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La terre est à tout le monde...

...pas sûr !

Les occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ont raison de ne pas crier victoire trop vite.
À peine Édouard Philippe avait-il terminé son speech renonçant de créer un aérodrome sur le site, que les journalistes se sont rués sur cet abandon pour dauber, presque tous, sur les zadistes, des parasites qui occupent le bocage, certains depuis une dizaine, d’années de façon illégale.
On a droit à la réaction de l’appareil contre les marginaux. Cette marginalité là inquiète, parce qu’elle foule aux pieds le sacro saint droit à la propriété. En réalité Notre-Dame-des-Landes n’appartient à personne, justement il faut y mettre un terme et retrouver les formes juridiques d’un droit à posséder.
Les zadistes ne suivent aucune des règles qui depuis l’ère industrielle colonisent les populations pour en faire des travailleurs obligatoires, sous peine de déchoir. Ils vivent libres et indépendants ce qui nuit aux formes de vie qu’entendent les « classes moyennes » à cheval sur leur travail et le travail des autres. Leurs actions sont réfléchies et leurs arguments sont loin des personnages que l’on voudrait qu’ils soient, à savoir des anarchistes, des casseurs, des brutes douées d’une grande faculté de nuire à autrui. C’est gênant, il y a parmi eux des philosophes, des citoyens intelligents qui en ont assez de cette société de consommation. Ils ont décidé de vivre autrement. C’est ainsi qu’il n’y a pas de chef à la Zad de Notre-Dame-des-Landes. Voilà qui dérange tout le monde !
C’est cela que les journalistes combattent en parfaite harmonie avec les partis traditionnels et le gouvernement français. Il ne faut absolument pas que les zadistes imaginent et mettent en pratique un avenir alternatif pour ces terres.
Il en va de l’ordre économique libéral.
Vous vous rendez compte de l’effet possible sur les populations si on laissait faire l’essai d’une autre vie que celle que le système a décidée pour nous, et que cet essai réussisse !
Les zadistes, un peu plus de deux cents, comptent sur le soutien des paysans locaux opposés au projet de l’aérodrome, avec qui ils ont un pacte, selon lequel les agriculteurs cultiveront librement leurs terres, loin de toute collectivisation, et que les nouveaux habitants maintiendront leurs cabanes et autres yourtes.
Voilà qui est un autre danger pour les économistes mondialisés à la sauce américaine : des agriculteurs vivant « à l’ancienne » sur de petites exploitations, revenant à une agriculture saine et sans pesticide, en osmose avec des marginaux élevant leurs enfants dans des yourtes !
On imagine la colère des coopératives suceuses de sang, établissant les prix et faisant la loi partout où il y a un brin d’herbe à exploiter !
On est loin des fermes à mille vaches et de l’enfermement animal pour cause d‘exploitation intensive ! Pour qui l’Homo-économicus libéral se prend-il de prospérer sur la souffrance animale ?
Vous voyez d’ici le ravage le jour où une majorité de parents décideraient de ne plus donner à leurs enfants de la nourriture et du lait produits chez Nestlé et vendus à Carrefour !
Cette société aussi corrompue soit-elle, aussi mercantile qu’il se puisse être, a des ressources qu’elle sait mettre en commun quand ses intérêts vitaux (qui ne sont pas les mêmes que ceux de la population) sont en jeu. Ces malotrus de la ZAD vont la sentir passer !

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Aussi, que les zadistes se méfient, le gouvernement français pourrait très bien revenir à une logique répressive dès la fin de la trêve programmée en mars. Une pression énorme des patrons et d’aménageurs des territoires est déjà en action dans les gazettes, avec l’appui des meilleurs éditorialistes du journal « Le Monde » et des autres grands quotidiens. Certains, plus ardents que d’autres, n’ont pas attendu les sonneries de cors de l’hallali, pour traiter les zadistes de voyous, comme Éric Naulleau, l’estafette dans l’audio visuel d’Éric Zemmour, Guillaume Roquette, Bruno Jeudy, etc.
Les habitants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ne sont pas au bout de leur peine. Il se pourrait même que débutât pour eux un nouveau chemin de croix. Ils voient déferler des hordes de journalistes, depuis l’annonce de Philippe. « Tous nous demandent si on a des caches d’armes…» assure un habitant effaré de ce qu’il pense être une provocation. Ah ! si les zadistes avaient des kalachnikovs sous les fagots de l’hiver, comme Macron aurait plaisir à y envoyer des chars !
En attendant que les occupants des terres qui n’ont pas l’instinct du propriétaire soient bannis des lieux, peut-être que Hulot fera quelque chose pour concilier l’inconciliable ?
1225 hectares de zone marécageuse sans grand intérêt pour la haute finance est en train de devenir aussi « vital » que les clos de grands crus classés de Bourgogne.
C’est curieux, non ?

Commentaires

Crois-tu qu'on nous acceuillerait en Belgique? Mais evidemment. Il suffirait de dire qu'ils vont créer une république indépendante sur le modèle catalan, et la NVA les accueillera à bras ouvert ...

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