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D’une triste fin à un début troublé.

Il y a quelque chose d’ignoble dans le chef de ceux qui préconisent l’assainissement des finances publiques par la suppression de quelques maigres avantages dans la population, les bas salaires et les embûches que doivent surmonter les chômeurs pour conserver leurs droits.
Parce qu’ils sont tous des intellectuels ou presque, qu’ils ont réussi et qu’ils seraient tout à fait incapables de vivre avec 1.000 € par mois, somme déjà considérable pour beaucoup.
Ils sont ignobles, par comparaison avec des électeurs qui leur ont fait confiance et qui, à cause d’eux, vont se retrouver en-dessous du seuil de pauvreté.
Ils le sont davantage si l’on considère que ces mêmes barons de parti ne se contentent pas de gagner cinq à six fois le salaire d’un bon ouvrier, ils s’adjoignent des à-côtés non négligeables qui les propulsent hors catégorie et dans des situations analogues à certains bénéficiaires de rentes au privé.
Il est vrai que ces derniers à qui on ne demande rien, sont rarement inquiétés pour ce qu’ils gagnent, quand bien même ils arrondiraient leurs fins de mois en plaçant de fortes sommes dans des paradis fiscaux.
Le public n’a pas prise sur eux, c’est dans le système. Malgré tous leurs avantages, les partis de pouvoir, les libéraux en tête, leur concèdent encore un personnel réduit dans la chasse de leurs mille et une manières de se débarrasser d’impôts qu’ils jugent excessifs, de grandes facilités pour recouvrer les taxes de ce qu’ils ont soustrait au fisc et que par maladresse de leur part, les valises de billets de banque qui transitent finissent par atterrir dans des services de douane ou dans les erreurs comptables des sociétés.
Tout, mais vraiment tout, sépare à présent le public en général et ces particuliers des banques ou des parlements. Cette cassure est évidente et vient encore de s’exprimer dans le dernier vote en France, laissant à Macron un pouvoir confisqué par une classe d’intellectuels éduqués pour faire la loi et attribuer au nom de tous, ce qui n’existe qu’en eux-mêmes.
En ce sens, la situation en Belgique est pire, puisque seulement le PTB et certains écologistes offrent une réelle issue de secours à cette indéniable séquestration de la démocratie.
Cinq ans d’avance sur la Wallonie pour la Flandre, à considérer le seul classique conformisme de l’économie mondialisée et cinq ans de retard sur la Wallonie, à considérer le côté artificiel de cette économie et le sentiment qu’elle ne pourra déboucher que sur des désastres.
Pour le reste, on ne voit pas comment, dans les structures libérales actuelles, les cadres des partis aux postes clés par roulement, une nouvelle force politique serait capable de débloquer la démocratie.

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L’élection de Macron est aussi un avertissement pour la Belgique, c’est aussi une expérience qui ne dit rien qui vaille pour les travailleurs et la population des rues.
Nous sommes peut-être beaucoup plus près qu’on ne l’imagine d’un clash fatal de la démocratie.

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