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La misère en 2017.

En principe, les ministres sont dans la même combine et se partagent avec le premier ministre l’ensemble des mesures que Charles Michel propose.
Mais, il y en a au moins trois qui ont une part plus grande dans le sort réservé aux gens les plus modestes, le ministre Bacquelaine, responsable de la politique des pensions, Kriss Peeters, du travail et Maggie De Block de la santé publique.
S’ils ne sont que collégialement impliqués dans tout le programme budgétaire, ils le sont directement dans leur domaine. Leur mission est de fournir des projets d’économie. Les trois sont donc au premier chef les auteurs des diminutions de pension par le biais d’un nouveau calcul des années de carrière, d’organiser le chômage au détriment des chômeurs et de rembourser les soins et les médicaments, sur un nouveau mode défavorable.
Michel junior et Sophie Wilmès, ministre du Budget, chargée de la Loterie nationale (faut pas chercher à comprendre, c’est du belge), distribuent des enveloppes à chaque ministre. Des trois tenus à l’œil, forcément Charles Michel n’en a rien à foutre des miséreux, des vieux et des malades dont ils ont la responsabilité morale, au lieu d’en remettre, il enlève une couche chaque année. Les trois guignols au lieu de protester font avec ce qu’on leur donne, comme se sont des vicieux, les cris dans les chaumières les excitent.
C’est-à-dire qu’ils agissent selon leur sensibilité à favoriser ou défavoriser dans le domaine social. Le sans travail sera bientôt nanti d’un label « produit de luxe », s’il parvient à être indemnisé.
Comme les trois loustics ne sont pas de gauche, ils établissent une meilleure relation sociale dans ce qu’il reste des classes moyennes inférieures, au détriment des travailleurs-chômeurs ou des chômeurs-travailleurs, puisque les deux situations sont devenues inséparables et complémentaires.
Ils ne s’en sont pas privés.
Alors qu’ils justifient l’hallucinante réalité, nos deux médecins et l’avocat fiscaliste, restent sourds aux cris de la rue. Je les vois bien, moi, les gens de plus en plus nombreux, sur les trottoirs, dormir dans les encoignures. Des jeunes et des moins jeunes – pas tous drogués, pas tous alcooliques – tendre la main pour manger au moins une fois de la journée.
Demandez aux anciens, s’ils ont connu dans leur jeunesse une telle presse de gens au bout de tout, dans un environnement si tendu, que c’est à peine si on les remarque ?
Quand on n’a pas d’argent à offrir aux pauvres, il vaut mieux la fermer. Quand on leur parle d’autre chose que d’argent, par exemple de pensions à points, d’un chômage qui n’est pas éternel et qu’il faudra bien un jour dormir dans la rue, du coût d’une prothèse dentaire et d’une augmentation de l’assurance hospitalisation, ils s’en foutent.
Ils se contrefoutent, même si pour certains c’est un sauvetage momentané, des dortoirs communs, de la soupe chaude du soir, pour une somme dérisoire.
Ils s’en foutent parce qu’on les trompe et que dans l’immédiat quand on n’a plus les moyens de payer son loyer, qu’on a une femme et des petits enfants en responsabilité de les protéger et qu’on ne peut plus le faire, ils n’en ont même plus rien à battre de savoir que les trois guignols pensent à eux et qu’ils vont « officiellement » trouver une solution. Ils savent bien qu’ils n’en trouveront pas.
C’est tout de suite la solution, la semaine suivante, c’est trop tard. #lavoixdessanspapier.
Ils peuvent courir au CPAS. Vous connaissez l’assistance publique pour dire cela ? Moi qui vous en parle, je ne sais pas comment ça fonctionne et, surtout, si ça fonctionne tout de suite et pour tout le monde, sans rechigner. Il faut croire que non, puisqu’il y a plus de gens dans la rue, et qu’il n’y en a jamais eu tant.
Oui, les pauvres sont des égoïstes, tout rapetissés sous des sales couvertures à même les trottoirs. Vous ne le seriez-pas, vous, égoïstes, à défendre ce qui vous reste de la vie d’avant ? Ne l’êtes-vous pas déjà à vous agripper à des choses inutiles, parfois ?
Ils ne nous aiment pas et ils ont bien raison. Nous nous détournons d’eux souvent en dissimulant mal une moue de dégout. Nous nous disons, à compter les canettes par terre, qu’ils ne veulent pas vraiment s’en sortir, sinon, ils cesseraient de boire et chercheraient du travail. (Entendu dans la rue)
Certains passants justifient les restrictions de nos trois saltimbanques d’État !
C’est une idée bourgeoise, celle de quelqu’un qui ne s’est jamais trouvé dans une situation pareille. Voilà qui ne risque pas de m’arriver susurrent-ils, ravis d’être aussi intelligents.
Bien sûr, les pauvres disent des horreurs et nous considèrent comme de sacrés dégueulasses sans faire de distinction. Laissez traîner une oreille et soyez attentifs à ce qu’ils disent.
Si par hasard, quelqu’un ou quelqu’une d’entre eux me crachait dessus, je trouverais cela mérité, même si ce crachat était plus pour Bacquelaine, De Block, Peeters ou n’importe quel ministre.
Je l’aurais mérité, parce que je suis coresponsable d’une société dont la finalité m’échappe de plus en plus.

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