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Le droit du porteplume.

En France, les deux candidats de droite Marine Le Pen et François Fillon, empêtrés dans des affaires d’argent, espèrent sortir du trou en accusant le pouvoir, la justice et la presse complaisante.
Ce serait peut-être l’occasion de défendre la presse tant française que belge, moi qui ai si souvent vilipendé l’une et l’autre. Elles défendaient leur point de vue que je ne partageais pas. J’ai laissé entendre qu’il n’était pas le leur, mais celui de leurs patrons.
Qu’est-ce que j’en savais ?
En France, le pénélopegate a été expliqué d’une façon objective dans les journaux d’opinion et a permis aux lecteurs de se faire une opinion, même ceux qui ne sont pas lecteurs du Canard Enchaîné. C’est donc que la presse en a parlé, même si la presse de droite joue plus sur la présomption d’innocence qu’à gauche. Quant à Marine Le Pen qui semble exonérée de toute critique par ses supporters, un peu comme ceux de Fillon, moins nombreux il est vrai, on ne pourra pas dire le jour de l’élection, qu’on ne savait pas.
Je suis plus réservé sur la presse belge. Les journalistes français ont tendance à joindre aux événements des commentaires et une opinion qu’on est loin de retrouver dans la presse belge, sinon celle, justement, que défendrait toute personne installée dans le système et bien à droite.
– Nous ne sommes pas une presse d’opinion.
Serait-ce que l’emploi étant plus rare en Belgique et la sélection plus féroce, il va de soi que ceux qui gagnent leur pain en écrivant sont farouchement de droite, conformes à l’esprit du journal, entendez par là l’esprit du patron ?
Je le pensais, je ne le pense plus.
Nous n’avons pas la même opinion, c’est tout. Je fais partie d’une minorité dont l’expression est plus difficile, parce qu’elle ne reflète pas l’opinion la plus répandue.
Qu’est-ce qui me permet d’affirmer que le professionnel pense comme son patron ?
Vous avez des personnes, Emmanuelle Praet par exemple, qui sont encore plus à droite que leur patron, même que la chroniqueuse est un vrai problème de conscience pour la droite belge !
Les journalistes ne sont pas les relais du Système, comme la justice n’est pas celle du gouvernement.
Si certains journalistes sont devenus des amis presque intimes de l’establishment politique et industriel, n'est-ce pas le cas dans tous les milieux professionnels, des milieux sportifs, des milieux de l’art ? Le tout est de s’assurer que des affinités personnelles n’oblitèrent pas le désir de rester dans le pluralisme démocratique.
C’est surtout au niveau local que se voient les amitiés douteuses. Peut-on dire qu’un échevin de la culture favorise toujours les mêmes dans des prix ou des subventions, avec l’accord du quatrième pouvoir qu’est la presse ? Tout le monde doit avoir un espace où se faire entendre, comment se fait-il que certains ne peuvent se faire entendre nulle part ?
Dans l’esprit du système, la chronique que j’ai écrite hier ne vaut pas un rond. Aucun des éditeurs de journaux ne confierait une rubrique à un type de mon espèce. Et c’est un peu la raison pour laquelle la presse tourne à l’idée unique, à la fadeur généralisée et à l’ennui profond qui en est la résultante.
Internet vient sauver la mise. Louis Michel se plaignait de ne pas gagner assez. Tenir une rubrique comme celle-ci rapporte que dalle. Qui travaillerait jusque tard dans la nuit pour rien ? Certes pas Louis Michel.

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Vous me direz, personne ne me dit d’écrire. Peut-être même que je casse les couilles à tout le monde. Certes… Louis Michel aussi. Ce qui ne l’empêche pas de s’accrocher. Lui, c’est pour le pognon, moi, c’est pour tout ce qu’on veut, sauf pour ça.
Internet est cet outil nouveau qui démocratise la parole et la rend audible par tous.
Le plus grand nombre peut être touché. L’effet de masse est souvent bien supérieur à la diffusion d’un journal comme La Meuse ou Le Soir. Nous atteignons presque à la diffusion totale des idées.
Du coup, ceux qui gagnent (mal) leur vie en écrivant dans les journaux ne devraient plus être des cibles et des ennemis, mais des « collègues » pour ceux qui ne gagnent rien du tout pour le même résultat. Cet altruisme devrait être médité par Louis Michel.
Internet ouvre le champ dans trois domaines : les faits, leur philosophie, le devenir d’une société confrontée aux deux premiers… et peut-être une petite quatrième, le droit d’en rire !

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