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Le Soir lèche-bottes !

Le prix de « la brosse à reluire » est une distinction qu’il faudrait créer afin de récompenser une personnalité connue pour avoir fait le porteur de serviette, la rédaction à la botte d’un quotidien ou un flatteur du showbiz.
Cela pourrait se faire à condition d’accomplir un tour de force : trouver un jury indépendant.
Si j’en étais membre (il y a beaucoup de si…) début 2016, je voterais pour la rédaction du journal Le Soir qui a élu Charles Michel premier au hit-parade des 100 personnalités les plus en vue, pour la deuxième année consécutive.
La chose est tellement affligeante qu’on ne sait par quel bout la prendre !
Platitude insigne d’une rédaction ? Absence de vraies personnalités (souvent le cas en Belgique) ? on ne sait pas. Sans doute qu’au Soir on ne s’est pas posé la question.
Départager un vide ce n’est pas facile.
Si le vote s’est fait à main levée, le ketje qui aurait voté pour Hedebouw risquait sa place. Il est vrai que personne n’aurait osé le proposer tête de gondole.
Franchement, un journal comme Le Soir se compromettre à ce point ! Ce n’est même pas commercial, il risque de perdre des abonnés. À défaut, il pouvait laisser en blanc les dix premières places du classement. Il est vrai que la bourgeoisie bruxelloise se devait d’attribuer à celui qui a sauvé le jackpot des classes supérieures belges en invitant la N-VA à la mangeoire patriotique, de le placer tête de liste de son catalogue.
Quand on songe aux termes très durs avec lesquels Charles Michel avait cloué au pilori une droite qu’il disait extrême, on aurait pu aussi lui donner le prix de la girouette. Il est vrai que cela se passait avant les élections.
Enfin, les actionnaires du journal nourrissent quand même un bataillon d’écrivains avides du Pulitzer, les cireurs de pompes y sont nombreux, les patrons n’auraient pas aimé que leurs poulains crachassent dans la coupe. Mettez-vous à la place d’un grouillot qui veut s’installer avec sa petite femme dans une maisonnette avec un petit jardin, il ne va tout de même pas risquer son emploi pour une question d’honneur ?

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Que le Charlot de la rue de la Loi ne soit pas l’élu de la Wallonie, qu’il ne réponde jamais à des questions embarrassantes et qu’il soit à la merci d’une moue de Bart De Wever, qu’il n’ait pas la moindre idée pour résorber le chômage et qu’à défaut il tape dru sur les chômeurs, le Soir n’en a rien à foutre.
C’est son dieu, sa source, son nirvana, ce « fils de » né le pied dans l’étrier de l’accoucheur !
Mieux, les défauts que j’attribue à ce type passent pour des vertus au Soir.
Et si la rédaction avait été choisie pour faire le script d’un Star Wars 9 (Béatrice Delvaux en Princesse Leia à condition de passer chez le coiffeur). Didier Hamann à la repêche d’un Charly Han Solo, cosmonaute paumé dans l’espace-temps face à Dark Vador en orbite à Anvers, vu ainsi, Disney Product aurait admis que Charly Michel soit premier sur la liste à combattre la force obscure, les Belges se seraient inclinés.
Tout serait compréhensible. Le Soir n’est plus sur la planète Terre. Il ne sait pas de quoi vivent les Terriens.
En définitive le Soir admire l’homme providentiel qui cache le vide, qui trompe l’opinion, qui ne conduit pas mais qui suit l’air du temps, la mode, les babeluttes et les classes citoyennes, premier dans toutes les combines pourvu que ce soit l’Amérique qui les ait décidées.
Alors là, oui, chapeau, l’avocaillon a compris que les sons qu’il émet ne peuvent être que faibles. Il plaide pour un Belge moyen qui est l’âme même de Sancho Pansa, le Sganarelle de « mes gages, mes gages », le Molineux propriétaire dans le César Birotteau de Balzac. Il ne sait pas grand-chose le lauréat, mais ce qu’il sait est suffisant, il connaît l’âme moyenne du Belge moyen. Car nous tous, autant que nous sommes, nous sommes doubles : dans le rêve nous aimons l’épopée, nous nous jetons au secours du pauvre, du vieux, du chômeur, nous ouvrons les bras à toutes les misères du monde contrairement à Rocard… dans le quotidien nous aimons nos pantoufles, nous tremblons quand nous croisons un étranger qui s’est fait une tête d’Arabe avec une barbe noire et vêtu d’un abaya, nous aimons le confort américain et nous nous méfions des Russes. Comme les employés du Soir nous sommes aux petits soins avec nos employeurs et intérieurement nous souhaitons en voir pendus au bout d’une corde, quand ils nous contraignent à produire plus pour gagner moins.

Commentaires

liberté de la presse, euphémisme pour désigner ce procédé scandaleux et d’ailleurs impuni, employé pour mentir au peuple et l’empoisonner.

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