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Structures et rage taxatoire.

Charles reçoit de son vieux le boomerang que celui-ci destinait à Di Rupo à propos de la rage taxatoire. C’est maladroit quand même !
Le mal profond dont souffre la Belgique tient dans sa structure politique. Avec cinq gouvernements et neuf gouverneurs de province, ce petit pays est une des plus étonnantes démocraties qui se puisse être. Peu de citoyens comprennent son fonctionnement.
L’accumulation de compétences juxtaposées inouïes pour une population d’environ 11 millions de personnes est unique en son genre.
Trop de démocratie tue la démocratie pourrait-on dire. Nous vivons le cas de l’intérieur et nous en subissons directement les conséquences.
Bien entendu les politiciens sont directement mis en cause. Ils s’en défendent en accusant leurs détracteurs de faire du populisme… La rage taxatoire si bien dénoncée par Louis Michel lorsqu’il était dans l’opposition voit sous le règne de son fils Charles arriver à des sommets pour le « cochon de payant ».
Le mal flamand est en partie responsable de ces complications et de l’inflation des taxes. Des générations de législateurs se sont ingéniées à élaborer un État dont la particularité consiste à vouloir retenir les provinces flamandes dans l’union par toutes sortes de concessions qui alourdissent les coûts de fonctionnement.
Cet accablement des collectivités ne se remarque pas trop en lisant la presse et on sait avec les accointances libérales dont elle ne se cache pas, comme cette rage taxatoire n’est pas trop dénoncée quand le MR est au pouvoir et encore moins l’incroyable diversité des mandats publics tous plus onéreux les uns que les autres qui grèvent tous les budgets et accablent tous les contribuables.
Le vrai problème de la Belgique tient donc dans ses structures. Cette organisation désastreuse tue toute vue rationnelle. Les premières économies indolores pour le citoyen à faire sont là.
Elles ne se réaliseront pas sans une révolution. La raison en est simple. Elle est liée aux personnels politiques très attachés à ces structures puisqu’ils sont les premiers à en profiter largement et comme les législateurs en sont issus, il est donc matériellement impossible de passer à une forme moins dispendieuse et en douceur, c’est-à-dire procéder aux réformes indispensables qui allégeraient les finances et les citoyens.
La Wallonie pourrait avoir une forme de société économique comparable à celle du Grand Duché de Luxembourg, retrouver le plein emploi et des prix moins élevés (voir l’émission des consommateurs de la RTBF) pour les fêtes de fin d’année une bouteille de champagne Piper-Heidsieck s’y achète à 14 € alors qu’en Belgique elle est achetée plus de 24 € au Delhaize ! Cet écart saisissant des prix ne l’est pas que pour les boissons. Or le Luxembourg n’est pas géologiquement mieux exposé que nous. Le paradis financier ne profite pas à ses habitants ou fort peu. Comment se fait-il qu’on vit beaucoup mieux de l’autre côté immédiat de notre frontière qu’à Bouillon ou a Vielsalm ?

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Les structures politiques y sont beaucoup plus simples, donc les édiles communaux et le gouvernement central sont plus près des gens et doivent rendre des comptes.
Si Bart De Wever avait la majorité nécessaire pour claquer la porte de l’État belge, la Wallonie désengagée de fait de la Belgique n’aurait aucune chance de retrouver une vie meilleure comparable au Grand Duché de Luxembourg pour les mêmes raisons politiciennes de structures. Nos partis traditionnels feraient en sorte de recaser le personnel politique sur le dos des contribuables d’autant plus tondus qu’ils seraient moins nombreux. Et qu’on ne s’y trompe pas, ceci n’est pas du poujadisme, mais basé sur des estimations strictement économiques.
Ce n’est donc pas de l’antiparlementarisme primaire, mais la dénonciation d’une armée mexicaine au service d’elle-même plutôt qu’à celui de la Nation dont on parle.
Un exemple parmi tant d’autres du peu de souci des politiciens à l’égard des économies qu’ils pourraient faire et qu’ils ne font pas : Rudy Demotte cumulait, avant l’arrivée de Paul Magnette à la Région wallonne, les deux présidences : Région wallonne et Communauté française de Belgique. Que croyez-vous qu’il advint quand Magnette devint président à la Région par la grâce de Di Rupo ? Mais on supprima le cumul et Demotte perdit une présidence mais conserva l’autre avec le salaire. Et savez-vous l’explication que l’on donna ? Demotte allait reprendre la Communauté française en main et on allait voir ce qu’on allait voir. On attend toujours. En réalité, on voulait faire plaisir au bourgmestre-député de Tournai, afin qu’il ne perdît rien de la bonne soupe dispensée à nos élites sur notre travail.
Ce cas n’est pas isolé. Les trois partis principaux de Wallonie ont ainsi créé des gisements d’emplois hautement inutiles qu’il est aujourd’hui impossible de simplifier sans provoquer une levée de boucliers des intéressés dont on entend d’ici les cris au nom de la « démocratie » bafouée !
Voilà pourquoi ce pays traîne la savate à rembourser ses dettes et à en imputer la faute aux chômeurs, aux pensionnés et aux malades. Voilà pourquoi ce fichu pays est parmi les plus taxés d’Europe et en même temps le plus mal dirigé !

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