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C’est aussi du belge !...

On peut se demander ce qui pousse un richissime citoyen belge à optimiser au maximum sa déclaration d’impôt et à soustraire de même ses capitaux en placement indirect à l’étranger ?
S’il jouait le jeu de la démocratie et s’il restait honnête avec lui-même, avant de tromper le fisc, serait-il réduit à la mendicité pour autant ? Ce n’est pourtant pas la nécessité !
Non, bien sûr, sa fortune s’accroîtrait encore, moins fortement qu’en trichant et usant de tous les stratagèmes, il est vrai, mais elle ne serait pas sur la mauvaise pente.
Alors, qu’est-ce qui motive le richissime citoyen ?
À cela certains répondront qu’on n’est pas riche sans quelques aptitudes, l’appât du gain, la propension de prendre les pauvres pour des cons et cette absence réelle de sensibilité qui fait que du malheur des autres, on cherche avant tout à en tirer profit. Le sentiment de classe d’en faire plus que les pauvres pour remplir les coffres de l’État est un état d'esprit, mais qui n'est pas propre aux richissimes, une grande partie des classes moyenne le partage avec la clientèle du MR !
Ceci est également valable pour les richissimes de naissance. Ce qui revient à dire que nous avons à peu près tous une propension à nous sucrer au détriment des autres et que ce serait la nécessité, la philosophie et la morale qui nous détermineraient à penser le contraire.
De là à dire que les pauvres ont le sens moral plus développé que les riches, ce serait le départ d’un autre débat. Ils ont de toute manière une expérience de la pauvreté que les riches n’ont pas et qui fait défaut aussi dans les couches moyennes et politiques de l’organisation sociale de ce pays.
Est-ce que tous les riches sont des salauds ?
C’est une question que je me suis posée dans ma jeunesse. Aujourd’hui, je navigue dans la nuance. Tous les riches ne sont pas des salauds, mais tous ont une fausse idée de l’honnêteté et une propension à devenir malhonnêtes.
Sur les cent familles les plus riches de Belgique, 60 % d'entre elles ont créé au moins une société au Grand-Duché du Luxembourg, rapportent Le Soir et De Tijd mardi, sur base d'une enquête menée par les deux quotidiens. (7/7 magazine)

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Ce n’est pas anodin, quand on parle du Luxembourg dont le Commissaire européen JC Juncker a été le premier ministre. Ce petit État vit au-dessus de ses moyens, de l’avidité des riches européens qui y ont des boîtes aux lettres n'ayant d'activité, pour la plupart, qu’aux îles Vierges britanniques, à Panama et même dans certains États des USA aux impôts très modérés.
Toujours d’après l’enquête « Si l'on ne retient que les 50 plus riches, ils sont alors huit sur dix à opter pour le Luxembourg. Cumulés, les capitaux propres de leurs sociétés dépassent les 48 milliards d'euros. Et leurs actifs frôlent les 54 milliards. L'équivalent du PIB de la Lettonie. »
On aura compris, la dette de l’État belge qui fait que nous avons tous un bras sur deux qui ne nous appartient plus, traîne avec d’autres dans des coffres-forts dont les propriétaires prennent du bon temps au Luxembourg.
On épingle dans cette enquête quelques gentils compères dont on pourrait s’étonner de leur présence dans ce requinarium.
Yves Leterme, par exemple ! Lui, ex-Premier ministre, ancien secrétaire général de l’OCDE (1), alors qu’il nous a prêché la vertu pendant des années et joué les martyrs, un peu à la manière de Charles Michel, le comédien du MR qui a repris le rôle, serait tombé dans le goût de l’argent au lieu du goût des autres, comme dans le film d’Agnès Jaoui !
Il aurait des parts dans Tele Colombus qui a fait l'objet d'un ruling de l'administration fiscale belge en 2016, mal conseillé sans doute par JC Juncker ou un autre lobbyiste de la belle brochette de caïmans pataugeant dans le marigot bruxellois.
C’est du propre, de quoi devenir populiste !
Suivent les autres, belles consciences, haut niveau, parfaite denture, Mouvement Réformateur en diable, sincérité garantie main sur le cœur, dans cette liste impubliable par les journaux un peu propres vendus à Uccle et à Knokke, dans les seuls endroits convenables de Belgique qui restent, on retrouve – mais faut-il les citer ? – le champion des travaux de maintenance Jan de Nul, les actionnaires belges clefs d'AB InBev, Alexandre Van Damme dont la société Cesto détient une part du RSC Anderlecht, Philippe Vlerick, une des grandes fortunes flamandes du textile…
Tout le gratin on vous dit !
Ah ! vivement qu’on retrouve les bons vieux assassinats sordides, les arnaques de la faim, les entourloupes des petits malfrats, les dégradations d’immeubles et les enfants roumains forcés à la mendicité par leurs mentors illettrés, dans nos gazettes habituelles !
Ça au moins, c’est du belge !
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1. OCDE : poste à piston = poste à pognon !

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