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Garçon un PILS !

Bart De Wever a bien décrit les gardiens de prison en grève, mais c’était pour lui-même. Le tableau qu’il en donne lui va comme un gant. En se repliant sur la Flandre nationaliste et droitière, il veut « revenir dans le passé », sa conception libérale le place toujours sous l’ancien régime. Il a choisi le métier de fort en gueule parce qu’il y abat peu de travail et qu’il gagne plus que la plupart de ses admirateurs. Il refuse toutes les économies dans ses emplois et toutes les réformes qui seraient de nature à diminuer ses prérogatives.
Il a ensuite chargé les syndicats, inconsciemment il pensait à la N-VA : « Je trouve incroyablement cynique que la N-VA (les syndicats) prétend protéger les faibles. Les détenus, on les laisse pourrir dans des circonstances incroyables. Sans parler de la casse au ministre de la Justice. Quand vous voyez cela, certains ministres N-VA (gardiens) sont du mauvais côté de la cellule. »
Charles Michel devait rattraper le coup et montrer à son aile flamendo-flamande qu’il était à la hauteur.
Jusqu’ici seuls les bénéficiaires âgés de moins de 25 ans devaient souscrire à un projet individualisé d’intégration sociale (PIIS). Tous doivent désormais y souscrire, y compris les réfugiés reconnus et les bénéficiaires de la protection subsidiaire.
Comme il n’y a rien de prévu de techniquement valable pour former efficacement à un métier susceptible de tirer d’affaire, bonsoir pour les galères que ce gouvernement prépare pour toutes les catégories d’âge dans le cadre de cette aide des dérivés du CPAS. .
Un qui n’en rate aucune derrière son maître, c’est bien Willy Borsus. On lit dans les gazettes ce dont ce philosophe des boutiquiers de droite est capable. «Il s’agit de guider et d’accompagner des personnes souvent fragilisées, bien évidemment pas de les punir». Et ce ministre de l’intégration compte sur qui pour cette mission ?
C’est ici que Borsus tente de calmer De Wever. Parmi les contraintes qui s’imposent dorénavant aux bénéficiaires du RIS figurent le suivi de cours de langue (le néerlandais en priorité puisque la Flandre est soi-disant à court de main-d’œuvre).
On voit le genre. Comme peu de places sont possibles dans les écoles d’apprentissage, le pouvoir d’un CPAS de faire « cavaler » son demandeur dans un établissement au diable-vauvert est grand, réduisant d’autant les heures au cours desquelles le bénéficiaire peut se présenter chez un éventuel employeur.
Gonflé comme il n’est pas permis, Borsus pense que l’objectif est de rendre le bénéficiaire plus autonome dans ses démarches de manière à aider à le réinsérer dans la société. Une «marge d’appréciation» est laissée aux CPAS qui peuvent constater, par décision motivée, l’"impossibilité» ou le «caractère inopportun» de conclure un PIIS pour des «raisons spécifiques», a précisé le ministre MR.

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Bien entendu tout ça c’est du bidon, le but est de dégraisser la pâtée qui a vu monter la sauce avec les lois de Di Rupo en matière de chômage que Charles Michel s’est empressé de mettre en pratique.
En clair, trois évaluations devront avoir lieu par an avec le bénéficiaire pour assurer le suivi de son projet. En cas de non respect des engagements, des sanctions peuvent être prises rapidement, allant de la suspension du RIS d’un mois maximum (jusqu’à trois mois maximum en cas de récidive). Un sursis est également possible comme épée de Damoclès.
Et voilà comme on maquille cette nouvelle petite saloperie soi-disant pour lutter contre la misère en offre « généreuse » ! L’option d’un service obligatoire avait circulé lors des négociations relatives à la mise en place du gouvernement Michel.
Ce beau projet ne pourra pas non plus entraver les démarches que doit produire le bénéficiaire censé rester disponible sur le marché du travail, a rappelé Mme Sleurs, l’autre « ange de miséricorde du gouvernement ».
Ben voyons !
Le ministre Borsus a souligné que la réforme répondait à l’augmentation du nombre de bénéficiaires du RIS. Selon une estimation, on attend 38.910 nouveaux dossiers pour 2017. Ceux-ci devront donc obligatoirement bénéficier d’un projet individualisé d’intégration sociale.
Vous voyez d’ici la combine ?
Si après ça, Bart De Wever n’est pas content !

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