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Sortir du bunker américain…

Nous vivons un début d’année passionnant en politique internationale. Les élections vont se suivre de façon quasiment ininterrompue jusqu’au point d’orgue qui sera l’élection allemande au dernier trimestre 2017.
En politique intérieure, Élio Di Rupo dans sa dernière interview a résumé ce qu’une grande partie des citoyens pense du gouvernement Michel : absence d’une politique réelle de relance, mais présence d’une volonté de « casser » du social sous prétexte d’aider à la relance qui n’existe pas ; faiblesse de la représentativité francophone au sein du gouvernement d’où un déséquilibre qui prépare de nouvelles initiatives de la N-VA en matière communautaire pour la prochaine législative. Pour le dire autrement, c’est un gouvernement ni chèvre, ni chou qui restera dans l’histoire comme celui qui aura permis à la chèvre flamande de manger le chou wallon, dès que les électeurs auront fait sortir les caprins de l’étable.
À l’international, Trump inquiète. On est dans un flou diplomatique. Il casse des codes qui régissent la diplomatie depuis des décennies, ce qui ne serait pas une mauvaise chose si l’on tient compte que les chemises blanches de Reynders et De Decker à pointes de col quasiment à l’horizontale, on n’en veut plus. Mais, Trump n’est peut-être qu’un agent dormant de la Russie impériale que Poutine aurait réveillé ?
Il faut vite établir un tableau exact de ce que l’Amérique trumpérisée pourrait avoir comme conséquences sur l’Europe. Ce n’est pas un américanolâtre comme Charles Michel qui pourrait avoir de la lucidité en la matière.
Si l’industriel qui gît en Trump prend le dessus, alors l’Europe sera mangée, au mieux en sous-traitance. Revenir sur un fait : l’élection de Donald Trump, comme une calamité venant s’ajouter aux calamités naturelles ne sert à rien. L’Europe est un ventre gras sans défense. Optons de nous caparaçonner, reprenons de l’OTAN ce qui nous appartient et fondons un moyen de défendre l’Europe tout à fait européen.
C’est la seule façon que nous ayons de retrouver un esprit européen avec un espace du même nom, défendu en-dehors et à ses frontières par des Européens.

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Du coup, les formules de libre-échange, chères aux libéraux, seront naturellement clivées à notre avantage, puisque l’Europe une des plus grandes puissances industrielles mondiales est une naine qui n’a même pas un soldat à elle dans un univers de brutes, et je suis le premier à le regretter, mais il vaut mieux des divisions blindées, à des divisions tout court.
L’exemple de la Russie à notre porte et qui se fiche comme d’une guigne des admonestations que nous lui faisons à propos de l’Ukraine (1), de sa manière d’avoir bombardé Alep, de se passer de nous pour arranger avec la Turquie une politique nouvelle autour du bassin méditerranéen, devrait nous convaincre de notre faiblesse militaire et, ce faisant, de notre peu de crédibilité avec notre arsenal de mesures économiques.
Et ce n’est pas un va-t-en-guerre qui le dit, mais quelqu’un qui voit venir la gifle sans pouvoir l’éviter.
Les ronds-de-jambe ridicule de Reynders n’y feront rien, Juncker, l’évadé fiscal du Luxembourg ; non plus. Pour changer de stratégie vis à vis de la Russie et des autres pays du monde, après le retrait de l’Angleterre de l’Europe, 2017 est l’année clé.
Et le social dans tout cela ?
C’est tellement en-dessous de tout en Belgique, avec Goblet qui attend la quille pour la FGTB, franchement la réplique se fait attendre. Le MR rend la N-VA heureuse. C’est la politique du striptease, avec Miss Demir. On en est là.
À 56 jours des élections en France, la gauche donne des signes qu’elle ne se réconciliera pas. Benoît Hamon et Mélenchon n’ont pas le même programme. Le Parti de gauche peut-il faire cause commune avec un PS qui conserverait la droite hollandaise en son sein ?
Que vont faire les électeurs de gauche au second tour, quand ils n’auront plus un de leurs deux champions à opposer à Marine Le Pen ?
Marine Le Pen opposée à Fillon ou a Macron, si un tel dilemme m’était donné, je me demande si je ne m’abstiendrais pas d’aller voter ? Plafond de verre tant qu’on veut, une gauche qui n’est plus dans le coup, se déplacer pour une démocratie qui fout le camp, est-ce que ça vaut la peine ?
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1. À propos de nos sanctions économiques vis-à-vis de la Russie, il faut savoir que les produits européens transitent par l’Ukraine avant de se retrouver en Russie sans acquitter de droits.

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