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Théodore Dalrymple, tu connais ?

Charles Michel est un marrant. Ce type ne s’aperçoit jamais de rien au sein de sa majorité. Il n’entre en transe que lors d’un « dérapage » des syndicats ou des partis francophones qui ne font pas partie de son gouvernement.
Quand Jan Jambon dérape, Charles Michel regarde ailleurs. Au MR, lorsque ça devient trop gros, Michel fait un geste. Il se défait de Jacqueline Galant, parce qu’il n’a plus les moyens de faire autrement.
Ce fut douloureux, parce que la dame fut porte-flingue dans la guérilla Michel-Reynders et que le vainqueur lui devait bien une place de ministre.
Ça sent le gaz entre le CD&V et la N-VA en Flandre où il est question de se bien positionner aux yeux des électeurs. L’attitude de Michel est touchante. Il devient la nounou des deux partis. C’est tout juste s’il ne revendique pas l’emploi de conciliateur. Comme c’est en région, les pointus sont tatillons, il n’ose pas. On le voit alors faire des yeux d’amoureux chaque fois que son regard se pose sur ses ministres flamands, c’est comme un message envoyé à Kriss Peeters pour le CD&V, et un « mamour » dans le cou à l’adresse de Bart De Wever, quand il se penche vers Jan Hambon à la commission de la Chambre, pour lui glisser quelques douceurs à l’oreille.
Avec Alexandre De Croo, c’est différent. Ils sont cousins de partis. Leurs pères les ont propulsés là où ils sont et ils ont joué « à qui sera premier ministre le premier ». Alexandre a bien une petite jalousie enfouie dans son égo, mais ce n’est pas grave. Son tour viendra.
Sauf que le peuple n’est pas content de ces simagrées et qu’il a conscience que le chef de l’exécutif se fout carrément de savoir comment on vit avec mille euros par mois.
Et pendant ce temps, la Suédoise retourne à son nom initial : la Kamikaze !... mais pas sous la pression du gentil Di Rupo, mais plutôt sous celle des deux champions de la Flandre éternelle.
C’est le clash entre le CD&V et la N-VA à propos des nouveaux arrivants.
Wouter Beke, le président du CD&V, reproche à la ministre de l’Intégration Liesbeth Homans sa flamanditude « d’abord nous, les autres ensuite ». Ici, il ne s’agit plus des Bruxellois, ni des Wallons, ce qui aurait été de la routine, mais de l’immigration. Et là, on ne rit plus. Le fonds de commerce de l’un et l’autre parti dispose des paquets de voix à qui sait les prendre. L’opinion en Flandre rejoint l’opinion wallonne : buiten la couscousserie !
La N-VA boit du petit lait, son message traverse facile les comprenettes embrumées. Le CD&V patine dans l’in fine d’un Limbourgeois bilingue qui aurait bandé jadis pour Joëlle Milquet. Liesbeth Homans raille Wouter Beke, ce petit curé de campagne qui soigne ses boutons à la branlette hygiénique.
De son bureau sacristie, Wouter réplique sèchement « on peut à nouveau lire le discours tenu ces dernières semaines par la N-VA dans l’article d’opinion de la ministre Liesbeth Homans. Nous devons engager un vrai débat sur la pertinence de ces propos ».
Il en ressort du tapage que la N-VA est sur une pente raciste « ce qui est tout à fait opposé à notre manière idéologique de voir les choses. Et nous tenons à être très précis sur ce point. »
Puis, Wouter se lâche, le voilà-t-il pas qu’il cite Theodore Dalrymple, que personne ne connaît hormis l’ancienne clientèle de ce médecin retraité et deux ou trois gazettes du bien parler le moedertaal.
Traiter Liesbeth de Théodore, vous vous rendez compte ! Charles Michel risque de perdre sa place avec ces gamineries.

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Homans Liesbeth se gausse. Elle veut bien débattre sur le « Wir Schaffen Das » d’Angela Merkel avec Wouter. Angela a jeté l’éponge. Le trop plein de réfugiés a fait basculer les Lands dans la rébellion. Wouter préfère un affrontement par communiqués, plutôt que s’asseoir sur un casque à pointe à la télé, devant la flamboyante Liesbeth.
Charles Michel est comme le caniche de la maison qui voit ses deux maîtres se taper dessus. Son petit cœur se déchire. Le peuple attend toujours qu’il s’explique sur les cinq gouvernements, risées du monde entier, la déglingue du chômeur cohabitant et l’art de vivre avec moins de 1.000 € par mois.
On risque d’attendre longtemps.
À part ça, on peut vous donner des nouvelles du petit Chastel, si ça vous dit ?
Il va bien. Il profite. Il ne fait plus pharmacien. Il a remis son officine. Il apprend aux autres MR l’art de dorer la pilule.
Tout roule, quoi…

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