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La fin de Weimar-bis ?

Oui, quoi… les élections régionales en Allemagne de ce dimanche 13 mars, on assiste à la percée d’une droite radicale. Que voulez-vous, les travailleurs et les petites gens se mêlent aux racistes de l’extrême droite de nos jours.
À qui la faute ?
Ceux qu’on n’écoutait pas après les élections se réfugiaient dans les partis de gauche. Ils avaient une chance qu’on dise pour eux leurs quatre vérités aux bourgeois établis. Et les partis de gauche ne s’en privaient pas. Les autres, les libéraux paternalistes et les cathos trop occupés par leurs patenôtres avaient tout, l’argent, le pouvoir, les journaux qu’ils contrôlaient.
Qu’est-ce qu’on voit aujourd’hui ? Des libéraux et des socialistes attachés à la fabrication d’un univers de fourmis, dans les mêmes conditions du rapport capital/ travail de l’idéologie de bazar que la gauche combattait, il y a trente ans.
C’est bien naturellement que le gros de la troupe reflue vers des horizons plus tranchés. Que les centristes déçus les rejoignent pour gonfler une extrême droite étonnée mais contente d’un apport inattendu, que voulez-vous qu’on y fasse ? Le radicalisme a la cote.
Dans la conjoncture actuelle, on ne se préoccupe pas encore de quel genre de radicalisme il s’agit. Malheureusement, une fois l’extrême droite au pouvoir, les électeurs s’apercevront qu’ils n’ont pas voté pour le bon radicalisme… que le leur, c’était celui de l’extrême gauche. Mais, ils ne le savaient pas. Oui, Nathalie, tu vas encore souffrir quelques temps. Mais rassure-toi, camarade, tu auras ton heure un jour.
Vous me direz, mais pourquoi vont-ils à l’extrême droite, plutôt qu’à l’extrême gauche ?
Là, je n’ai pas la réponse, à part ce que j’ai écrit à l’instant. Mais est-ce suffisant ?
Si j’étais Français et à titre personnel, je voterais pour Nathalie Arthaud de Lutte ouvrière, plutôt que de m’énamourer aux propos de Marine Le Pen pour le FN. En Allemagne, Die Linke et MLPD n’ont pas bénéficié du désamour à Angela Merkel, c’est l’AfD qui a raflé la mise.
Peut-être bien que l’extrême gauche est toujours victime de l’omerta des autres partis ligués contre elle au temps de la guerre froide et que, dans l’opinion des gens, Staline en ombre chinoise est toujours présent ?
Cinquante ans de propagande américaine anti URSS, ça paie toujours au temps de Poutine. Les esprits sont marqués pour un bout de temps encore.

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Les électeurs ralliés à l’extrême droite, en lisant le programme, voient que le libéralisme mondialisé y est fortement remis en question. Il y aurait même beaucoup à dire sur leur radicalisation : suppression de l’euro, fin de l’Europe en temps qu’Union et pour certains, dont le FN français, mise au pas des patrons sur les revendications à l’emploi et au salaire. C’est sans doute cela qui emballe les meurtris du système économique. Ils comptent pour rien l’autre face de l’extrême droite : le racisme, le nationalisme le plus étroit, l’exclusion et la destruction de la démocratie par le culte du chef. Alors qu’elle souffre déjà énormément dans le régime actuel.
L’Allemagne est même revenue un peu tard à l’extrême droite par rapport aux autres membres de l’UE, sans doute à cause de ses anciens démons et au souvenir cuisant de la guerre 40-45. Mais elle y revient, tant le pouvoir actuel même si l’action de Merkel vis-à-vis des réfugiés qu’elle a accueillis les bras ouverts, pour admirable soit-il d’humanité, a été le signal d’une fronde de la droite, d’un repli sur soi, dont on ne sait ce qui peut en sortir d’ignoble et de malsain.
L’actualité électorale allemande met en évidence que l’UE va subir de plus en plus de pressions. Les partis traditionnels, colonne vertébrale de l’Europe, répondent à ces pressions de manière désordonnée, comme une armée en déroute défendue par son arrière-garde. C’est qu’ils ont oublié qu’on ne pouvait pas faire passer l’Europe des affaires en oubliant l’Europe des gens.
L’Europe des peuples c’était une bonne idée. Celle du business est un désastre.
Les responsables du désastre sont encore au pouvoir en Belgique et ailleurs et c’est le pire de ce qui pouvait arriver : nous serons peut-être contraint un jour d’aider ce régime qui ne nous aime pas à le défendre d’un nouveau nazisme !

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