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La laïcité en péril.

La plupart des mandataires publics mentent sur la place de la laïcité dans l’État par rapport à celle que les religions prennent aujourd’hui.
On dirait que pour acheter la paix civile, il paraît tout naturel de rabattre un peu des prérogatives de la laïcité dans la construction d’une démocratie confrontée à ces religions.
C’est de bonne guerre pour les violons de l’orchestre que sont les parlementaires. La question principale pour eux est de rester populaire. Pour cela il convient de gommer les différences, oublier la laïcité et espérer que l’électeur en fera de même. Il est même utile de se dédouaner de la laïcité en poussant ostensiblement des candidats de religion musulmane dans des « carrières » de mandataires publics, au nom de la pluralité et de l’ouverture.
Quant aux bourgmestres la plupart ne peuvent même plus appliquer un minimum de règles laïques dans leur rapport avec certains citoyens sans passer pour des militants athées, voire des racistes.
Aujourd’hui la faute impardonnable, partagée par les dirigeants et l’opposition, c’est de soutenir l’idée que la religion musulmane n’a rien à voir avec Daech et ses crimes. Cette faute aurait le motif louable d’éviter l’amalgame qui aurait jeté de la suspicion sur l’ensemble de la collectivité musulmane. Cependant, cette idée est erronée et dangereuse, parce qu’elle s’oppose à une vérité et que cette vérité est bien perçue par beaucoup de gens.
Évidemment tous les musulmans ne sont pas des criminels. Ils sont presque à l’unanimité des gens honnêtes et respectables. Mais venir nous dire que leur religion n’est pas indirectement responsable des crimes et des meurtres que des exaltés commettent au nom d’Allah, c’est nier la violence des sources du coran et du prophète, comme la violence des guerriers de l’EI et notamment l’influence qu’ils ont sur des esprits fragiles et crédules.
C’est comme si un historien de la religion catholique dissociait de la foi chrétienne ceux qui en son nom brûlèrent et terrorisèrent des gens qui ne pensaient pas comme eux.
On peut comprendre la peur du soufisme et d’autres sectes extrémistes, mais, il n’y a pas de demi-vérités qui vaillent. Dans ce genre de mensonge, aller à l’encontre des faits, c’est aller au pire.
Les partis d’extrême gauche sont les plus remontés sur la poursuite de ce mensonge, traitant d’affreux bourgeois racistes tous ceux qui voient un rapport entre la religion et les crimes de Daech. On peut se demander pourquoi ? L’ultra droite s’en distingue en y impliquant tous les immigrés ! Ce faisant, elle seule fait du racisme.
Dans l’affaire des viols en série de la Saint-Sylvestre à Cologne, les violeurs et les voleurs étaient pour la plupart des demandeurs d’asile d’origine musulmane. Ce fait a été totalement occulté à gauche et à droite en raison du même aveuglement volontaire, y compris de la part des mouvements féministes. C’est ainsi que des philosophes se sont emparés du phénomène et de faits-divers, celui-ci s’est transformé en accusation de laxisme des autorités.

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Pourtant la quadrature n’en est pas une. Tout est simple quand on raisonne. La liberté est dans le respect des croyances, toute idéologie, toute profession de foi, toute manifestation de la pensée. Cette liberté ne peut être qu’individuelle. S’il est loisible à l’homme de croire en ce qu’il veut et de se joindre à d’autres possédant les mêmes convictions et croyances, qu’il lui soit bien signifié qu’il lui est interdit par la loi d’insister et soumettre les indifférents et les réticents à sa foi et ses croyances, par la violence ou l’autorité qu’il exerce sur eux.
De même, si sa foi religieuse va à l’encontre des lois citoyennes, le croyant doit s’y plier et l’autorité peut l’y contraindre.
La laïcité est en péril, parce que ceux qui devaient la défendre ne le font pas, autorités et partis politiques confondus. Ce faisant nos mandataires mentent et s’acharnent à défendre le mythe d’une religion exemplaire, confondant volontairement tout et n’importe quoi avec la morale.
Ces questions sont trop importantes pour cultiver l’ambiguïté, même si c’est pour préserver les chances d’une pédagogie adaptée à une multitude mal préparée à la laïcité.
On ne peut qu’être d’accord avec l’extrême gauche sur la catastrophe pour l’Homme qu’est l’économie capitaliste. On ne peut pas l’être sur les croyances, tant cette idée d’assembler les religions et la laïcité en mettant cette dernière au service des premières est fausse et irréaliste. On ne peut pas transiger sur le principe de la priorité de la laïcité dans nos assemblées et dans la vie citoyenne sur les religions et la foi des croyants. Il en va du devenir de l’Europe.

Commentaires

Bien d'accord avec toi, Richard!, ... sauf sur un point: le soufisme n'est pas une secte extrémiste. C'est même la seule facette de l'islam qui trouve à peu près grâce à mes yeux ...

Mon cher Michel tu as raison.
J'ai confondu le soufisme avec l'Islam radical, alors qu'il est son contraire.
Merci de me le rappeler.

L'auteur Sandrine Desse, dans son roman Charlie profané, livre une réflexion assez iintéressante à ce sujet:
" Les religions m’indifférent profondément. Il n’existe pour moi que des humains dont le droit essentiel est de vivre en pensant ce qu’ils veulent sans avoir à risquer leur vie pour ça. Et c’est ce que la laïcité avait presque réussi à accomplir. Aidé de la science, l’homme avait tué le merveilleux et la sagesse qui seule peut permettre le véritable vivre ensemble était enfin à portée de main. Et aujourd’hui, ce sursaut de délire mystique remet en cause des siècles de combat silencieux et sans violence. Tous les discours que nous pourrions faire pour inciter l’homme à la raison seraient inutiles. L’être humain a besoin de merveilleux autant que de nourriture. C’est la seule chose que la laïcité n’a pas pu lui fournir. C’est notre seule faiblesse."

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