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Prendre le bien d’autrui.

Les ministres de l’enseignement, en compartimentant les études de façon systématique dans le but d’accorder par spécialité un taux de rémunération déterminé, privent notre société d’intelligences qui ne pourront se développer dans les couches à diplômes inférieurs.
On sait bien qu’ainsi (dé)classé, le travailleur n’a pratiquement aucune chance de montrer sa valeur, cantonné dans des parcellisations et des émiettements du travail, avec comme corollaire la précarité et le chômage, souffrant en outre de l’absence d’intérêt dans les travaux proposés, tout au long de sa vie professionnelle.
Pire encore, il est accordé sans beaucoup de sérieux, une créance d’intérêt à des diplômés d’études supérieures suivant « de docta ignorantia » (la docte ignorance) dont le seul trait de génie touche à ce que Machiavel a étudié et dénoncé toute sa vie : Comment acquérir et conserver le pouvoir ?
Comme il n’est de vérité que partielle, dirait le cardinal de Cuse, si mes propos suscitent un certain scepticisme, l’argument contradictoire le suscite aussi.
C’est Confucius qui met d’accord tout le monde « Étudier sans réfléchir ne sert rien, mais réfléchir sans étudier est hasardeux.
Et voilà le dilemme. Nous sommes dans une société fermée dans laquelle les décideurs sont rares et vivent en cercles restreints, mais les créateurs le sont aussi, puisque la plupart des créateurs possibles ne vont pas pouvoir démontrer qu’ils peuvent inventer !
C’est donc bien la nécessité d’établir une hiérarchie afin de protéger les échelons supérieurs des échelons inférieurs à l’origine de ce cloisonnement dont nous percevons les nuisances.
Or, tous les êtres viennent de peu, et il s’en faut de pas grand-chose pour qu’ils ne viennent de rien !
Ainsi dépeinte sous forme de boutade, l’inégalité sociale des hommes est probablement le cœur même du débat.

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Il ne reste donc plus à la multitude qu’à prendre les droits qu’on lui refuse : casser les hiérarchies, défendre l’intelligence avec ou sans diplôme, refuser le travail parcellisé pour le droit à la connaissance de la globalité du produit, sans oublier de redéfinir le travail pénible dans la hiérarchie des salaires.
C’est donc bien à une révolution à laquelle la société actuelle devrait aboutir, et non pas à l’évolution des Bourses et du CAC 40.
Marxisme ? Anarchisme ? Populisme ? Non, Thomas d’Aquin (1225-1274), ouvrage de référence : Somme Théologique, a écrit « Dans la nécessité, tous les biens sont communs. Il n’y a donc pas de péché si quelqu’un prend le bien d’autrui ».

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