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Au secours Robespierre ! (1)

Les hommes de gauche d'un certain renom dans la défense des populations qui souffrent de la crise, sont assez rares en Wallonie.
Ce constat est la suite logique de l’étouffement de la parole des gens du peuple par des porte-paroles indignes. Et ce n’est pas la nouveauté de raccroc de Di Rupo avec sa boîte aux idées lancée au Palais des Congrès de Liège, qui changera quelque chose à cette absence de défenseurs.
Sans vouloir faire de la pub pour un parti, que d’ailleurs je ne nommerai pas, il n’y a pas beaucoup de citoyens ayant d’autres idées que celles généralement entendues des partis traditionnels, qu’on invite dans les médias. Il faut admettre que Raoul Hedebouw fait exception. Cela lui permet d’affirmer sa différence. Il tranche avec les habitués qui ont leurs pantoufles à RTL et RTBF, par sa détermination à la dénonciation des injustices dont le peuple est accablé.
Ce qui ne veut pas dire que la Wallonie manque de militants capables de tenir un discours cohérent et d’affronter sur les radios ou les télévisions l’appareil bourgeois. Le potentiel existe. C’est sciemment qu’on l’évite. La presse est d’accord avec les politiques : il ne faut pas susciter des vocations trop à gauche.
On a vu par le passé des gens venus de nulle part, entraîner la foule vers des destins qui n’étaient pas ceux imaginés par la bourgeoisie dominante.
Devant le désert belge, il était normal que des gens à la fibre populaire se tournent vers la France pour y puiser des arguments.
Le premier nom qui vient à l’esprit est Jean-Luc Mélenchon.
Qui n’a pas senti dans l’homme et ses prises de parole un peu de la revanche des « obscurs et des sans grade » ?
Enfin quelqu’un qui ose appeler un chat, un chat et ne mâche pas ses mots. On n’avait plus entendu pareil discours depuis longtemps. Enfin un intellectuel, un vrai, au service de la cause du peuple !
Toute la question est aujourd’hui qu’on n’en parle plus guère : où est-il et pourquoi cet effacement ? Serait-ce à cause des revers électoraux de son camp ?
On espère que cette discrétion pour quelqu’un qui ne l’était guère et qui plaisait pour cela, n’est qu’un recul pour mieux sauter dans l’arène en 2017.
En attendant, il nous manque.

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Et si ce silence était le produit d’un abattement réel, d’un dégout de faire de la politique devant la bouderie des électeurs, nous en serions accablés nous-mêmes.
Non, Mélenchon ne peut pas nous lâcher comme ça.
Qu’il prêche dans le désert et que cela l’affecte, on en peut dire qu’une chose, le désert était peuplé, il ne l’a pas vu. Non pas de cette foule innombrable et souvent inconséquente qui se rue à présent vers l’extrême droite, saisie d’une mode qui fait fureur, mais ce désert était peuplé de gens de qualité, qui raisonnent et qui sortis des universités ou de l’expérience de la rue appuient leurs convictions sur des raisonnements, plutôt que sur des emballements inexpliqués, parce qu’inexplicables.
On a dit qu’il voulait se débarrasser de son addiction à la suractivité politique, mais quand il y a pénurie, cette suractivité est inévitable. Raoul Hedebouw va y être confronté bientôt, si les médias s’obstinent à ne pas chercher des ferrailleurs d’idées autres que lui !
Il y a toujours de l’ambigüité à être porte-parole d’un parti. Si c’est quelqu’un qui sait résumer la pensée générale, c’est aussi un manœuvrier qu’on a choisi pour sa manière de dire les choses, en un mot c’est souvent le plus habile, peut-être aussi le plus retors !.
Pourtant, la politique n’est pas faite pour un homme seul spécialisé dans le coup de gueule. C’est un argument auquel Mélenchon a sans doute pensé ? Avoir raison au milieu d’une foule qui pense le contraire, ne veut pas dire que la foule a raison. C’est pourtant la religion de la démocratie de croire cela et c’est probablement son principal défaut. Parce que la foule est avant tout sans grande conviction. Ce sont ceux qui ont le plus de moyens financiers, qui la pétrissent à leur goût.
Jean Vincent Placé (Europe écologie les Verts) prophétise que le PG (Parti de Gauche) est destiné à finir dans une salle de 70 personnes dont la moitié fait partie du comité directeur ?... qu’à une époque d’individualisme forcené « il n’y a plus un mec réellement communiste en France ! »
Si c’est exact, la gauche de la gauche a du souci à se faire, Mélenchon et Hedebouw aussi.
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1. Après JM Le Pen et son cri théâtral « Jeanne au secours ! » devant la statue de Jeanne d’Arc, on devrait en faire autant pour Robespierre, hélas ! ce révolutionnaire célèbre n’a de statue nulle part en France.

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