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Le massacre commence à l’école.

Si cette école, oui, l’école… de la communale à l’université, était moins sotte, moins orientée vers l’art de se faire du pognon, d’accommoder la jeunesse intelligente à ne pas trop se servir de son esprit pour accepter toutes les servitudes et intimer à l’autre, la cohorte d’immatures éternels, l’ordre de se plier aux conventions de la société d’apparence… si cette école avait laissé la bride sur le cou aux profs ouverts à ce que l’industrie trouve inutile, mais ce qui fait de nous des hommes et des femmes debout… si l’école n’avait pas vu mesdames Milquet, Fadila Laanan et Richard Miller se mêler de culture et d’enseignement, alors n’y aurait-il pas trop d’esprits bornés qui a défaut de mettre des mots sur leur colère ont appris par cœur les rudiments d’une variante d’une des nombreuses conneries religieuse, celle-là plus mortifère que les autres.
Enseigner quoi à cette jeunesse perdue d’avance… à cette jeunesse malheureuse dont on instrumentalise le malheur pour des tâches imbéciles, travaux « pour occuper » qui sont, jour après jour, comme les bégaiements d’un idiot de village… et qui finit souvent dans un CPAS ou sur le trottoir des grandes villes… cette jeunesse qu’on lâche après dix ans d’école obligatoire qui s’avère impuissante à donner le goût du beau et le sens du bon et qui erre inutile dans les coupe-gorges de la société de consommation où elle se fait hacher par les mariolles qui l’attendent au tournant d’une rue d’usines ?
Et cette autre jeunesse encore de familles ni riches ni pauvres, moyennes en tout, dont la médiocrité paisible remplit certains de leurs enfants de haine ? Comme l’école de la philosophie pratique et de l’art de vivre eût été peut-être salvatrice !
Et cette poésie qu’on méprise, cet art de dire qu’on réserve à des théâtres que la banlieue ignore ? Mais qui donc bousculant les marionnettes du morne théâtre osera enfin leur dire que la vie est un destin qui se clôt avec elle ?

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Nous n’avons choisi ni notre sexe, ni notre époque, ni notre culture, ni nos parents, ni les circonstances de notre venue au monde, ni notre apparence physique, ni notre couleur de peau.
Seules la raison et la liberté de l’esprit peuvent changer le cours de notre destin.
Tant que nous n’aurons pas pris conscience de cela, nous choisirons nos valeurs en fonction de la vision du monde par le regard des autres.
Que de génies non accomplis, de destins avortés dans des endroits de misère pour n’avoir pas compris cela !
Tant que n’importe quelle société imaginée par l’homme n’aura pas satisfait gratuitement aux besoins primaires de ses citoyens, la multitude verra son destin inaccompli.
L’école a pour mission de faire comprendre cela aux hommes du futur.
Elle n’a pas mission parmi les pires de ses ratages, le malheur de nous fabriquer des monstres.

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