaires pour contrer cet inexorable phénomène. »
Le journaliste du Vif de poursuivre « …en cas de grosse tempête, les vagues briseraient les dunes, puis les digues et enfin seraient retenues par la E40 entre Ostende et la France et les polders derrière elle. Dans cette option Ostende jouerait un rôle crucial avec un port plus étendu et un immense belvédère qui longerait la chaussée de Torhout sur plus d'une dizaine de kilomètres. Dans le même temps, on relèverait la hauteur des bancs de sable entre Ostende et Zeebruges et on créerait des nouvelles îles devant la côte à la hauteur de Knokke. »
Ce serait un choix à faire, mais cette inondation se ferait sur la partie du sol flamand la moins construite au littoral.
Il existerait des options moins douloureuses, mais moins c’est douloureux, plus c’est onéreux.
Et de conclure « …dans tous les scénarios, les communes de la Côte et les différents niveaux de pouvoirs ne pourront plus longtemps se faire concurrence. Il faudra une action groupée et une vision commune ».

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Cette épée de Damoclès ne pend pas que sur la tête des Flamands de la côte. Elle inclut la Belgique fédérale entière dans cette inquiétante montée des eaux.
La question politique devrait intéresser les Wallons.
Quid des projets de Bart De Wever et de la N-VA concernant le confédéralisme ?
En effet, les projets de sauvegarde ne pourraient être possibles que dans le cadre d’une Belgique solidaire. C’est fâcheux quand on sait que le principal moteur des Flamands pour abandonner la Wallonie est justement que nous leur coûtons de l’argent ! On a toujours en mémoire la camionnette de Bart De Wever et de Liesbeth Homans qu’ils ont trimballée dans les rues d’Anvers quelques jours avant un scrutin, remplie de faux billets de banque que les Flamands tirent de leurs poches pour entretenir les fainéants francophones.
On le sait, le Wallon est viscéralement lié au passé de ce pays et ce n’est pas lui la menace politique qui pèse désormais sur les orangistes et les séparatistes qui ont fait les beaux soirs de la N-VA, ce sont les autres partis flamands qui se régalent à l’avance de la suite politique du Bourgmestre d’Anvers.
Le gouvernement Michel en a des échos toutes les semaines.
Et si les Wallons décidaient de rendre le coup de pied de l’âne par un autre qui consisterait à accélérer un confédéralisme pur et dur, voire une indépendance totale de la Wallonie, chère à la N-VA pour la Flandre, avant qu’à la côte on empile des sacs de sable pour protéger les buildings du Front de mer et que l’on commence à parler de la solidarité du pays ?
Car, nous n’avons pas du tout intérêt à nous solidariser à une barque qui prend eau !
Nos cent mètres au-dessus du niveau de la mer en moyenne valent de l’or en 2015, comme nos forêts ardennaises auront leur prix.
La situation est tellement préoccupante que la frontière linguistique et le plaisir d’enquiquiner les Francophones risquent de tomber « naturellement » par noyade des ambitions et glouglou du Vondel mania.
Mais on connaît les Wallons, leur sensibilité que les pointus estiment être de la sensiblerie.
À Namur, notre gouvernement s’affole vite. La cupidité de ses membres jointe à l’incapacité de diriger les missions héritées du fédéral font craindre pour l’avenir.
Que les Flamands se rassurent, comme les survivants de Charlie Hebdo, chez nous aussi « Tout est pardonné »…

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