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Loulou, galant homme ! (1)

Pour amener son vieux à la rescousse, fallait-il que Charles Michel soit embêté avec la groupie qui a merdé.
Il se devait que le pantouflard de l’Europe libérale trouve un de ces mots qui restent dans les annales de l’Histoire de Belgique. Tout le monde se souvient de sa « rage taxatoire » qui s’est retournée contre son fils dans le drame d’un Œdipe à l’envers, alors que la boule puante était placée sous la table des socialistes. Ce qu’on sait moins, Loulou n’est pas l’auteur de cette litote destinée au PS, mais on la doit à son maître Jean Gol ! On savait que Louis Michel devait tout à Jean Gol, mais à ce point !
Bref, sur sa soi-disant disposition au mot d’esprit, son fils Charles lui a commandé un nouveau trait capable de mettre sa protégée à l’abri des gauchistes. Le vieux briscard de la politique rémunérée s’est donc recueilli sur la tombe de son bienfaiteur qui lui a soufflé avec le zéphire caressant la cime des arbres du cimetière de Robermont « un emballement politicien ». C’est ainsi que le plus politicien du MR est venu présenter son ours à la Première de la RTBF, toujours aussi accueillante aux grands hommes supposés de la Belgique finissante. Le thème : les autres partis sont frustrés de ne pas avoir accès à la gouvernance de l’État. Ils se sont acharnés sur la malheureuse Galant. Emballement politicien, on vous dit !
Sauf que les pièces sont là. Le mal est répertorié et constaté par signatures et correspondances.
Hou ! la menteuse diraient les enfants de la garderie en chantant des comptines.
La vérité serait moins une affaire de dossiers avec des documents datés et signés qu’une banale affaire de majorité ! Madame Galant a raison parce que son parti est dans la majorité et aurait tort si le même était dans l’opposition ! Je ne sais pas si le raisonnement de la famille Michel aurait été celui de Jean Gol ? Le bien fondé en est difficilement démontrable sauf par La Fontaine « La raison du plus fort est toujours la meilleure ».
Gros Loulou s’appuie sur des faits antérieurs sous d’autres gouvernements et en d’autres temps « tous les ministres ont fait pareil » dit-il de sa voix la plus suave. En droit, cette défense est minable. Cela voudrait dire qu’un délinquant pris sur le fait ne pourrait pas être puni, parce qu’avant lui d’autres délinquants s’en sont tirés sans être inquiétés par ceux qui représentaient la Loi !
Pour les libéraux l’affaire serait donc banale, à peine une maladresse. Voilà que Louis Michel nous fait en public une démonstration de populisme en sous-entendant que tous les ministres sont pareils. On aurait dit du Brel.

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Et ce sont des gens qui taxent le petit peuple « à mort » qui osent dire cela !
Quand on voit avec quelle désinvolture les ministères jettent l’argent par les fenêtres, on se demande à quoi servent les personnels des cabinets, comment ils sont recrutés et quelles sont leurs compétences ? C’est d’autant plus grave, que madame Galant a commandé des services d’un cabinet d’avocats étrangers sans faire un appel d’offres. Alors oui dans ces conditions suspectes, on peut se poser la question de savoir quelles étaient les charmes supplémentaires de ces travailleurs « occasionnels » ?
Il n’y a donc personne de l’entourage de Galant capable de l’éclairer et de lui proposer des pistes dans ses attributions au point de voir la malheureuse se jeter dans les bras de Clifford Chance and C°, au figuré et peut-être au propre, pour une coûteuse mission !
Voilà bien le sort des appelés aux emplois suprêmes de ministre, spécialistes de rien, passant comme de vulgaires non-qualifiés des chemins de fer à l’aviation et peut-être demain à l’environnement ou au maintien de l’ordre. Et ces mêmes incompétents sont sollicités par tout le monde pour des avis pointus sur le job que le hasard des combines politiciennes leur a dévolu !
C’est comme si un chapelier était désigné pour faire garçon-boucher et qu’on viendrait chipoter sur sa qualification professionnelle en le voyant découper un bifteck !
Jacqueline Galant avant son petit désastre était considérée comme une grande gueule dans le parti, nantie d’un culot monstre et capable de démontrer à un ingénieur des ponts et chaussées que ses calculs sont inexacts alors qu’elle sait à peine compter jusqu’à dix. Cette capacité a plu à Loulou et à son fils Charles. La Jurbisoise sentant le vent favorable, s’est mouillée dans la combine des Michel pour descendre de son siège de président de parti Didier Reynders en complotant dans un club qu’ils ont appelé la Renaissance. Le clan a donc une dette de reconnaissance à son égard. Et puis c’est tout.
Elle n’est pas la seule à avoir une carte de visite biseautée comme celles d’un tripot. Ils sont à peu près tous dans le cas, à commencer par ses bienfaiteurs.
L’emmerdant, c’est que le peuple souffre de ces biscottos-là. Le fâcheux, c’est que la presse n’en peut plus de bonheur quand elle nous parle des « grands hommes » qui font la Belgique et moi j’en ai marre de ce cirque indigne qui fait que la démocratie, à cause d’eux, a mauvais genre.
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1. C'est Véronique Lamquin du journal Le Soir qui a le mieux décortiqué "l'affaire Galant" pour ses lecteurs, des trois journaux nationaux francophones. Je critique trop souvent la presse en Belgique pour que rendre hommage au travail bien fait soit aussi tout à fait naturel.

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