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Le journal La Meuse à charge et décharge.

C’est la Meuse qui nous le dévoile. O.D. le psychothérapeute de Véronique Pirotton (l’épouse Wesphael qui trouva une fin tragique dans un hôtel d’Ostende) est aussi un homme galant à défaut d’être un galant homme.
Voilà qui va rameuter les foules au futur procès à Mons du citoyen Wesphael, le mari soupçonné du meurtre de la dite épouse, muse d’O.D. et de quelques autres.
Les temps sont difficiles. La Meuse sait y faire pour rameuter le lecteur.
Il n’est pas difficile de démêler parmi les psy liégeois l’identité exacte d’O.D. et ainsi de tout savoir de quelqu’un qui, en principe, n’était pas à Ostende le jour du drame. La Meuse n’est tout de même pas là pour faire dans la délicatesse.
Les écrivains rentrés font des amants qui écrivent. O.D. est abondant comme Ponson du Terrail, mais en plus grivois, enfin c’est l’avis d’un pigiste.
Malgré l’enthousiasme de La Meuse sur la qualité du style, à mon sens O.D. ne vaut pas Sade, même pas Restif de la Bretonne, ni Bataille, ni tous ceux qui se sont mis à la branlette intellectuelle pour faire plaisir aux lecteurs. C’est entre le porno et l’érotisme, l’histoire d’une malheureuse Alice pour Closer.
Même si l’épistolier devait être pour quelque chose dans le vague à l’âme de la dame, depuis qu’on fait parler la mémoire des ordinateurs, leurs défunts propriétaires ressuscitent, si l’on peut dire. C’est une aubaine pour La Meuse.
Voilà ce pauvre O.D. placé sur la sellette à côté du mari.
Que le cabinet du psy ne désemplisse plus de patientes énamourées de la plume enflammée de ce sous-divin marquis de Sade, le mérite en revient au journal.
La Meuse n’a cure des réputations. Ce qui l’intéresse, c’est tirer quinze cents exemplaires de plus.
Il est vrai que tout finit par être vu sous l’angle d’une bonne ou d’une mauvaise affaire commerciale. Comme dirait un avocat attardé au guichet d’un greffe à propos de la volage Véronique : il vaut mieux être plusieurs sur une bonne affaire, que tout seul sur une mauvaise.
Déjà les imaginatifs laissent aller leurs pensées vagabondes sur le corps si bien détaillé par O.D. Peut-être même l’amant thérapeute a-t-il signé pour une parution rose aux éditions Rossel de sa correspondance, sous le pseudonyme de Choderlos du Laveu. Grâce à son lancement par le journal liégeois, on pourrait tirer à 4.000 pour commencer.
Reste de tout cela une information utile. Si tous les psychothérapeutes ne sont pas des cochons, ils n’en sont pas moins hommes. Et quand on est belle à damner un saint, on ne va pas croiser et décroiser les jambes dans un cabinet comme dans « Basic Instinct », même quand on n’est pas Sharon Stone. Il en est même dans le métier qui préfèrent les laides, elles compensent souvent leur difficile image par des enthousiasmes secrets qui font le bonheur d’un psy. Véronique était loin d’être laide. Elle avait quelque chose d’apeuré dans le regard, un peu à la Maïtena Biraben, qui font craquer les dominants.
Et puis, c’est bien une idée de notre temps que de s’en aller raconter ses petites affaires à quelqu’un qui a les siennes aussi. Avant, c’était chez le curé. Comme on sait leur goût pour la jeunesse, après trente ans on ne pouvait rien craindre. Mais chez un psy ? Un homme qu’on ne connaît pas plus que ça, qui est parfois un pervers, sinon quelqu’un qui côtoie la perversion tous les jours autant que le malheur d’être, que voulez-vous, par zèle et mise en condition, comme le Tartuffe, ils n’en sont pas moins hommes !
Une question me taraude l’esprit, il me tarde de la poser au préposé de la Meuse, quand une dépressive reprend du goût à la vie en faisant l’amour avec son doctorant sur le divan freudien, l’homme de l’art exige-t-il qu’elle paie sa consultation ?
Ce n’est pas donné ces entretiens-là, minimum 75 euros ! Soit vingt-cinq de plus qu’une occasionnelle de la rue Cathédrale !
Si l’O.D. bien aimé de ses déprimées, se faisait rembourser ses prestations, pourquoi ne s’est-il pas fait gynécologue pour se faire des couilles en or ? Entrer dans le vif du sujet et ne pas perdre son temps en fioritures langagières, c’est mieux, non ?

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La Meuse devrait enquêter sur les professions ambivalentes et ambigües. Autre exemple, un proctologue est-il quelque part attiré par la jaquette ?
Si un lecteur de ce blog demande une consultation chez une psychologue pas farouche et bien roulée, combien devra-t-il lui faire payer sa prestation ?
Voilà toutes sortes de questions qui intéressent les abonnés du journal.
Tous souhaitent que La Meuse n’y reste pas insensible.

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